Angra - Transbordeur Lyon - (07/01/2005)
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C'est déjà la quatrième fois que j'ai la chance de voir Angra au Transbordeur de Lyon, après les tournées "Holy Land", "Fireworks", puis "Rebirth" avec la nouvelle mouture du groupe. Le moins que l'on puisse dire est que ces précédentes prestations laissaient augurer, à nouveau, un excellent moment, de ceux qui vous redonnent foi en la musique après la soirée des « NRJ Music Awards » !

Mais avant Angra, il faudra patienter avec Edenbridge, groupe de la chanteuse Sabine Edelsbacher, qui est encore loin de menacer les leaders du genre, tels Tarja pour Nightwish, Sharon pour Within Temptation, Cristina pour Lacuna Coil ou Anneke pour The Gathering. Manque de charisme, manque d'originalité, manque de voix, le groupe est pro mais nullement exceptionnel…

C'est ensuite le tour de Manticora qui, s'il aligne les clichés habituels du speed métal, à savoir la double grosse caisse et les suites d'accords en aller-retours à fond les ballons, n'en possède pas moins un indéniable potentiel scénique. Son bassiste aux cheveux courts ne tient pas en place et prend un véritable plaisir à jouer et à prendre des poses à la Steve Harris (Iron Maiden), un pied sur le retour, la basse tenue comme un fusil ! Leur musculeux chanteur est également un bon showman, au sens métallique du terme, qui n'a de cesse d'haranguer la foule de sa voix puissante et d'arpenter la scène, allant jusqu'à grimper sur un mur d'ampli d'une hauteur de deux bons mètres cinquante ! Dommage que les parties contrastées, très réussies, ne soient pas plus nombreuses dans la musique de ce groupe très au point techniquement.

Angra prend enfin possession de la scène, devant une salle malheureusement peu remplie, les gradins étant réduits par un grand rideau et la fosse pas vraiment surpeuplée… Quel dommage pour un groupe de cette qualité ! Eh, les gars, on se plaint que la France en général et la province en particulier sont délaissés par les tournées, mais si vous n'allez pas aux concerts, cela ne risque pas de s'arranger ! D'accord, c'était un lundi, mais quand même…

Revenons donc à nos amis d'Angra, qui peuvent se permettre, après cinq albums, de dérouler un véritable best-of au cours de leurs deux heures de concert. Pensez-donc, même en favorisant le petit dernier Temple Of Shadows, aucun titre de « remplissage » ne viendra faire baisser l'intensité de la soirée !
On attaque dans le vif du sujet avec une doublette « Spread Your Fire » - « Angels And Demons » d'anthologie, suivie plus tard par les « Waiting Silence », « Wishing Well » introduit par Edu Falaschi à la guitare sèche, « The Temple Of Hate », très intense, « The Shadow Hunter », à l'intro acoustique (Rafael Bittencourt à la guitare, Kiko Loureiro aux percus et Felipe Andreoli au triangle !), et « No Pain For The Dead », avec la participation de Sabine d'Edenbridge. Les meilleurs moments de Rebirth nous seront rappelés, avec par exemple « Nova Era », « Acid Rain » ou « Rebirth ».

La période Andre Matos sera évoquée avec un Edu Falaschi parfaitement à l'aise vocalement, en tout cas moins agaçant que son prédécesseur : « Nothing To Say » et « Carolina IV » avec ses inévitables percussions brésiliennes en intro, pour ce qui est de l'album « Holy Land » ; « Angels Cry » et un énorme « Carry On » pour « Angels Cry ». Rien, en revanche, pour le controversé « Fireworks », si ce n'est la reprise du thème et du solo de « Speed » par Kiko tout seul.

Le groupe, qui donnait là le premier concert de sa tournée française, était visiblement concentré et moins facétieux que certaines fois précédentes, si bien qu'il a tout emporté sur son passage, sans temps morts et avec une puissance de feu incroyable ! Les morceaux, nous l'avons dit, sont d'une efficacité et d'une variété redoutables : les instrumentaux complexes sont parfaitement complétés par les moments d'émotion et par des mélodies toujours imparables. Chaque musicien, pris individuellement, est un monstre de technique et, à la fois, de feeling : le jeune et poupin bassiste Felipe Andreoli, au tapping imparable et à la main droite de feu sur ses cinq ou six cordes ; le batteur surpuissant Aquiles Priester, qui allie une frappe vraiment impressionnante, un jeu contrasté et une maîtrise certaine des variations qu'autorise une double grosse caisse ; la paire de guitariste composée de Rafael Bittencourt, pilier du groupe, et Kiko Loureiro, virtuose parmi les virtuoses ; et enfin le chanteur Edu Falaschi, qui a repris sans sourciller le trône du roi Matos.

Tant pis pour les absents, nous avons réellement pris une claque musicale, de celles qui nous poussent à tendre l'autre joue avec un grand plaisir ! Et nous avons gardé le meilleur pour la fin… Angra a terminé son concert par une reprise hyper violente de… Slayer ! Mais oui, « Raining Blood » a été joué à notre grande surprise, avec Felipe Andreoli en hurleur « Arayesque » et Aquiles Priester affublé d'un t-shirt Slayer et d'un masque mi-pieuvre mi-alien ! Un grand moment de métal !

Rendez-vous est pris au printemps, dans cette même salle, avec Kiko Loureiro, qui viendra défendre son album solo No Gravity.
 
par Mitch
le 9 janvier 2005
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