H natural - Sala Apolo de Barcelone - (19/03/2006)
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Après le superbe concert de Paris - lire la chronique, l'envie de me faire (encore une fois) plaisir m'a pris et j'ai décidé de me rendre à Barcelone où Steve Hogarth donnait l'avant dernier concert de sa tournée « H Natural ». Ne trouvant personne pour m'accompagner, j'y suis allée en bus… Pratique mais tuant !!! J'en ai profité pour joindre l'agréable à… l'agréable et me suis offert un long week-end dans la capitale catalane. J'y suis arrivée samedi matin à 6h et en suis repartie le lundi soir à 22h30.

H se produisant le dimanche soir, j'ai eu 3 jours pleins pour visiter la ville. Chance : Barcelone est le seul endroit d'Espagne où il n'est pas tombé des trombes d'eau !!!! Je vous épargnerais mes pérégrinations urbaines fort sympathiques dans cette très belle ville pour en venir à l'essentiel : la soirée du 19 mars. Le matin, par sécurité j'ai fait un détour histoire de voir où se situe la salle… Eh bé ! Pas brillant le quartier. Plus ou moins en reconstruction, les trottoirs sont défoncés, les immeubles alentours ont l'air à l'abandon, la salle elle-même n'est pas d'un abord bien sympa. Bref, pas un quartier où je viendrais seule la nuit….

Je reviendrais vers 18h et ô surprise, personne devant la salle… Je suis un peu étonnée, me souvenant qu'à cette heure ci à Paris, la rue était déjà bien noire de monde. Deux jeunes femmes se pointeront un peu plus tard, mais le gros de la troupe mettra du temps avant d'arriver. Enfin, quand je dis « gros », j'exagère... L'ouverture des portes est prévue pour 20h, puis est repoussée à 20h30. Le personnel de la salle se montrera des plus désagréables avec les gens qui attendent et au lieu de nous expliquer où nous ranger pour installer la barrière (oui, une a largement suffit) ils nous fonceront carrément dedans avec et nous bousculeront avec une certaine brutalité. J'avoue ne pas comprendre un tel comportement.

J'achète mon ticket, réservé auprès du Web Spain par e-mail, et gagne la salle qui est à l'étage. Surprise, elle est plutôt jolie, le bois y règne en maître, et est bordée de bancs sur les côtés. Au fond et à droite un grand bar qui restera ouvert pendant le concert (le cliquetis des bouteilles accompagnera H à certains moments et il le fera remarquer, sous forme de plaisanterie, à la fin de la soirée). Elle est entièrement configurée en version « piano-bar », c'est-à-dire avec tables rondes et chaises et tout le monde sera assis. Sur la scène, un piano demi-queue, pas de synthé. Des bougies sur le sol tout autour et un grand bougeoir posé sur un guéridon installé à côté du piano.

Les meilleures places sont évidemment prises par le fan club espagnol venu en force et qui est dans la salle depuis déjà un bon moment. Je m'installe à une table en compagnie de trois charmantes et sympathiques mexicaines rencontrées devant la salle et dont l'une d'entre elles a vu Los Trios Marillos au Baja Prog Festival un peu plus tôt dans le mois (« un régal » m'a-t-elle dit). J'ai également rencontré un couple venu de Béziers et je crois le plus drôle, un couple d'anglais qui a raté H sur toutes les dates anglaises et qui profitent de leurs vacances en Espagne pour venir le voir ici !! Excellent je trouve.

Moins drôle, je réalise en regardant derrière moi, que tout le monde est rentré et qu'on est bien peu nombreux. Je dirais 200 personnes à tout casser. La config assise donne impression, mais le fait est là, la salle est plus qu'à moitié vide. Ca me déprime un peu... Et pourtant, malgré ça, cette soirée sera superbe. Le public, chaud-bouillant, très enthousiaste, très présent, TRES BRUYANT !!! 21h30, les lumières baissent et l'ami H arrive, son laptop à la main, sous des applaudissements nourris et très chaleureux. Il s'assoit, pose son PC et le branche. Se relève vivement pour allumer les bougies sur le guéridon. Il est souriant et détendu. Rien à voir avec le H un tantinet flippé du Café de la Danse un mois plus tôt. Une fois rassis, il laisse courir ses doigts sur le clavier, puis se tourne vers nous, il est en verve et comme il dit « In the mood to talk ». Il s'installe donc à califourchon sur le banc et se lance.

Il commence par nous raconter de façon humoristique que, si il a fait cette tournée, c'est à cause des impôts qui lui réclament une somme tout à fait indécente qu'il n'a pas... Puis il nous parlera de sa famille et tout particulièrement de ses grands parents, notamment de son grand père maternel, qui a disparu pendant des années, laissant derrière lui, une épouse enceinte (de la mère de H) et qui réapparaîtra après avoir dilapidé toute la fortune familiale dont il avait hérité à la mort de ses parents. Et ainsi de suite pendant environ 20 minutes. Puis, il s'arrête, se réinstalle face au piano, joue quelques notes, change d'avis et nous délivre la première bouffée d'émotion de la soirée en interprétant de bien belle façon « Imagine » de John Lennon. Depuis le temps que je rêvais de l'entendre chanter par lui... Voilà qui est fait. Et c'est tout simplement sublime.

Les perles vont pleuvoir, s'enchaînant avec bonheur : « Memory of water », ce n'est pas une des chansons que je préfère mais là j'avoue qu'elle est bien jolie, puis suivent « Hollow man », « Marbles I », « You're gone ». Il est en grande forme vocale et ne s'économise pas. H parlera beaucoup dans le courant de cette soirée. Le public est attentif et semble le suivre sans difficulté particulière. Il nous racontera entre autre que « Better Dreams » (H-band « Ice Cream Genius » 98) a vu le jour après une gestation de 15 ans !!!
ll nous expliquera aussi qu'il considère « Famous Blue Raincoat » de Léonard Cohen comme une des plus belles chansons du monde puis il la chante. Le feeling qu'il met dans son interprétation me colle le frisson…

Il lira un assez long extrait de son journal. Un passage sur la toute dernière date de la tournée Marbles à Québec où le jour même du concert il se retrouve avec le cou bloqué, en grande souffrance et pas sûr du tout de pouvoir honorer ses engagements. Suivront alors les péripéties pour trouver un médecin capable de le soigner etc.… Il en rigole maintenant, mais il en riait moins à l'époque ! Le souvenir de la signing session dans un grand magasin de disques lui arrache encore des grimaces quand il explique que chaque poignée de main ravivant cruellement la douleur, il finira par fuir et ira se planquer pour échapper à cette torture. Cette pénible journée se terminera, après le concert (bon, car shooté aux anti-inflammatoires, la douleur l'a finalement presque lâché et il a pu assurer correctement), par une cuite magistrale qui, conjuguée à un état d'épuisement quasi-total, fera qu'il ratera son avion le lendemain matin, la réception n'ayant pas pu le réveiller car il avait malencontreusement décroché le téléphone posé sur la table de nuit en s'écroulant sur le lit ! :o)

Et ça repart : « Dry land », « The Party », un « When I Met God » absolument magnifique. Sur demande de mon voisin anglais, H interprétera “Afraid of Sunlight”. Cette version piano est boulever-sante. Il y aura aussi, entre certaines chansons, des petites « variations » purement pianistiques où clairement notre ami s'amuse. Quelques petites plantades. « I've lost myself! » dira-t-il même en rigolant et en tâtonnant pour retrouver la note égarée… Juste avant d'interpréter « Cloudbusting » il se lancera dans une très courte et affreuse imitation de Kate Bush qui finira en fou rire. Il lui faudra un petit instant avant de pouvoir se remettre à chanter, d'autant qu'on est nous aussi plié de rire. L'ambiance est chaude, très chaude. Le public l'ovationne à chaque titre, siffle (ma compagne de table mexicaine m'explosera le tympan gauche en sifflant entre ses doigts comme une perdue) et trépigne. On fait du bruit pour 2000 !!!!! Bref, c'est la fête !!!

Rien à voir avec Paris, même si l'émotion est là, elle n'a pas la même saveur, ici on chez des latins pur sucre et ils le font savoir… à leur façon et c'est bruyant, vivant, coloré et ça, ça l'éclate total le père H…. Il est aux anges !! Il y aura un bon moment rock où H fera bien sonner son piano quand il enchaînera « The whole of the moon » et « Spirit » des Waterboys sans break entre les 2 titres. Il terminera sur « 3mn Boy » avec en intro un petit speech sur les perversions et addictions diverses que peut générer la célébrité.
Puis après une véritable « standing ovation » il s'éclipse derrière les rideaux. La salle est en flamme, siffle et tape des mains à faire tomber les lustres….

Pour notre plus grand bonheur, H revient. Il se réinstalle au piano et nous offre un rappel somptueux. Jugez plutôt : « Fantastic Place » (encore une fois sur demande), enchaîne avec « This is the 21st century », une « Estonia » frémissante et le « It's too late » de C King. Entre chaque titre c'est le délire. C'est sous un déluge d'applaudisse-ments qu'il quitte finalement la scène. Les lumières se rallument, de la musique (nulle) éclate dans les enceintes. Les gens commencent à bouger, à partir, quand une sorte de frémissement fait se retourner tout le monde. H est revenu sur scène... On pense qu'il est juste venu saluer une dernière fois, mais non. La musique s'arrête. Ravissement absolu, H se réinstalle au piano. Je n'en crois pas mes yeux. Là, c'est franchement trop beau. Il s'adresse à nous et nous dit que la chanson qui va suivre a été écrite pour nous, son public en général, il la dédicace à nous tous présents ce soir. Il s'agit bien sur de « 80 days »...
...et H conclura cette soirée royale avec « Life on Mars ? ». Puis sous une dernière ovation, l'artiste quitte définitivement la scène.

Ce concert aura duré 3 heures… 3 heures de pur bonheur, d'émotions, de rires. Merci pour cette merveilleuse soirée Steve et à très bientôt !
 
par Lothian
le 25 mars 2006

Setlist :
Imagine (John Lennon)
Memory of water
Hollow Man
Marbles I
You´re gone
Maybe I´m amazed (Paul McCartney)
In the ghetto (Elvis Presley)
Better Dreams (H)
Living for the city (Stevie Wonder)
Cover my eyes
Famous Blue Raincoat (Leonard Cohen)
Dry Land
The Party
Burning inside you (Europeans)
When I meet God
AOS
No one can
Cloudbusting (Kate Bush)
The Whole of the moon (Waterboys)
Spirit (Waterboys)
Ocean Cloud
3 minute boy
Rappel :
Fantastic Place
21st century
Estonia
It´s too late (Carole King)
Et là, les lumières sont déjà rallumées, les gens commencent à partir et H revient !
80 days >>> H dédicace cette chanson à nous tous dans la salle !
Life of Mars (David Bowie)
 
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