Je sens que certains vont être énervés...
Non seulement nous voyons Porcupine Tree pour la 2ème fois en 2003, mais en plus le "Guest" annoncé sur le billet n'est rien moins que Christian "Ange" Descamps et son fils Tristan !

Leur prestation est surprenante pour une première partie puisqu'ils se relayent sur scène pour interpréter des morceaux seul, à la guitare sèche ou au clavier. Ce qui nous permet d'apprécier la truculence du père et la folie du fils. Ce dernier est assez allumé, et livre des interprétations grandiloquentes et dramatiques du Bal Des Laze de Polnareff (énorme !) ou de ses propres compos (le Thé de Verlaine !..."je reprendrais bien un nuage de laiiiiiit..."). Le dernier morceau les voit partager la scène. Je connais mal Ange, mais je suis persuadé que 45 minutes passées à 2 mètres de Christian Descamps seul au piano auraient fait bien plaisir à un certain nombre de fans historiques... Il fallait entendre son hommage à Brel sur Frida, on s'y serait cru ("chez ces gens-là, Monsieur, on ne pense pas...") !!!

Porcupine Tree nous a encore enchanté 2 heures durant. Son concert s'est avéré plus hypnotique et moins rock qu'au mois de mars, bien aidé en cela par les projections psychédeliques en fond de scène, et par l'atmosphère intime de la petite salle du Transbordeur avec ses balustrades et ses éléments industriels au plafond. Exit le solo de batterie, place aux ambiances planantes entrecoupées de moments saturés et frénétiques. Ces anglais sont décidément très forts pour varier les sons et les atmosphères. Steven Wilson parait plus accessible, plus humain et beaucoup plus jeune sans ses lunettes noires. Il n'est pas très bavard, mais montre qu'il apprécie l'accueil du public et la présence de Descamps ("les seuls mots de français que je connais, je les ai appris en écoutant les disque d'Ange"). Ses musiciens sont sobres mais parfaitement pertinents et émouvants, le bassiste fretless, le guitariste choriste à la Les Paul magnifique, le batteur énervant, le clavier-sampleur complètement shooté.

La set-list a été assez différente du concert de mars 2003, le moment fort en a été les deux premiers morceaux de "In Absentia" en deuxième rappel, avec un Your Blackest Eyes réclamé par tous qui a fait suite à un cassage de corde sur le deuxième morceau, exactement comme cela s'était déjà passé sur la même chanson 6 mois avant !