Je vous préviens ! Après ce "Revelations", je ne veux plus entendre qu'Audioslave est un mélange entre la musique de Rage Against The Machine et la voix de Soundgarden ! ;o)

Car, plus que jamais sur ses deux premiers méfaits, Audioslave sonne ici comme un groupe à part entière, avec une personnalité propre et des idées bien à lui. La cohésion des quatre musiciens fait plaisir à entendre, et ils semblent avoir enfin trouvé l'équilibre qui pouvait manquer à leurs premiers pas ensemble.
Le plus fort, c'est que c'est en osant une percée dans des terres funk-soul, relativement éloignées des standards de leurs groupes d'origine, que Cornell-Morello-Wilk-Commerford affirment leur indépendance et réussissent leurs plus beaux tours de force ! "Original Fire", par exemple, frôle l'esprit Motown, et ne s'avère pourtant en rien anachronique sur un album d'Audioslave. Il faut dire que le ton général est fort groovy, ma foi, et que Tom Morello contrebalance bien, par ailleurs, les rythmiques funky par quelques riffs gras et rampants dont il a le secret ("Shape Of Things To Come"). De même, en solo, il évite le bruitisme à outrance, utilisant juste quelques triturages d'effets pour rappeler qui il est !

En dépit de cette humeur globalement dansante, Audioslave glisse dans notre bourse quelques pépites de rock grave et moderne, d'une musique dont j'aimerais, personnellement, qu'elle constitue le futur du groupe... A ce titre, des morceaux tels que "Wide Awake" et "Moth", réellement poignants, nous rappellent que la vie n'est pas toujours rose, et que Chris Cornell est un p... de chanteur ! En digne successeur de Glenn Hughes, sa voix survole une nouvelle fois les débats, comme si les morceaux tout entiers étaient au service de son émotion et de sa riche palette de couleurs.

Vous l'aurez compris, les raisons sont nombreuses de succomber à cet Audioslave Part III ! Si l'on est prêt à accepter le mélange des genres, ainsi que quelques titres au potentiel radio assez peu dissimulé, c'est certainement là un des albums marquants de cette fin 2006 que l'on tient entre les oreilles...