Il faut s'y résoudre. Depuis 1995, Bon Jovi a changé. Oh, pas nécessairement en mal. Mais a changé, c'est tout. Les années « Slippery When Wet » et « New Jersey » sont loin. A tous les niveaux, spontanéité, succès… Celui d' « Always » (même en France !) aura d'ailleurs sûrement donné quelques petites idées... (le syndrôme « Scorpions » ?). Mais le groupe est tout simplement devenu adulte (ce qui n'est pas toujours facile dans ce style de musique) et par conséquent a perdu un peu de cette fraîcheur, de cette candeur qui rendait finalement presque chacun de leurs morceaux immédiat, craquant, même les plus mièvres.
Pourtant, la remise en question était possible, les brillants « Keep The Faith » (1994, plus dense et ambitieux) et « Crush » (2000, plus moderne) le prouvaient (« It's My Life », quel tube !). Mais le groupe souffle désormais le chaud et le froid.
Quatre titres sont réellement irrésistibles : “Have A Nice Day”, “I Want To Be Loved” (et sa voice-box), “Who Says You Can't Go Home” et “Last Man Standing”. Le reste (« Welcome To Wherever You Are » et pratiquement tout l'album à partir de « Bells Of Freedom ») est de la musique « familiale », sans risque, sans intérêt majeur, bien foutue, propre… rentière ! Et je dis cela sans animosité, ayant toujours été fan du groupe depuis 1983, je ne me suis pas levé du pied gauche ce matin ! Désolé, cela ne m'emballe pas vraiment…
Attention, le style est toujours là, tout comme le plaisir d'entendre « God » Sambora, un groupe ne peut pas vraiment tout perdre en cours de route. Simplement, le bonheur n'est plus total et l'on s'ennuie malgré tout régulièrement au gré de ce sympathique disque sans ambition et à prendre simplement pour ce qu'il est. Un bon moment…
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