David Gilmour - On An Island (mars 2006)
site officiel : www.davidgilmour.com
1- Castellorizon
2- On An Island
3- The Blue
4- Take A Breath
5- Red Sky At Night
6- This Heaven
7- Then I Close My Eyes
8- Smile
9- A Pocketful Of Stones
10- Where We Start
 
Qu'il était long le temps depuis la sortie de «Division Bell » et de la dernière tournée des Pink Floyd où chaque fan guettait une éventuelle sortie d'un nouveau disque du groupe…

Après cette brève reformation pour le live 8, tout autre espoir d'une nouvelle création des britaniques est désormais à jeter au plus profond des puits. Enterrer le passé pour mieux briller vers l'avenir. Après tout, Paul Mc Cartney fait carrière sans les Beatles, Robert Plant sans Led Zeppelin, Mark Knopfler sans Dire Straits, Peter Gabriel sans Genesis, Sting sans Police, et tous ont su comment donner vie à une carrière solo en sortant des disques aussi inspirés que « Off the Ground » « Mighty Rearranger », « Sailing to Philadelphia », « Up, » ou « The Soul Cages »… On pourrait évidemment en citer d'autres… La liste serait alors trop longue !

La pépite de David Gilmour nous est donc offerte plus de dix ans après la dernière tournée des Floyd. Œuvre teintée de bleu, celui du ciel et de la mer : "On an Island". Et c'est donc échoué sur une petite île grecque, Kastellorizo, que le musicien nous livre son premier morceau « Castellorizon » et nous plonge d'entrée dans l'onirisme frappé de divers sons tel que les cornes d'un bateau, le chant d'une sirène, une fête et mandolines, des cloches, un feu d'artifice et enfin la guitare de Gilmour qui surgit au bout de deux minutes et demie. Planante. Un orchestre symphonique l'accompagne dans cette envolée proche de ce qu'aurait pu faire Pink Floyd dans leur dernier album.

Solitaire ? Pas tant que çà finalement puisque notre homme a quand même convié à l'élaboration de son nouveau disque d'illustres artistes tel que les floydiens Richard Wright, Guy Pratt, Robert Wyatt, sa femme Polly qui en a écrit la plupart des textes et bien d'autres encore ! Crosby & Nash par exemple que nous retrouvons sur « On an Island ». Le chant est proche de celui de Mc Cartney : clair, chaque mot semblant être appuyé d'une syllabe à l'autre. Un refrain entêtant se mêlant de nouveau à la guitare de Gilmour. Un excellent single !

Histoire de famille ? Certainement ! Et si le multi instrumentiste joue de la guitare, de la basse, des percussions, de l'harmonica ou du saxophone, sa femme Polly le rejoint au piano dans cette ode à la mer qu'est « The Blue ». Un instant empli de jolies émotions proche du nirvana. Et toujours cette guitare s'élevant dans les aigues les plus hautes…

Le morceau le plus rock de l'album ? « Take a breath » et l'on retient son souffle avant de plonger dans les eaux profondes. Le son de guitare se fait alors plus lourd. L'intro et la composition du morceau est très proche d'«Astronomy Domine » : entrecoupé dans son milieu d'une plage atmosphérique et les guitares repartent de plus belle. A tout rompre pour un dernier souffle.
Un saxophone survient alors et on semble reprendre le disque à son début. Un instrumental à nouveau planant, racontant de nouveau une histoire : des enfants jouant au loin, une réunion familiale… Un coucher de soleil « Red sky at night » et la sensation de s'approcher doucement du paradis. « This heaven » et aussi brillamment taillé que « On an Island », le titre est destiné à devenir aussi un futur classique.

Un nouvel interlude musical pour fermer les yeux, « Then I close my eyes » : le bruit des vagues accompagné du cumbus, sorte de banjo turc, une guitare acoustique, des notes de piano, un saxophone qui fait son beau retour et des choeurs. Un ensemble apaisant ! On ne peut finalement que fermer les yeux pour se laisser bercer dans ce calme si envoûtant et le prolonger dans « Smile » où David sourit une fois de plus à sa femme cette fois ci en mêlant leurs deux voix aux piano et guitares électrique et acoustique.
La symphonie s'invite à nouveau dans l'avant dernier morceau « A Pocketful of Stones », le piano également. Un chant toujours clair et posé, David Gilmour aurait pu offrir cette chanson au groupe Anathema. Une mélancolie douce amère. Il est temps alors de finir le voyage…
Déjà plus de cinquante minutes se sont écoulées ! « Where we start »… Sur le livret du disque, le texte s'accompagne alors d'une photo montrant David et Polly s'éloignant dans un bois… Le disque se termine ainsi sur ce concert d'amour et de sérénité.

Serein… c'est le mot qu'il faudrait aujourd'hui retenir pour décrire la personne de Gilmour. S'il n'a pas pris de grands risques, il faut reconnaître le talent de cet homme à créer encore de nos jours de beaux disques, des disques qui nous accompagneront encore très loin dans notre vie et dont les écoutes se feront de plus en plus riches au fil du temps ! Cela est la magie du son Gilmour…
 
par Stéphane
le 4 avril 2006
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