Que ceux qui ne voyaient dans le retour d'Europe (petits rappels: un fantastique album de reformation "Start From The Dark" en 2004 et un référentiel DVD live dans la foulée) que capitalisation ou opportunisme (Comment ? D'ailleurs...) ravalent leurs couleuvres !

Comme si ces deux dernières oeuvres succédaient à l'ancien "Wings Of Tomorrow", oubliant les multiplatinés mais trop connotés "Final Countdown" (tout de même responsable du départ de Norum à l'époque...), "Out Of This World" et "Prisoners In Paradise", mais ne les effaçant pas... (cf. le DVD...) Trop honnêtes pour cela nos suédois. Et trop conscients de l'écrasante qualité de morceaux qui n'ont eu comme défaut que de prendre forme à l'époque de la production clinquante, des claviers cheaps et des permanentes de caniches ;o)

Car qui est un tant soit peu objectif et connaisseur reconnaîtra les multiples qualités de nombres d'albums de ces fameuses 80s. Avec autant de pépites et ternes caillasses que les décennies précédentes et suivantes.

La sobriété et l'austérité de "Start From The Dark" n'étaient donc pas qu'un effet de manche. Certes, une remise à plat, un "nouveau départ" (le coup classique), mais aussi un recentrage nécessaire et salvateur, rappelant ce que le groupe a toujours été. Ce "Secret Society" qui respire la sincérité ne plaira donc toujours guère aux fans de Mic Michaeli (le clavier du groupe), plus que discret, et enchantera les adorateurs de Mr John Norum (dont je suis). Les bons gros riffs gras sont à nouveau de la partie ;o) Réhaussés de ce qui manque aux dernières productions solo du furieux six-cordistes: la voix et les mélodies du talentueux Tempest !

Un certain nombre de nuances sont malgré tout ostensiblement présentes ! N'y voyez pas un radotage sans intérêt, même si la surprise globale est forcément moindre. Des petits effets de production du morceau-titre à la chorale enfantine de "Let The children Play", en passant par des soli toujours si incisifs et peut-être un peu plus mélodiques. Des mélodies aussi plus sensibles dans les refrains ("Always The Pretenders", le final "Devil Sings The Blues"...), ce qui pouvait d'ailleurs parfois être le léger point faible de l'album précédent.

Très efficace ("Brave And Beautiful Soul"), carré, rentre-dedans, un poil plus "chantant" et nuancé mais moins surprenant. Tel est le Europe de 2006. Toujours aussi incontournable & enjôleur même si on le sent peut-être encore trop peu ambitieux...