Si vous êtes assidus de la rubrique
Concerts, vous savez que chez Musicaljam, nous sommes des fans absolus de Freak Kitchen en live. Mais qu'en est-il de ce groupe sur album ?
L'occasion nous est donnée aujourd'hui d'en parler, avec cet "Organic" très attendu, repoussé depuis l'automne 2004 suite à la faillite du label NTS.
Que devons-nous donc attendre de cette 6 ème livraison de Freak Kitchen ?
Avant tout, il est bon de préciser que les trois Suédois font partie des groupes qui ont trouvé leur créneau et qui se tiennent, bon an mal an, à leur concept fondateur. Ici, pas de grosse surprise ni de déception, on retrouve toujours des morceaux assez immédiats, des rythmiques plombées, des solos de guitare très originaux, le tout survolé par des paroles fantaisistes déclamées de la belle voix mélodique de Mattias IA Eklundh. Le terme de "pop métal" peut être utilisé sans trop de risques, en raison du format court des chansons (3 à 4 minutes), de la fausse simplicité des riffs (très relative, les guitaristes le savent !) et du caractère mélodique du chant.
C'est donc toujours dans ce cadre que se situe ce nouvel album.
Le son global se rapproche très fortement du prédécesseur "Move", et tous les ingrédients qui ont fait le succès croissant du groupe se retrouvent dans "Organic", si bien que la plupart des morceaux auraient pu figurer sur un des précédents albums sans que cela choque l'oreille outre mesure.
Certes, l'efficacité est totale et immédiate, les mélodies vous rentrent dans la tête à la première écoute ("The Rights To You", "Guilt Trip"), mais cela n'est pas franchement étonnant vu le nombre de fois que sont répétés certains refrains ("Speak When Spoken To", "Look Bored") ! De même, certaines recettes classiques sont volontiers répétées ici, telles les alternances couplets légers - refrains saturés ("Musolini Mind"), les riffs d'intro surpuissants, ou encore certains plans en tapping typiques du style de Mattias.
Néanmoins, cet album, qui demeure très jouissif à l'écoute, réserve son petit lot de surprises et moments forts.
On pourra citer l'intervention de Ron Thal -
Bumblefoot, autre allumé notoire, sur "Speak When Spoken To" (choeurs et guitare fretless) ; "The Rights To You", contrasté et réussi, avec son son de guitare étrange, son groove de batterie presque disco avec charleston ouvert et tout et tout, son refrain accrocheur et ses changements d'ambiance ; "Infidelity Ghost", co-composé et chanté par le bassiste Christer Örtefors ; "Sob Story", jolie ballade sans batterie, ou encore "Becky" et "Independant Way Of Life", assez sentimentaux.
Les solos de guitare de Mattias IA Eklundh, reconnaissables à la première note, apparaissent néanmoins comme plus "sérieux" que sur certains précédents essais : ici, pas de solo de vibromasseur ni de téléphone portable, comme si Mattias avait exorcisé tous ses besoins de gros délires sur son album solo "Freak Guitar - The Road Less Travelled". Pour autant, on ne peut que souligner le style si personnel de ce guitariste qui fait corps avec son instrument et qui ne se contente pas de jouer vite : à l'instar d'un Steve Vai ou d'un Eddie Van Halen, il réussit à transcender l'instrument et à en jouer d'une façon réellement unique.
On pourra toujours regretter que des musiciens d'un tel niveau n'en profitent pas pour se lancer dans des morceaux plus ambitieux et plus évolutifs. Mais un Freak Kitchen "progressif" serait-il toujours Freak Kitchen ?
Nous ne trancherons certainement pas ici sur l'éternel débat "stabilité / évolution" cher aux amateurs d'AC/DC ou Metallica. En tout cas, nous ne serions pas surpris que cet album suscite autant de réactions de satisfaction que de déception, selon qu'il sera écouté par un fan satisfait du postulat de départ de Freak Kitchen, ou par un auditeur avide de sensations nouvelles !
Notons enfin la bonne idée consistant à insérer un DVD 6 titres dans le package de ce CD, et ce pour un prix identique ! Ceci nous permet le plaisir de retrouver le groupe en situation live ("Blind", "Hateful Little People" et "Taste My Chopstick", tournage petit budget mais images indispensables pour tous ceux qui n'ont pas encore eu la chance d'assister à un concert du groupe !), ainsi que dans 3 clips simples mais plutôt réussis esthétiquement parlant ("Speak When Spoken To", "Nobody's Laughing" et "Print This" de Mattias en solo).
par Mitch
Voici également la chronique de "Organic" par un fidèle lecteur de Musicaljam, guitariste adepte du "vibrato" à ses heures !
Goody Goody !
Quelle belle galette nous servent là les Suédois de Freak Kitchen...
A première vue l'ensemble peut paraître bizarre en voyant la pochette un peu sombre et morbide (car nous ne sommes pas habitués à voir ça chez Freak Kitchen, eux qui sont si joyeux et déjantés) mais sachant que c'est le peintre / illustrateur Thierry Cardinet (un Français) qui a illustré l'album « Organic » à la demande de Mattias« IA »Eklundh (guitariste / chanteur / compositeur…), on comprend mieux.
Comme l'album précédent « Move » il y a 12 titres et la durée du CD est identique à 1 minutes près, par contre le son est un peu différent. Sur « Organic » le niveau sonore de la guitare est plus en retrait pour laisser plus de place au chant, la batterie a été légèrement augmentée avec une caisse claire qui sonne un peu mieux à mon goût. Pour la basse, il n'y a pas de grande différence malgré un changement d' endorsement de Christer Ortefors, qui joue maintenant lui aussi sur
Caparison.
Premier titre, première claque ! Il y a Bumblefoot (oui, car il n'aime pas se faire appeler Ron Thal) en tant que deuxième guitariste / chanteur sur le morceau « Speak when spoken to ». Ce titre est explosif et doit assurer un max en live !
Bumblefoot nous fait un solo au bout de 1 min 42 sur sa fameuse
Vigier Fretless. Il est tellement à l'aise qu'il nous pousse un léger « Ahhh » en plein milieu du solo, et il finit le morceau en gueulant « shut uppp »… très efficace ! Ensuite les titres s'enchaînent, avec toujours quelques conneries de le part de Mattias, comme un bruit de missile qui explose sur « The rights to you » en plein milieu d'un interlude. Le son doit provenir d'un jouet qu'il a piqué à ses gosses.
Par contre, il y a une grosse différence par rapport aux anciens albums en ce qui concerne l'arrangement.
On retrouve beaucoup de claviers sur « Organic », comme par exemple sur le refrain de « Look Bored », l'intro de « Guilt Trip » (qui est magnifique et ferait presque penser à une intro du groupe
Muse), ou encore sur « Becky » ainsi que sur « Sob Story » avec un son de xylophone. Mattias s'est même servi d'une wah-wah sur « Sob Story », effet de guitare que l'on ne retrouve jamais dans Freak Kitchen. Sur « Infidelity Ghost » c'est Christer Ortefors (bassiste) qui remplace Mattias au chant. Un bon morceau, un peu métal FM. L'album se termine sur « Breathe », une bal l ade magnifique ou Mattias a dû bien soigner son chant pour un rendu extraordinaire.
Bref, que du bon !!!
Par contre, les gros fans de «
Move » seront peut-être un peu déçu par Organic car les morceaux sont moins "rentre dedans" et la guitare un peu moins mise en valeur. Mais bon, cela n'est qu'une question de goût.
Une fois la première galette avalée, il reste maintenant la deuxième. Le fameux DVD que pourront avoir les premiers acheteurs à s'être précipités dans les bacs (et oui, l'album avec le DVD est en édition limitée).
Il se compose de 6 titres :
Il y a 3 clips vidéo dont un de son album solo « Freak Guitar, The Road Less Traveled ». D'ailleurs dans ce dernier, on voit Mattias signer des autographes de la main gauche alors qu'il tient sa guitare comme un droitier ! Cet homme est vraiment un Extraterrestre !
On peut voir aussi dans le premier clip « Speak When Spoken To » que Bumblefoot s'est rasé le « F » de Freak K itchen de chaque côté du menton (petit clin d'œil).
Les 3 autres titres sont des lives enregistrés en France d'une qualité plutôt amateur, mais cela permet de voir (ou revoir) le groupe sur scène.
Le dernier titre est excellent, car pendant le morceau, Mattias nous fait une coupure d'au moins 2 ou 3 minutes pour nous faire de la batt./guitare (il pose sa gratte sur un trépied et tape les cordes avec une baguette) et de la langue/guitare (il remplace son médiator par sa langue) et je vais vous dire que son all er retour à la langue est tout aussi efficace !
Bref, à consommer sans modération !