Retour en 1993.
Je tombe accidentellement sur « River Runs Red », première déflagration des new-yorkais de Life Of Agony.
Le charme opère. Assez pour assister, quelques semaines plus tard, à une mémorable prestation à l'Usine de Reims dans une ambiance surchauffée. Toute la dynamique du groupe, enracinée dans un power hard-core typique de la « grosse pomme », prend une ampleur déjà perçue sur disque. Cela sent la sueur, les clubs moites. Mais pas seulement… Car en plus de cette énergie dévastatrice, purement efficace, le tout est survolé d'une voix polymorphe, sachant se faire tour à tour agressive et mélodieuse à souhait. Un groupe culte est en train de naître.

A la manière d'un Faith No More sublimé par le fou Mike Patton, l'aspect cross-over en moins, LOA a l'intelligence de ne pas s'en tenir à un dogme limitatif le cantonnant à n'évoluer que dans sa sphère d'origine.
Deux albums plus tard, et un véritable petit succès commercial et critique, c'est la séparation !
Keith Caputo, le sus-nommé « leader », un peu « dégelé » tout de même… et très « addict » aussi… en gardera une aura immaculée.

« Broken Valley », ou l'album du retour, s'inscrit ainsi complètement dans la continuité de ses prédécesseurs.
D'une efficacité absolue ! Gros riffs, mélodies prenantes. Et on se laisse à nouveau complètement transporter par l'instantanéité et les multiples finesses de ce grand groupe !
Jouissif !