Voilà déjà un an que sortait le deuxième album de Luke, « La tête en arrière ». Il aura donc fallu tout ce temps pour que les médias s'emparent de ce groupe pour le hisser tout en haut de la scène rock française actuelle. Mais cela en valait-il vraiment la peine ?
C'est en 2002 que Luke sort son premier album, « La vie presque », et son fameux tube « Se taire » que les radios nous ont diffusé en boucle à sa sortie. Grâce à celui-ci le groupe pénétrait un peu prématurément dans la scène française, tant l'album en question était en demi teinte. Assez bien pour que l'on s'y attarde, mais pas assez bon pour que l'on s'y accroche. Peu après l'enregistrement, le groupe change de line up et voit partir sa moitié dans une nouvelle aventure, avant d'être rejoint de l'autre côté par un nouveau batteur, Romain Viallon, et par Damien Lefèvre, le très bon bassiste du groupe Eiffel (son groupe faisant une pause). Après deux ans de travail sort donc ce deuxième opus, très attendu.
Le ton est donné dés le premier morceau !
Sur cet album, ce sera guitares électrisées à souhait, chant clair et plus rock qu'auparavant, avec des textes engagés mais assez métaphoriques pour ne pas être moralisateurs. S'il fallait coller une étiquette, Noir Désir semblerait être « LA » référence du groupe. Mais au diable les étiquettes !
Bien sûr Luke est suffisamment intelligent pour faire varier les plaisirs et alterner de temps à autre morceaux pêchus ("Soledad", "Hasta Siempre", "Tout va bien") et ballades langoureuses ("Zoé", "Le reste du monde", "Seveso"). Pour sa promotion « La tête en arrière » est armé d'un véritable tube en puissance avec "La sentinelle". Ce morceau qui a été écrit en réaction au vote du 21 avril 2002, et il est aussi une interrogation sur l'individualité face au pouvoir des masses. Ajoutez à ce texte subtil une musique carrée, menée par un riff plus qu'efficace, et vous obtenez un des meilleurs morceaux rock de l'année en France. Mais c'est sur scène que Luke prend réellement son envol. Dernièrement Il mirent le feu à l'émission « Taratata » et se jouèrent d'un beau clin d'œil en reprenant, dans une version délirante, une chanson de la Mano Negra, « Pas assez de toi » Essai transformé !
Le remaniement du groupe n'est peut-être pas la seule cause de ce gain de qualité indéniable, mais il a en tout cas été positif. Ce nouvel album aux accents rock, rebelle et intelligent permet aujourd'hui à Luke de se classer dans la grande famille du rock français, aux cotés d' Eiffel et de Noir Désir, qui nous manque :-(
Vivement le prochain Luke, et pour une fois : COCORICO !
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