“Unsu” ou pour les non initiés « la main d’un nuage ». Une expression joliment poétique pour un opus qui lui est tout sauf poétique. En effet, après 4 ans loin de nos platines, les frères Potvin, David et Franck pour les intimes, ne se sont pas calmés et la quiétude de la campagne angevine n’a pas non plus adoucit l’humeur musicale ô combien belliqueuse des deux frangins.

Quelques changements non négligeables accompagnent l’arrivée de ce nouveau brûlot : nouvelle de maison de disque, le groupe a signé chez Listenable. Rafraîchissement du line up : l’hyper actif batteur Dirk Verbeuren fait place à Clément Decrock et Vince « Perdi » Perdicaro remplace à la basse Eguil Voisin, démissionnaire pour raisons familiales. Côté prod par contre, c’est toujours aux Fredman Studio, dans la froidure de l’hiver suédois, avec le sieur Frederik Nordstrom aux manettes que les choses sérieuses se sont jouées.

Et « sérieuses avec les frères Potvin les affaires sont ! » comme dirait mon pote Yoda… Ceux qui se rappellent de l’excellent et déjà très rentre dedans « Mindcrimes » (2002), ceux-là noteront immédiatement que l’atmosphère death et délétère qui hantait cet album a fait place à une ambiance fleurtant davantage avec un thrash direct et sans pitié qui ébouriffe tout sur son passage. Fort de 12 morceaux plus costauds les uns que les autres, l’album est superbement bien construit, autour de textes aux paroles tranchantes, cruelles, complètement désabusées et où l’humain n’apparaît pas sous « son meilleur profil »… Les titres s’enchaînent sans laisser une seconde de répit au malheureux auditeur (en gros, ça passe ou ça casse !!) et une grande partie des morceaux se terminent de façon très abrupte nous laissant limite « frustré » et le souffle court. En un peu moins de 50 minutes, le combo angevin nous fait comprendre que 4 ans d’absence ne lui a en rien enlevé la niaque, oh que non !!!

Lyzanxia se rappelle brutalement à notre bon souvenir en gravant sa musique au fer rouge et sans anesthésie dans nos pôôvres oreilles et en bons maso que nous sommes, on en redemande. Franck et David alternent voix hurlées/grognées et voix claires au milieu d’un déluge de décibels totalement jouissif qui ferait pogoter un paralytique : riffs de guitares sauvages soutenus par une batterie parfaite, très présente sans être envahissante. Dès la première écoute « Unsu » laisse non seulement une impression durable mais aussi une belle impression d’unité musicale. En effet pour l’apprécier pleinement, il faut l’écouter dans son intégralité et non pas zapper d’une chanson à l’autre, ce qui ne laissera à ce moment là qu’une sensation de brutalité musicale gratuite. Pris dans son ensemble, le côté mélodique et ample de l’album saute aux oreilles et fait de cet opus une très grande réussite.

Lyzanxia fait, sans conteste, parti des joyaux qui sertissent une scène métal « extrême » française en pleine renaissance, au même titre que Dagoba, Benighted, Gojira, Punish Yourself et d’autres encore….. Alors chérissons les comme il se doit, car… (allez, j’ose…) Pour reprendre une pub célèbre : « ils le valent bien ! ».
Mon souhait pour 2007 ?? Voir Lyzanxia en live bientôt dans l’Hexagone, endroit où le groupe s’est malheureusement fait bien discret depuis déjà trop longtemps.