Il aurait pu être adolescent des années 60-70, écouter Hendrix, Plant, Clapton ou Dylan et vivre les plus grands moments du blues-rock. Seulement voilà, Medi n’était pas encore dans son berceau quand ces dits artistes connaissaient leurs premières heures de gloire. Mais peu importe ! Quand on a un père fan de cette musique, le chaudron familial ne peut être que rempli des meilleurs disques de l’époque ! De sang français, Medi grandit à Nice, apprend très tôt à jouer de la guitare et se forge déjà une solide culture musicale. Un voyage avec son paternel en Louisiane et principalement à Baton Rouge lui transmettra définitivement cet attachement pour le blues. Les voix de Ray Charles ou de Nina Simone également de partie. Tout comme le son plus rock des Stones, des Who ou de Led Zeppelin. U2, plus contemporain et plus moderne aussi ! Un joli cocktail de musiques anglo-saxonne qui ne pouvait que le conduire quelques années plus tard à Londres afin d’écumer seul avec sa guitare les pubs et clubs de la ville. Et rapidement de se faire remarquer par les gens du métier !
C’est lors d’un mariage où Medi joue quelques morceaux qu’un certain Dave Stewart le découvre. Si son nom est légendairement associé à la guitare d’un des plus grands groupes de pop des années 80, Eurythmics, le Monsieur est également l’un des producteurs musicales les plus réputés d’Angleterre ! Le guitariste a également joué plusieurs fois sur scène avec Clapton, B.B King, Dylan ou Springsteen… Le son de Medi ne pouvait que forcement lui plaire ! Et Dave Stewart donc de lui produire ce premier album…
A l’heure où les jeunes artistes de notre génération se tournent avec plus ou de moins de talent et de succès vers des sons de plus en plus électroniques, Medi nous offre avec ses douze premières chansons un savoureux cocktail fait de blues, de rock… et de pop ! Sans ringardise aucune ! Preuve en est que même la talentueuse Emilie Simon à l’univers pourtant informatisé le conviera sur sa dernière tournée… Charismatique et talentueux, il ne lui avait suffi que de quelques morceaux pour mettre le public dans sa poche. Seul sur scène en acoustique avec pour simples compagnons de scène sa guitare, son harmonica et sa planche à rythmes… En ce mardi 19 septembre, on avait donc hâte de découvrir son disque ! Medi and The Medecine Show, même le nom sonne finalement très 70’s !
Une prise jack branchée dans l’ampli et les premiers accords de guitare de surgir. Le fameux et entêtant « Yeah Yeah ». Premier single destiné à devenir un tube en puissance en espérant que les bonnes radios auront le divin goût de le diffuser… On ne se fait pas trop de soucis pour cela ! La voix est chaude, belle, organique, majestueuse !! A elle seule, elle donne toute l’énergie au morceau. Une voix très proche de celle Lenny Kravitz, notamment dans le Yeah Yeah, mais sans en abuser. L’artiste possède sa propre couleur vocale et va en rythmer dès lors tout l’album.
Multi instrumentiste, Medi accompagne sa voix de sa guitare électrique ou acoustique. Tantôt d’un harmonica empruntant la route musicale de Bob Dylan. Des percussions aussi… On le retrouvera également au piano sur « Running away ». D’autres musiciens se joindront à lui…Un trombone, un clairon, des violons et violoncelles… Quelques voix féminines aussi pour assurer quelques discrets mais jolis chœurs. Le tout dans un ensemble des plus cohérents assurant ainsi un ensemble de sons très riches et bien feutrés. De belles ambiances nous plongeant tantôt dans la mélancolie comme dans le sublime « Tears to Cry » ou « Black Hole Day », tantôt dans la lumière ensoleillée et rythmique d’un été « Where the sun goes »… Se délecter également d’un Décembre à Paris…
Véritable artiste accompli, le bonhomme signe également ses textes. Bien souvent des chansons d’amour comme la belle déclaration sur « On the top of the world » ou la séparation douloureuse sur « Running away ». Et fait également une rencontre avec Terry Hall du groupe The Specials qui écrit et chante alors en collaboration le poignant « Dreamer Awake ». Des ballades de vague à l’âme mais jamais soporifiques ! Medi n’est nullement un chanteur narcotique. Bien au contraire, il en ressort même de sa musique une certaine énergie qui pourrait rendre heureux alors que le titre de la chanson lui même inviterait plutôt à la dépression : « Sadness… » en est le parfait exemple.
Une guitare acoustique, un harmonica et la voix de Medi pour conclure l’album sur « Roofs and rafters » en toute simplicité. L’aisance de l’artiste est remarquable une fois de plus. Un album parfaitement maîtrisé du début jusqu’aux dernières notes de musique. Quelques secondes de silence pour un ultime clin d’œil une fois de plus sur l’amour mais cette fois ci en français… « L’amour en laisse me stresse, je file à l’anglaise…»
Il aurait pu être finalement un artiste des années 60-70 et côtoyer les plus grands. Medi est bien de notre génération et on ne peut que le remercier d’exister et d’être musicien… En attendant les prochains albums et d’espérer voir grandir le talentueux bonhomme ! Il en possède toute l’habilité et la puissance ! Une médecine finalement que même nos parents pourraient abuser… |