Les suédois de Pain Of Salvation nous avaient sorti un live acoustique ("12:5") du plus bel effet en ce début 2004 et ils reviennent donc avec ce concept album qu'il vous faudra apprivoiser avant de pouvoir l'apprécier à sa juste valeur... Encore une fois, pas de surprise, c'est à Daniel Gildenlöw (chant, guitares) que revient l'honneur d'avoir composé tous les morceaux et de jouer de la plupart des instruments présents sur le disque ! (cet homme est un malade ;-)
Le concept est basé sur la vie, les mystères de l'existence, les mythes et religions. C'est ainsi qu'une certaine inquiétude plane quant à la surpopulation de notre monde et la courbe exponentielle que prend son évolution. Mais, Daniel y dénonce aussi l'utilisation fallacieuse que font les hommes d'un supposé Dieu. En son nom, ils font les pires choses qui soient. Les titres en latin nous laisse déjà entrevoir le mystère que le CD nous offre. Pour un groupe plutôt orienté Métal, Pain Of Salvation nous dévoile un album plein d'ambiances, un peu comme "12:5" avait déjà pu le faire grâce à son côté acoustique. Ici, les mélanges de genres sont nombreux. On passera du Classique au Rock Progressif, du Blues au Métal, ainsi qu'à des passages piano et acoustiques.
Cet album est des plus agréable et des plus raffiné. Si la première écoute nous interroge, on n'hésitera pas à se le repasser car on sent immédiatement qu'il est de taille. Et, c'est à force d'écoute que l'on en découvrira les secrets et multiples facettes.
Les "Pain Of Salvation" ont bien mûri cet album. Ils ont fait appel à des instruments peu conventionnels dans leur genre. C'est ainsi qu'on y trouve du violon, du violoncelle, de la flûte mais aussi du hautbois, de la clarinette et du tuba. Le mélange s'avère d'une richesse incroyable. Ils ont ensuite joué les morceaux devant des publics différents dans leur région afin de les tester et de les peaufiner (un DVD doit d'ailleurs sortir prochainement, "BE" entièrement joué dans une école primaire ???).
Difficile de sortir des morceaux d'un pareil concept. On note toutefois que "Imago" rappelle sans conteste un certain "Fish". "Lilium Cruentus" et "Diffidentia" bien plus proches du style habituel de POS distillent plus de violence avec ce mélange de douceur par instants comme ils savent si bien le faire...
"Nauticus" joue sur des voix très très sombres et graves, un peu comme un conseil de guerre sioux !
"Dea Pecuniae" est à lui seul un concept, morceaux central et le plus long (10'09) il est très varié en ambiances et introduit magnifiquement "Vocari Dei" où se mélangent voix enregistrées sur le "répondeur" de Dieu (ils ont simplement fait appeler des fans en leur demandant de laisser un message à Dieu...) et musique d'accompagnement sublime, un régal... Le chant de "Iter Impius" est absolument génial. Le morceau est un des sommets de l'opus tant musicalement qu'émotionnellement. "Nauticus II" mélange les tons celtiques et moyenâgeux... magique !
Vous l'aurez certainement compris, ce nouvel album des suédois se mérite et est vivement conseillé à tous les amateurs de concept album qu'ils aiment la sophistication musicale d'un Genesis ou des premiers Marillion jusqu'au Métal, en passant par des moments plutôt Folk.
Un grand album, du grand Art... |