Slayer - Christ Illusion (août 2006)
site officiel : www.slayer.net
1- Flesh Storm
2- Catalyst
3- Eyes of the Insane
4- Jihad
5- Skeleton Christ
6- Consfearacy
7- Catatonic
8- Black Serenade
9- Cult
10- Supremist
 
Des guitares stridentes et dissonantes ? De la double grosse caisse métronomique ? Des tempos subrepticement doublés et de caractéristiques et brutales accélérations ? Des breaks de folie ? Des vocaux acérés vociférés par une mâchoire où il ne fait sûrement pas bon mettre le doigt (non, pas la main, pas la main !) ? Une "ride" cristalline ? Des thèmes sulfureux, côté "méchant", traumatismes de retour de guerre, actions terroristes, méfaits des différentes religions… ?

Slayer est de retour ! Et avec "Dieu" Lombardo siouplait !!!

Non pas que le quatuor californien ait démérité mais bon, cinq longues années depuis un "God Hates Us All" fidèle à la tradition. Pas mauvais, pas sublime non plus. Car finalement, un paradoxe Slayer serait bien une intransigeance stylistique, sans compromis, très noble, mais un poil sclérosée. D'où une plus que décennie d'albums entretenant largement la légende mais moins saisissants que les saintes tables de la deuxième moitié des années 80 : "Reign In Blood", "South Of Heaven" et "Seasons In The Abyss".

Du fulgurant "Flesh Storm" inaugural aux déjà incontournables "Jihad" et "Skeleton Christ", ces harmonies si typiques, sans oublier "Cult" et surtout "Supremist", à la seconde moitié intouchable, implacable, presque funèbre, nos pieds ne décollent plus du sol de bonheur ;o)

S'il manque probablement de vrais classiques ultimes (le temps s'en chargera peut-être), aux riffs ultra-mémorisables, des contrastes plus marqués et une vision un poil évolutive, sans tourner néo non plus, "Christ Illusion" n'en demeure pas moins un grand disque de Slayer, le meilleur depuis… "Divine Intervention". Car oui, Paul Bostaph fut bien plus qu'un remplaçant de luxe et Dave Lombardo seul ne rendra pas, par principe, un album de Slayer meilleur qu'un autre ;o) Réécoutez donc objectivement ce brillant DI, digne du divin triptyque sus-mentionné, ou la vidéo live qui a suivi !

Moins de 40 minutes de plaisir radical, inutile d'en rajouter. Marre de ces albums où le format fait le contenu plutôt que le contraire (1 CD = 80 minutes syndicales - pour en avoir pour son argent, comme disent les gens raisonnables…)…

Un son monstrueux (malgré l'absence de Rick Rubin, de toute façon plus gourou que mécano) et une personnalité toujours aussi redoutable et forcément identifiable (pléonasme).
Une forme de classe, indéniablement, que l'on aime ou non ce type de metal extrême. Car il est logique de revendiquer et d'être fier de ce que l'on a créé. Des leaders, créateurs et non suiveurs. Au moins à une époque. Ils disposent donc forcément librement de leur propre héritage, non ? Même l'illustrateur "historique" est de la partie ! Ce Christ aux bras coupés... Oui, Slayer est bien de retour !!!

 
par Christophe
le 14 août 2006
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