Quelle raison peut bien amener des gens comme nous à se lancer dans l'aventure d'un site internet musical ?
L'argent ? N'y pensez même pas… La gloire ? Toujours pas, aucune groupie ne nous a encore jeté son soutien-gorge au visage, et nous ne connaissons même pas la majeure partie de nos lecteurs…!
Non, la véritable raison, c'est l'envie de faire partager ses coups de cœur au plus grand nombre, et l'occasion nous en est majestueusement donnée une nouvelle fois avec ce nouvel album de Spiritual Beggars, sur lequel nous avons littéralement craqué !

Son guitariste Michael Amott (ex-Carcass) est décidément très présent dans l'actualité de cet été 2005, puisqu'en plus la sortie de l'excellent « Doomsday Machine » de son groupe principal Arch Enemy, il nous offre un nouvel album de grande qualité, accompagné de ses compères J.B (chant, Grand Magus), Per Wiberg (claviers, Opeth), Ludwig Witt (batterie, Firebird) et Sharlee d'Angelo (basse, Arch Enemy).
Les années 70 sont toujours une grande source d'inspiration de ce groupe qui évolue entre hard rock, stoner, et heavy bien gras à la Zakk Wylde. Les Beggars n'hésitent pas à enrober leurs grosses guitares de claviers jouissifs dont le son se rapproche souvent de celui de l'orgue Hammond du grand Jon Lord (Deep Purple). On retrouve même l'esprit de Jimi Hendrix par moments, comme sur le groovy « Dying Every Day » et sa wah-wah endiablée.

L'un des atouts majeurs du groupe réside dans sa faculté à laisser s'exprimer chaque instrument dans le mix. Rarement basse aura été autant à l'honneur, souvent en son délicieusement saturé, parfois même en solo (« One Man Army ») ; le batteur tape comme un sourd et donne beaucoup de dynamisme aux compos ; le clavier apporte la petite touche vintage indispensable ; le chant est très varié, du rugueux sur les morceaux heavy au velouté sur les titres les plus atmosphériques (« No One Heard ») ; et enfin, la guitare de Michael Amott enquille les riffs imparables et les solos mélodiques bourrés de feeling, jonglant entre les effets (la wah-wah, donc, le flanger sur « Born To Die ») selon la couleur des morceaux. Ce qui est remarquable chez Spiritual Beggars, c'est également cette qualité de construction des morceaux qui, loin de se montrer unidimensionnels, rebondissent souvent dans plusieurs directions innatendues et réellement percutantes.

N'allons pas plus loin, vous aurez bien compris le plaisir que nous avons pris à taper du pied sur cet album riche et varié, qui fait suite aux déjà excellents « As Astra » (2000) et « On Fire » (2002). Quand, en plus, je vous aurai dit que l'édition limitée propose huit morceaux live enregistrés en avril 2003 à Tokyo…
P.S : ce « Demons » est sorti sur le label Inside Out, spécialisé dans le métal progressif, et qui semble désireux d'élargir son catalogue avec cette recrue de choix !