Comme de nombreux groupes ou artistes (
Peter Gabriel,
Pearl Jam,
Marillion,
Dream Theater….), Tori Amos propose désormais sa propre collection de « bootlegs » officiels. Moyen idéal pour obtenir des enregistrements corrects (le son est ici excellent) tout en shuntant les circuits parallèles lorgnant de près le portefeuille du fan transi et demandeur.
Ces quatre sorties sont donc les premières d'une série de six consacrée à la dernière tournée en date, en solo - piano/voix (et parfois orgue), autour du récent « The Beekeeper ».
- « Chicago, Auditorium Theatre, 15/04/05 »
- « Los Angeles, Royce Hall Auditorium, 25/04/05 »
- « Denver, Paramount Theatre, 19/04/05 »
- « Manchester, Apollo, 05/06/05 »
Comme d'habitude avec Tori Amos, les surprises sont au rendez-vous, justifiant largement les multiples investissements (surtout que le prix est vraiment désuet, environ 15 euros le double CD, port compris !).
La dame, de plus, a compris depuis longtemps qu'un concert n'est pas qu'un show millimétré où strass et paillettes l'emportent sur la performance et l'intérêt artistique. La mise en danger est donc de tous les instants, chaque concert proposant une setlist quasiment complètement différente ! Loin de l'attendu et des tubes systématiques. Beaucoup de musiciens pourraient en prendre de la graine…
De titres rares (« Doughnut Song », « Putting The Damage On »…) en faces B de singles, de reprises brillantes (« Livin' On A Prayer » de Bon Jovi, « Suzanne » du grand Leonard Cohen, « Don't Look Back In Anger » d'Oasis !…) en impros déjantées, toute la grâce et le lyrisme de cette interprète et compositrice d'exception irradient ces rondelles parfois à peine engraissées de quelques pièces plus dispensables (« Take To The Sky »).
Enfin, autre vraie surprise, la valeur des morceaux du dernier album en date (« The Beekeeper ») se révèle amplement, là où les versions studio pouvaient parfois sembler moins saisissantes que par le passé. « Jamaica Inn », « Sweet The Sting », « Barons Of Suburbia »… passent merveilleusement le cap de la scène. Les deux derniers shows de la série devraient, à l'image du gig de Manchester, proposer, eux-aussi, leur lot de changements : plus de titres de « Choirgirl Hotel » et surtout « Scarlet's Walk », étrangement peu représenté pour l'instant.
Fascinants, originaux et percutants, de l'indispensable pour tous les fans (et les non-fans !) de cette très grande artiste que l'on ne voit hélas vraiment pas assez dans nos contrées !