La canicule qui écrase la France et une grande partie de l’Europe ne nous offrira pas de répit pour cette soirée aux Arènes et c’est une chaleur étouffante qui nous accueille quand nous mettons enfin les pieds dans ce somptueux cadre antique qui, quelques dizaines de siècles auparavant, offrait de bien moins sympathiques spectacles que celui auquel nous assisterons ce soir. Arrivés à Nîmes un peu tard pour diverses raisons, nous sommes, hélas pour ma petite taille, relégués en bas et loin de la scène, plus une place assise de libre…

Tant pis. Nous avons également raté la 1ere partie, le groupe Goldfrapp qui, apparemment a commencé plus tôt que l’horaire annoncé sur le billet. Pendant l’intervalle, le public, visiblement trèèèès motivé et impatient, fait la « ola » dans les gradins en beuglant et c’est joli à regarder. Sur la scène, à la déco relativement sobre, à droite de l’impressionnant kit de batterie j’aperçois deux gros boudins en alu brossé avec des loupiotes clignotantes, sorte de tableau de bord très « Star Trek » derrière lesquels viendront s’installer Andy Fletcher et un pianiste. Il est environ 21h20 quand Depeche Mode se présente sur scène sous une gigantesque ovation qui fait trembler les vieilles pierres. Que la fête commence ! Les Rois de l’électro-techno-pop sont de retour et leurs 13000 « sujets » hurlent de bonheur !!!

Le groupe attaque avec « A pain that I’m used to » extrait de son dernier album « Playing The Angel » - lire la chronique - et là je tique méchamment, le son est extrêmement fort, ça, passe encore, mais surtout il est relativement brouillon. Pour un tel groupe et la qualité de son auquel on est habitué sur les albums, ça craint ! Je croise les doigts en espérant que cela va s’améliorer. Hélas non, le problème perdura tout au long du concert gâchant un peu la fête. Et c’est franchement râlant. Assez vite on arrive à trouver un endroit d’où l’on aperçoit la scène à peu près correctement et surtout d’où l’on peut apprécier la performance scénique de Dave Gahan qui ne se ménage pas. Le chanteur semble en grande forme, très souriant et toujours en mouvement. Vêtu fort sobrement d’un pantalon noir et d’un simple gilet, noir également, les yeux soulignés de khôl, le pétillant Dave (44 ans… éh oui, le temps passe !) va enchaîner les titres sans coup férir : « A question of time », « Suffer Well », « Precious », « Walking In My Shoes » etc.

Le tout est superbement mis en valeur par un light show somptueux et une mise en image du concert tout simplement magnifique et très originale que nous pourrons suivre sur les trois écrans géants suspendus volontairement de guingois au fond de la scène. Images diverses et variées, essentiellement en noir et blanc ou sépia, mélangées à des gros plans du groupe qui permettent à ceux qui sont loin de voir que « le » Dave ne fait pas semblant d’être heureux d’être là. La banane qu’il affichera presque tout le long du concert fait plaisir à voir et le public le rendra bien au groupe. Chantant avec lui sur les gros tubes, enchaînant sur les refrains comme un seul homme. Une ambiance de feu et ce, aussi bien au sens figuré qu’au sens propre car, bon dieu de bois, que j’ai eu chaud, plus un poil de sec dès la troisième chanson. La chaleur accumulée toute la journée par le goudron qui couvre le fond de l’arène remonte et c’est terrible !!! Mais peu importe, tout le monde danse, chante bras levés et se balançant en cadence rend un vibrant hommage à DM.

Et c’est mérité car le groupe, après plus de 20 ans d’une carrière un brin chaotique allant de hauts très hauts à des bas catastrophiques qui ont failli lui coûter la vie, offre ce soir une bien belle image et une pêche extraordinaire et ma foi… ça fait chaud au cœur. Cependant, je dois vous avouer un truc : Depeche Mode n’a jamais pour moi été un « groupe de référence ». Je ne suis ni fan, ni rien. Je n’ai aucun disque d’eux et pourtant, Dave Gahan et ses comparses ont une petite place quelque part dans ma tête et dans mon cœur car, sans le vouloir vraiment, j’ai quand même avancé dans la vie avec eux à mes côtés. Radio, TV, clips, pub, couvertures de mag’, difficile de passer à côté à une certaine époque et la plupart de leurs méga tubes sont restés gravés dans ma mémoire à jamais. Et c’est la raison de ma présence ce soir à Nîmes ! Une certaine nostalgie d’un temps passé et je comprends très bien la réaction de ce mec qui se trouvait à côté de moi et qui d’un coup, entre deux titres, l’œil humide, me déclare, ému : « Toute ma jeunesse, toute ma jeunesse !! » :o)

Après « Stripped », Gahan quitte la scène et laisse le micro à Martin Gore - pommettes éclairées par un maquillage bleu pailleté et qui est arrivé sur scène avec un sorte de bonnet noir surmonté d’une épaisse crête noire qu’il ne gardera pas longtemps vu la chaleur qui règne… :o) - pour 2 morceaux : « Home » et « It doesn’t matter ». Très statique, les mains vissées au micro, il fait un chouïa pâle figure après le déferlement d’énergie et de charme « gahanien ». Mais ne pas oublier que si Dave Gahan apporte le charisme et l’excentricité au sein de DM, Martin Gore est l’âme du groupe, celui sans qui DM ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui.
Puis Gahan revient et reprend les commandes du vaisseau avec «In Your Room” extrait de « Songs of Faith and Devotion ». Visiblement peu affecté par la chaleur qui n’a pas faibli, notre sémillant quadra va, vient et virevolte d’un bout à l’autre de la scène. Une véritable pile atomique en fusion !! Il jongle avec son pied de micro, harangue le public, mais mauvais son oblige, je ne comprends pas un mot de ce qu’il dit. Raaahhh !! :o(

Le concert s’achève sur « Personal Jesus” et “Enjoy the Silence » extraits de leur album phare : « Violator »
Le groupe s’éclipse un court moment. Martin Gore revient seul et, avec juste le piano en accompagnement, chante « Leave in silence » puis il est rejoint par les autres et nous aurons droit à une « vieillerie », ben si quand même, ;o) « Photographic » date de 1981, 25 ans !!! Et c’est le planétaire «Never Let Me Down Again” qui clôturera ce rappel un poil succinct… Clairement très heureux de leur soirée, Depeche Mode offre un front uni en saluant bras dessus bras dessous le public qui en veut plus et hurle et trépigne…En vain, un dernier salut et les 5 musiciens disparaissent de la scène pour de bon. Le concert aura duré un peu moins de 2h.

DM y a survolé une partie de sa discographie : « Playing the angel » (2005) : 5 titres, « Violator », (1989), « Black Celebration » (1986) et «Songs of Faith and Devotion” (1993) : 3 titres par album, « Music For The Masses » (1987) : 2 titres, « Speak & Spell » (1981), « A Broken Frame » (1982) et « Ultra » (1997) : 1 titre de chaque. Je regrette vraiment que le son brouillon m’ai en parti gâcher le plaisir, car pour le reste : le lieu, l’ambiance de folie, les lumières, l’originalité des images et surtout, surtout la patate du groupe en top forme, j’aurai mis à ce concert une excellente note. Ouais, dommage…
Pour finir, je signale que tous les concerts de cette tournée sont enregistrés et sont en vente sur le site officiel, 30€ le double CD ou 18€ en téléchargement. Celui de Nîmes, pas encore disponible, peut être pré commandé. Il vous faudra patienter entre 4 et 6 semaines. Ca peut faire un joli cadeau…. :o)

Qui fait quoi chez Depeche Mode :
Dave Gahan : chant
Martin L. Gore : guitare/chant (occasionnellement)
Andy Fletcher : claviers
+ pour la tournée : un batteur et un pianiste dont je n’ai pas retenu les noms…

Les photos du concert sont à mettre au crédit de The Edge (membre du forum : « forum for Angels »).
Eh oui… Persuadée que mon appareil photo serait interdit, je ne l’ai pas emmené… Ben j’aurai du, la sécurité les a tous laissé passer. Alors, pour illustrer cette kro, je suis allée à la pêche sur différents forums et en ai ramené celles-ci. Je remercie donc le surnommé « The Edge » pour cet emprunt un peu cavalier !!! :o)