Evergrey - Transbordeur Lyon - (17/05/2005)
site officiel : www.evergrey.net
 
 
 
 
 
 
 
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Ne poussez pas, il y aura (largement) de la place pour tout le monde !
C'est peu dire que d'affirmer que le Transclub (petite salle du Transbordeur) était timidement garni à l'occasion de cette soirée dédiée au métal sombre… Pourtant, on ne peut pas dire qu'Evergrey ait été très assidu en terres lyonnaises, sa dernière visite remontant à l'hiver 2003, pour un mini set acoustique dans le petit bar du « Gnôme et Rhône »…

Comment pouvons-nous donc espérer que le métal soit plus reconnu, si moins de 200 personnes prennent la peine de se déplacer pour la venue d'un groupe excellentissime, au prix modique de 19.60€ ?
C'est à désespérer, on réclame plus de concerts et un meilleur accès au métal, et dans le même temps on propose à un groupe tel qu'Evergrey une assistance ridicule et très vexante… Les absents ayant toujours tort, c'est néanmoins à une très bonne soirée que nous avons eu droit en ce 17 mai 2005.

Aquilon, groupe rhône-alpin de dark-death mélodique, a ouvert les hostilités de bien belle manière.
Ce groupe, composé de six musiciens, dont une bassiste et une claviériste-choriste, s'est avérés la bonne surprise de la soirée. Ses compos épiques, parfaitement en place, ont la particularité de proposer un chant en français, déclamé (ou hurlé !) de façon assez théâtrale, et d'alterner les moments de furie et les parties plus mélodiques. Un groupe à revoir et à découvrir sur album avec le très bon "Intramedia", ou sur son remarquable site internet en cliquant ici.

Paradoxalement, Ellipsis, malgré une notoriété plus établie, n'a absolument pas retenu notre attention. Toujours dans un style dark métal un peu hybride, ses morceaux nous sont apparus fortement stéréotypés et sans grande classe, à l'image de leur chanteur qui gâche un peu le coffre exceptionnel dont il dispose…

Grosse frayeur à l'entame du concert d'Evergrey, puisqu'un organisateur annonce que le chanteur-guitariste-colosse Tom S. Englund est malade, mais tient tout de même à jouer, même fortement diminué. Pourtant, ce dernier secoue la tête comme si sa vie en dépendait dès le premier morceau, et il s'avère très difficile d'entendre une quelconque faiblesse dans sa voix exceptionnelle, à la fois chargée en émotion et réellement puissante, assurément une des meilleures du métal actuel ! Ses 39° oubliés, le public rare mais fan et « actif » peut entrer dans le show et savourer le dark métal progressif des cinq suédois.

Car c'est à une énorme décharge de son que nous allons assister une heure et demie durant !
Le volume sonore débouche bien les oreilles (!), chaque instrument se distingue néanmoins sans problème dans le mix. Les qualités habituelles d'Evergrey ne perdent en rien de leur efficacité au passage de la scène : les rythmiques alambiquées et à contre-temps sont parfaitement en place, les parties en harmonie à deux guitares sont magnifiquement jouées (un peu comme du Maiden, mais avec quatre fois plus de notes !), le chant de Tom S. Englund est poignant, le clavier donne une couleur nuancée aux titres les plus agressifs, il propose également plusieurs intermèdes mélodiques du meilleur effet entre les morceaux, parfois accompagné d'une guitare ou de la batterie. Le second guitariste, Henrik Danhage, distille ses nombreux solos avec virtuosité, tandis que le bassiste Michael Hakansson assure une rythmique puissante et dégage un sacré charisme, avec son kilt en cuir, son bouc et ses cheveux frisés.

A la sortie de « In Search Of Truth », en 2001, début de sa reconnaissance internationale, Evergrey avait été souvent décrit comme un croisement entre Dream Theater et Symphony X.
Ce n'est, évidemment, pas vraiment exact, notamment en raison du côté obscur absent de ces deux groupes, mais il est évident que les amateurs de D.T et de S.X ne doivent pas manquer de trouver de nombreux motifs de satisfaction dans la musique d'Evergrey. Fait particulier, celle-ci est également à même de toucher un public plus « death », car le groupe dégage sur scène une puissance plutôt impressionnante.
En tout cas, Evergrey partage au moins avec Symphony X le fait de posséder un frontman de premier plan, autant vocalement qu'au niveau de la présence scénique.
A l'instar de Russell Allen, et malgré son physique intimidant, Tom S. Englund s'amuse volontiers avec le public, et l'amène, par exemple, à participer de façon réellement jouissive sur le dernier morceau, le culte « The Masterplan », durant lequel il ouvre une brêche de deux mètres dans la foule afin de diviser le public en deux et d'organiser un duel vocal sur ce refrain mémorable (« Je me prends pour Bruce Dickinson ! »).

Finalement, malgré un public maigre (mais très chaud !) et la maladie de Tom S. Englund, ce concert d'Evergrey s'est montré largement à la hauteur de nos attentes.
Côté Setlist, nous avons forcément eu droit à une prestation quelque peu écourtée, 1 heures 40 tout de même..., et tous les morceaux phares des trois derniers opus furent joués. Il nous aurait été agréable de voir le groupe dans une configuration « grande scène », avec choristes, et tout et tout - lire la chronique du DVD, mais nous ne boudons pas notre plaisir et souhaitons au prochain concert de notre planning d'être aussi réussi : Within Temptation + Dream Theater + Iron Maiden le 25 juin 2005 au Parc des Princes ! (lire la chronique de ce concert en cliquant ici)

Nous vous dirons tout si vous n'avez pas la chance d'en être !

PS : les photos viennent du site du label français Adipocere : www.adipocere.fr
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par Mitch
le 20 mai 2005
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