H natural - Café de la Dance Paris - (24/02/2006)
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Comment exprimer ce que j'ai vécu en cette magnifique soirée du 24 février ??
En fait, il m'a fallu une période de « décantation » avant de pouvoir poser les mots tellement l'émotion fut grande et perdure encore aujourd'hui… Ce fut une soirée très, très spéciale. Je n'arrive pas à dire concert ou show, le mot « soirée » défini beaucoup mieux l'évènement. Une rencontre véritablement magique entre un homme et des gens qui l'aime. Et dieu sait que l'exercice était casse-gueule !

Depuis l'achat de mon billet, j'avais vécu avec un brin d'angoisse dans le cœur. Et si ça se passait mal, et si le courant ne passait pas, et si, et si…. C'est la tête farcie de « si » que je suis arrivée à Paris en cette froide journée de février. Un tour rapide pour reconnaître les lieux, la salle se cache, frileuse, dans un court passage entre deux rues qui est pour le moment désert. Je repars, j'ai faim, un peu froid et suis dans un état d'attente un peu étrange. Je repasse plus tard, il y a quelqu'un. Pas besoin de m'approcher plus pour savoir qu'il de s'agit de Nat. Et effectivement. On s'est raté un peu plus tôt arrivant chacune par une rue différente. On est contente de se revoir. Notre dernière rencontre remonte au concert de Marillion le 14/09/04 à l'Elysée Montmartre.

On reste là et on papote tranquillement. Vers 16h/16h30, je ne sais plus exactement, une grosse bagnole noire immatriculée en Angleterre s'engage dans le passage. Au volant, H en personne. Il me reconnaît (merci Istres) et vient me faire la bise… Elle est pas belle la vie ??
Moi je la trouve bien sympa à ce moment précis ! On les regarde un moment s'agiter autour des voitures puis tout le monde disparaît dans la salle. Les heures passent, les gens arrivent doucement. A travers la porte on attend le piano, et des fois la voix de H. Le froid se fait de plus en plus mordant. Avec un certain retard les portes s'ouvrent enfin.

La scène : un piano demi-queue de profil avec un candélabre aux bougies pour le moment éteintes, un synthé face au public. Deux grosses lampes de style marocain posées de part et d'autre, les murs sont tendus de noir, sauf une partie qui laisse apercevoir la pierre blonde qui couvre le mur du fond de la scène et qui est mise en valeur par un éclairage doré indirect. Une sorte de grosse guirlande, haut dans les cintres, donne un éclairage intime et chaleureux. Je comprends que pour les photos ça ne va pas être du gâteau, et effectivement, elles ne seront pas très réussies. Tant pis ce n'est pas l'important de toute façon.

La soirée commencera vers 20h30. Les lumières baissent doucement. H arrive, sous des applaudissements nourris, vêtu d'un invraisemblable manteau de fourrure, les bras chargés de grands carnets et de son laptop. Il pose le tout sur le piano, allume les 3 bougies et s'assoit. Il nous dit bonsoir. Et il très vite évident qu'il est nerveux. Il le dit d'ailleurs : « I am frigthened. How to start this ?» (ou quelque chose d'approchant). Et, histoire de détendre l'atmosphère un peu sérieuse qui règne, il attaquera la soirée par la superbe chanson du King « In the ghetto ». Il y met une telle intensité que je comprends de suite que c'est gagné et comme on dit : « que ça va le faire et le faire grave ». Et l'ovation que lui fait la salle me confirme dans mon impression. L'ambiance est là de suite, l'émotion, forte dès le départ, ira grandissante et ça sera magique d'un bout à l'autre. Tout était réuni pour faire de cette soirée, une soirée, une nuit d'exception. Le feeling puissant avec le public. La voix de H, plus belle et plus prenante que jamais, m'a fait vibrer et littéralement émue aux larmes. H a joué et chanté comme jamais, il s'est donné comme on se donne rarement.

Alors jusque là, dans ma tête, les choses sont assez claires, par contre pour la suite, c'est plus chaotique. J'ai été submergée par une telle vague d'émotion, que c'est le binz dans la boite à neurones….. ;-) Je me souviens de moments, de chansons, d'anecdotes. Je vais tenter de vous raconter tout ça… Si possible, presque dans l'ordre. Assez rapidement, je comprends que pour les photos, c'est foutu, j'en tirerai quelques unes pour mes archives mais c'est tout. De toute façon, très vite je n'ai plus du tout la tête à ça. Mon attention étant complètement concentrée sur ce qui se passe sur scène et il s'y passe de bien belles choses.

H, après la première chanson, commencera à nous parler de sa vie, de son enfance et de son père. Il fait l'effort de parler lentement. Plus tard, Il lira deux extraits, plutôt humoristiques, de son journal intime. L'un se situe en France et l'autre au Brésil. Mais il arrêtera finalement les lectures car il comprend assez vite que bien peu de monde arrive à suivre dans la salle. Perso, j'ai adoré ces instants et ça m'a pas mal frustré qu'il s'arrête, mais bon… A la lecture du 2 ème extrait, sur un carnet cette fois, il demandera si quelqu'un peut lui passer des lunettes. Une main charitable lui tend une paire. Il rigole en les perchant sur son nez et commence à lire.

H chantera à très peu d'exception toutes les chansons en s'accompagnant au piano. Sur une chanson, j'ai oublié laquelle, il n'arrive pas à trouver le bon départ, recommence, râle, se plante encore et finalement enchaîne sur une autre, puis reviendra et matera, avec succès, cette fois la chanson rétive. Ce genre de moment est rarissime et garde une saveur toute particulière pour celui qui y a assisté. Il utilisera le synthé sur le très beau « Cloudbusting » (K Bush). Après avoir abandonné les lectures, il y aura un moment extraordinaire où il jouera des chansons « à la demande », dont « Games in Germany » (pas évident quand on connaît l'originale qui a presque 20 ans et dans laquelle il monte dans des aigus extraordinaires qu'il ne peut plus se permettre aujourd'hui). Mais, il s'en sortira très bien. J'adore cette chanson et je pense que c'est probablement la seule fois où je l'entendrais en live (de même que « Working Town » chanson écrite en rappel de son enfance dans une ville minière, également extraite de l'album « Dry Land » et que H a chanté au début).

Les demandes fusent dans la salle, H attrape quelques titres au vol et interprétera « Fantastic Place » toujours magnifique d'émotion, « No one can », superbe dans une interprétation très dépouillée et bien loin de la version pop de l'album. Un autre titre fend l'air, H s'y colle et nous aurons droit à un « Life on Mars ? » (D Bowie) dantesque où l'homme a craché ses tripes et fait vibrer la salle en malmenant son piano. Hors ça, nous avons eu droit à un très beau: « 3mns Boy » où le public l'accompagne de « lalalalalala » joyeux. Nous aurons droit également à « Estonia », « Easter » de grands classiques, toujours aussi poignantes. Il explorera avec bonheur le répertoire de Marillion : « Hollow Man », « Alone again In the lap of luxury », « This is the 21st century » (quelle merveille dans cette version), du h-band avec « Better Dreams » toute en douceur et en feeling, et il n'oubliera pas ses 2 premiers groupes : The Europeans « Kingdom Come » et How we Live. H nous fera aussi la joie d'interpréter quelques minutes de « Ocean Cloud ». Et pour le plaisir de tous, H chantera Les Beatles : « Help » et « A day in the life ». Une surprise, du presque country avec une chanson de Glenn Campbell « Wichita Lineman ». Un chanteur que j'ai beaucoup écouté à une époque. Je découvre « Spirit » des Waterboys où une fois de plus le piano sonne tellement fort que je sens les vibrations qui remontent dans mes jambes à travers le bois des gradins.

Il racontera aussi de façon drôle et émouvante comment le fait d'aimer la couleur rose et de porter du rose en étant gosse dans une ville minière plutôt rude, lui a valu sa dose de raclées données par les gamins du coin. « J'étais probablement le garçon le plus battu du voisinage !! En comparaison » conclura-t-il en riant, « En arrivant à Londres, je n'ai pas rencontré ce genre de problème en portant du rose et ai fini par considérer la capitale beaucoup sure que la petite ville d'où je venais. » Il nous fera chanter avec lui une dernière fois sur une chanson de Stevie Wonder « Living for the city ». Puis il s'éclipsera quelques très courts instants avant de revenir et de nous achever.

Une dernière chanson, une ovation, il nous salue longuement, visiblement très ému et puis nous abandonne pantelants, vibrants d'émotion, le cœur à l'envers d'avoir eu la chance d'assister à une telle performance. Ce soir, Steve Hogarth a mis une partie de son âme et de son cœur à nu, il s'est en quelque sorte offert, une fois de plus sans filet à son public et ça, ça n'a pas de prix. On ne vit pas souvent des instants pareils. Et je ne suis pas prête d'oublier cette divine soirée. Une parenthèse dans l'espace temps, qui nous a permis pendant deux heures de partager un peu de son intimité. Cette soirée magique fut la confirmation, s'il en était encore besoin, que Steve Hogarth fait parti des grands, des très grands !

PS : Après relecture, j'avoue que c'est un peu décousu tout ça. Ne m'en veuillez pas, mais comme je l'ai déjà dit, pas facile de mettre l'émotion en mots.
PS2 : Merci à Yoyo of the West de m'avoir permis d'utiliser certaines de ses photos pour illustrer cette chronique.
 
par Lothian
le 1 mars 2006

Setlist :
In the Ghetto (Elvis Presley)
Alone Again in the Lap of Luxury
Wichita Lineman (Glen Campbell)
Working Town (How We Live)
Spirit (Waterboys)
Games in Germany (How We Live)
On the Street Where You Live (Lerner/Loewe)
Cloudbusting (Kate Bush)
Germ Free Adolescent (X-Ray Spex)
A Day in the Life (The Beatles)
This is the 21st Century
Easter
It's Too late (Carole King)
The Hollow Man Life on Mars (David Bowie)
Estonia
Fantastic Place
Better Dreams (h)
Help (The Beatles)
3 Minute Boy
Ocean Cloud
Kingdom Come (Europeans)
No One Can
Living for the City (Stevie Wonder)
 
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