Popa Chubby - Tournée hommage à Jimi Hendrix - Les Abattoirs (Bourgoin Jallieu) - (02/02/2007)
site officiel : www.popachubby.com
 
 
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Les dieux du blues étaient finalement avec nous, en cette froide soirée de février...
Car nous avons bien failli rater ce concert de Popa Chubby, quelques mois après avoir loupé son passage lyonnais faute de place !

En effet, pas vraiment remis des émotions de son anniversaire la veille, notre cher webmaster Jeff a réalisé qu'il avait laissé son billet chez lui, alors que nous arrivions pratiquement au bout de l'autoroute Lyon-Bourgoin. Un rapide coup de fil aux Abattoirs nous apprend que le concert est complet, si bien que nous sommes quittes pour un aller-retour rapide en terre des Gaulles ! Cela devait bien arriver, avec le nombre que concerts auxquels nous assistons depuis des années...
Bravant les embouteillages et les radars vicieux, nous rallions finalement la salle alors que la file d'attente extérieure se vide de ses derniers spectateurs. La première partie prévue n'a pas eu lieu, et le public a dû attendre, dans le froid, le dernier moment pour pénétrer dans les Abattoirs ! Dans notre malheur... ;-)

Les Abattoirs, club accueillant et flambant neuf, sont au coeur de leur troisième saison. Ils seront donc remplis ce soir (5 à 700 personnes à vue d'oeil ?), répartissant les spectateurs dans une fosse, puis une petite plateforme derrière la table de mixage, puis des gradins assis, pour une visibilité et une sonorisation impeccables. L'interdiction de fumer est entrée en vigueur et respectée à la lettre ; le public, majoritairement composé de quinquagénaires, est attentif et néanmoins chaleureux.

Popa Chubby va nous prouver, ce soir, que le minimum suffit pour célébrer l'esprit du blues... Une Fender Jazz Bass branchée dans un gros Ampeg, une batterie minimaliste, une Strat antédiluvienne jouée quasi sans effets, et le tour est joué ! Quand je parle du minimum, je n'évoque pas, évidemment, la corpulence du taulier, car celle-ci se développe à chaque tournée, amenant maintenant notre ami plus près des 200kg que des 100, et l'handicapant visiblement pour se déplacer...

Quoi qu'il en soit, sans round d'observation, Popa Chubby attaque d'entrée avec certains des plus gros standards de Jimi Hendrix : "Voodoo Chile", avec force pédale wah-wah, immédiatement suivi de "Hey Joe". Et rapidement, nous comprenons que nous allons prendre une grande leçon de blues ! En effet, la configuration en power trio laisse un large champ d'expression à la guitare incandescente du New Yorkais, la basse surmixée pendant le premier morceau rentrant bien vite dans le rang.
La recette appliquée ce soir sera immuable : le groupe commence les titres de manière académique (couplet, refrain, couplet, refrain), puis le boss part en solo en revisitant toutes les techniques du blues, jusqu'à étirer chaque titre sur une bonne dizaine de minutes !
"Red House", qui est déjà à l'origine un blues torride, se prêtera ensuite à l'exercice avec délectation, suivie par "Manic Depression", "The Wind Cries Mary", "Third Stone From the Sun", "Purple Haze" et "Foxy Lady".
Trois morceaux issus du répertoires de Popa Chubby et fort en riffs accrocheurs seront intercalés, avec parmi eux une nouveauté : "Let the Music Set You Free".
Une plage solo sera également laissée à la très jeune section rythmique, le bassiste au joli tee-shirt "Jack Daniels" s'illustrant avec fougue en mettant en avant une distortion à la Lemmy de Motörhead !
Enfin, à dire vrai, les évènements pousseront le batteur à improviser un deuxième solo en plein milieu d'un morceau. Poppa Chubby, pas démonté par un cassage de corde, termine sa partie l'air de rien, récupère un jeu de corde sur son ampli, et s'assoit tranquillement en bord de scène pour remplacer la fautive, pendant que son batteur "meuble" en toute décontraction !

Mais ne nous y trompons pas, la soirée sera globalement dédiée à la guitare du gros Popa, qui nous en met plein les yeux et plein les oreilles ! A vrai dire, deux heures et demies de ce programme s'avèrent un peu usantes à la longue, "trop de solo tuant le solo", même pour les plus guitaristes d'entre nous.
A titre personnel, j'avais assisté à un concert de P.C sur Dijon voici 4-5 ans, dans une configuration plus riche et plus prenante sur le long terme (un groupe plus étoffé avec un clavier épilleptique, en l'occurence !). De plus, l'homme avait été bien plus causant, intercalant entre les titres des speeches typiquement blues et fort bénéfiques à la convivialité de la soirée...
Mais ce soir, nous l'avons dit, c'est Popa le seul maître à bord ! A la fin de "Foxy Lady", il grimpe tant bien que mal sur l'estrade de batterie, arrache littéralement les baguettes des mains du frêle batteur, et s'assoit à sa place pour un solo de batterie des plus puissants, qui se transforme bientôt en duo-duel, le jeune batteur lui répondant du tac au tac sur le tom basse et parmi le peu de place restante.

Pour finir, c'est le poignant "Little Wing" qui fera office de rappel, concluant une soirée riche en feeling blues et... en solos ! Deux heures trente de Poppa Chubby, c'est quinze minutes de chant, quinze minutes de solo de batterie, et deux bonnes heures de solo de guitare ! ;-)

P.S : Business is business, Popa Chubby reviendra bien vite s'asseoir sur le devant de la scène, pour dédicacer avec autorité et assez peu de sourire les albums achetés par les spectateurs.
 
par Mitch
le 5 février 2007
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