Iron Maiden
 

Site officiel : www.ironmaiden.com

Membres :
- Dave Murray (Guitare)
- Adrian Smith (Guitare)
- Janick Gers (Guitare)
- Bruce Dickinson (Chant)
- Steve Harris (Basse)
- Nicko Mcbrain (Batterie)

Discographie

     
Iron Maiden n'est pas un groupe de Heavy Metal, Iron Maiden est le Heavy Metal ! Quels autres groupes peuvent se targuer d'avoir connu le succès dans ce style sur une si longue période, et d'avoir servi d'inspiration à un si grand nombre de groupes ? (même la carrière de Judas Priest s'avère bien plus chaotique sur la longueur).

Iron Maiden, groupe anglais, se forme à la fin des années 1970 sur l'impulsion du bassiste Steve Harris. Les premières années donneront lieu à un certain brassage de personnel, puis le line-up du groupe tendra à se stabiliser à partir de 1984 et de l'arrivée du chanteur Bruce Dickinson (ce dernier quittera le groupe le temps des albums The X Factor et Virtual XI, enregistrés avec Blaze Bailey, avec un succès mitigé, avant de revenir au bercail en ramenant Adrian Smith, et poussant le groupe à évoluer actuellement à trois guitaristes).

Pilier de la New Wave Of British Heavy Metal à ses débuts, Iron Maiden (“la Vierge de Fer”, un instrument de torture médiéval) incarne depuis près de 25 ans maintenant un style bien particulier, un Heavy Metal mélodique et parfois progressif, aux duels de guitare « marque déposée » (en harmonie ou en question-réponse), à la basse très présente et au chanteur charismatique et maintes fois clôné. Maiden a réussi a connaître un certain succès grand public, grâce à ses tournées à grand spectacle et à ses albums de qualité. N'oublions pas la mascotte, Eddie The ‘Ead, présente sur chacune des pochettes d'album, ainsi que lors de chaque concert. Si ses morceaux sont majoritairement composés par le bassiste Steve Harris, on ne peut dissocier la réussite de Maiden de son chanteur Bruce Dickinson, présent sur neuf des treize albums studio du groupe, au timbre de voix unique et au dynamisme remarquable en concert. Ce dernier présente une personnalité hors du commun, il excelle par exemple dans les domaines de l'escrime, du pilotage d'avions et de l'écriture. Les guitaristes de la période contemporaine du groupe sont également exceptionnels et complémentaires : Dave Murray (un des plus anciens marins du navire) et sa fluidité, Adrian Smith, son feeling et son inspiration, Jannick Gers et sa frénésie. Le batteur n'est pas en reste, puisque Nicko McBrain martèle les futs avec force depuis 1984. A noter, pour l'anecdote, que Maiden et Trust ont échangé leurs batteurs Clive Burr et Nicko Mc Brain à l'époque, et que Trust a hébergé un temps à ce poste un certain Bernard Minet, plus tard connu du jeune public au sein des Musclés !

Enfin, on pourra ouvrir un débat sur l'évolution du groupe. D'aucuns affirment que Maiden a sorti x fois le même album, et que sa capacité à se renouveler représente son gros point faible. Pour abonder dans leur sens, on peut recenser un certain nombre de “gimmicks” communs à de nombreux albums : les leads de guitare en harmonie (Hallowed Be Thy Name), les rythmiques éculées tom-tobodom-tobodom-tobodom (Stranger In A Strange Land), les passages calmes en arpèges de basse sur 2 cordes à l'octave (The Loneliness Of The Long Distance Runner), les séquences parlées, souvent issues de la littérature de H.P Lovecraft (The Rime Of The Ancient Mariner), etc…Les albums marchent souvent par deux, sans beaucoup d'évolution d'un à l'autre, comme si le groupe suivait des cycles d'inspiration. Plusieurs disques sont également, de l'avis général, reconnus comme faibles dans la longue discographie du groupe : No Prayer For The Dying, Virtual XI, Dance Of Death. D'un autre côté, on pourra louer la loyauté, la fidélité du groupe et son dévouement sans faille à la cause du métal...


 

IRON MAIDEN - 1980

Ce premier effort représente l'un des meilleurs premiers albums de l'histoire du métal. Le groupe fait déjà preuve d'une maturité remarquable, exposée par exemple dans la construction complexe et les gammes originales de Phantom Of The Opera, ou encore dans la maîtrise des ambiances posées de Remember Tomorrow et Transylvania. La frénésie et « l'urgence » du groupe rappelle presque l'esprit punk, d'autant plus que la voix du chanteur Paul Di'Anno évoque plus celle d'un voyou que d'un chanteur lyrique ! Les morceaux phares de ce disque sont Running Free, Phantom Of The Opera et Iron Maiden (encore joué en concert pour ce dernier).



 

KILLERS - 1981

Pas de réel changement (déjà !) sur ce deuxième album, qui reconduit les recettes qui ont fait le succès du premier. L'histoire retiendra surtout Wrathchild parmi les compos ici présentes.









 

THE NUMBER OF THE BEAST - 1982

Attention, le groupe décolle avec l'arrivée du chanteur Bruce Dickinson ! Les compositions deviennent plus efficaces, les ambiances se précisent, les tubes défilent. On peut citer pêle-mêle Children Of The Damned, fausse ballade, The Prisoner, avec des extraits de la série télévisée en intro, The Number of the Beast, tube parmi les tubes ( 6 ! 6 ! 6 ! The Number Of The Beast ! ), Run To The Hills ou encore Hallowed Be Thy Name.






 

PIECE OF MIND - 1983

On continue dans les hymnes avec The Trooper, Revelations… Néanmoins, le son de cet opus est en deça du niveau habituel du groupe, et les morceaux cités plus haut sont un peu les arbres qui cachent la forêt de la faible évolution artistique du groupe en plusieurs moments de sa carrière.








 

POWERSLAVE - 1984

C'est l'album qui a précédé l'interminable tournée « The World Slavery Tour », et qui a permis au groupe de franchir un nouveau palier en terme de succès commercial. L'ambiance est ici égyptienne, et, si le son a un peu vieilli, il n'en gâche pas pour autant les compositions épiques et magnifiques que sont Powerslave et Rime Of The Ancient Mariner, ou encore les morceaux rentre-dedans tels que Aces High ou 2 Minutes To Midnight. On s'attarde volontiers à la contemplation de la magnifique pochette, œuvre, une nouvelle fois, de Derek Riggs, représentant des pyramides égyptiennes “Maidenisées”, avec des détails et des couleurs remarquables.



 

LIVE AFTER DEATH - 1985

Seul album live du groupe que nous citerons ici, Live After Death est généralement considéré comme un des meilleurs live de l'histoire. Tous les standards sont là, leur interprétation est transcendée, et le groupe à son apogée sur une tournée gigantesque.








 

SOMEWHERE IN TIME - 1986

Somewhere In Time montre une évolution notable au niveau du son du groupe, plus produit, avec des guitares présentant pas mal de reverbe, et laissant même entendre quelques nappages de claviers “hérétiques” en plusieurs endroits. Maiden développe ici son aspect progressif et sophistiqué, l'influence croissante d'Adrian Smith n'y étant certainement pas pour rien. Cette livraison est de très grande qualité, avec des parties instrumentales et des solos inspirés (Somewhere In Time), un morceau épique (Alexander The Great), une chanson taillée pour la scène (Heaven Can Wait et ses « oh oh oh ») et toujours une grande force mélodique (Wasted Years). Pour les fans pointus, on recommandera d'examiner attentivement chaque détail de la pochette (recto et verso), puisque celle-ci
reprend, en guise de clin d'œil, une multitude d'éléments de la mémoire collective du groupe : l'affiche de l'album Iron Maiden sur un mur, l'heure 23 :58 ( = 2 minutes to midnight !) sur l'horloge électronique, la pyramide de Powerslave en arrière-plan, le score « West Ham 7 – Arsenal 3 » (Harris est supporter de West Ham), le bar Ruskin Arms (« cantine » du groupe), etc, le tout dans une atmosphère très SF !

 

SEVENTH SON OF A SEVENTH SON - 1988

Comme on en a l'habitude, voici la deuxième livraison du “pack progressif” ! Le groupe développe ici les recettes expérimentées sur Somewhere In Time, en accentuant encore les aspects progressifs (7 th Son Of…) et mélodiques (Infinite Dreams) tout en revenant à un peu plus de brutalité sur Moonchild ou 7 th Son. Les claviers font encore leur apparition, suscitant à l'époque de vives réactions (“Maiden aurait viré commercial !”).






 

NO PRAYER FOR THE DYING - 1990

Comment parler de cet album sans être méchant ? Il est clairement indigne du groupe, aucun morceau n'aura marqué les mémoires, ni passé le cap de la scène. Holy Smoke aura bien tenté l'audace de l'entrée au Top 50, mais un clip trop risible n'aura pas compensé le manque d'inspiration du groupe en cette année 1990.







 

FEAR OF THE DARK - 1992

Malgré les problèmes relationnels récurrents entre Steve Harris et Bruce Dickinson, le groupe accouche d'un des fleurons de sa discothèque avec ce Fear Of The Dark, après lequel Dickinson quittera le reste de la troupe pour favoriser sa carrière solo. Un grand nombre de tubes et de classiques en concert figurent ici, du pêchu Be Quick Or Be Dead à un From Here To Eternity taillé pour la scène, d'un poignant Afraid To Shoot Strangers à un émotionnel Wasting Love, sans oublier l'énorme Fear Of The Dark. Cet album, très riche et très varié, recèle des solos et des leads mélodiques à faire frissonner les guitaristes en herbe, l'ambiance est sombre et évoque bien les ruines médiévales présentes dans le livret.

 

THE X FACTOR - 1995

On assiste aux débuts d'une période de net retrait artistique et commercial avec cette production et l'arrivée du chanteur Blaze Bailey (Wolsfbane, Blaze). Quelques compos font encore mouche sur ce X ème album studio, comme Man On The Edge ou le magnifique Sign Of The Cross, digne de figurer en B.O du fil Le Nom De La Rose , mais l'ensemble devient tiède, sans que les concerts puissent compenser cette impression. Le groupe n'est pas aidé par la « présence » scénique de Blaze Bailey, qui gesticule comme un gorille et possède autant de charisme qu'une chaussette de James Hetfield, si bien que la tournée qui suit voit Maiden visiter des salles de moyenne contenance ou à demi pleines.


 

VIRTUAL XI - 1998

XI ème (ça y est, vous suivez ?) album et pas d'amélioration à l'horizon, seul Futureal pouvant éventuellement être retenu parmi les 8 titres proposés ici.










 

BRAVE NEW WORLD - 2000

Back in 1982 ! Bruce Dickinson réintègre la maison Maiden (ramenant dans son sillage Adrian Smith), et l'inspiration et le succès reviennent comme par enchantement ! Après une méga-tournée de reformation, le groupe nous offre un magnifique album de heavy progressif. Il prend le temps nécessaire pour poser chaque ambiance et pour développer chaque morceau. Après un titre d'ouverture speed et traditionnel (The Wicker Man), les compositions épiques (sans le côté emphatique des années 80) et émotionnelles se succèdent, sans aucune baisse de qualité, de Ghost Of The Navigator à Blood Brothers, de Brave New Worlds à Dream Of Mirrors en passant par Out Of The Silent Planet. La présence de trois guitaristes n'est pas flagrante à l'écoute, elle l'est plus sur le DVD live sorti après le Festival Rock In Rio, DVD
sur lequel figurent pas moins de six morceaux de Brave New World, qui ne dépareillent aucunement au milieu des classiques du passé

 

DANCE OF DEATH - 2003

Iron Maiden nous joue une nouvelle fois le tour du “pack de deux”, avec cet album qui est excessivement proche de son prédécesseur. Ce n'est certes pas un mauvais disque, tout auditeur ne connaissant pas le groupe lui trouverait de grandes qualités, mais tout fan qui se respecte ne peut qu'être déçu quand son groupe fétiche n'est capable que de lui procurer une nouvelle fois les mêmes émotions. Nous pourrons néanmoins retenir ici No More Lies, Montségur ou encore Paschendale.





 

DEATH ON THE ROAD - 2005 (par Christophe)

Afin de continuer en toute quiétude la rédaction de cette chronique, laissez-moi tout d'abord évacuer un éventuel point de controverse :o)
Il est en effet de bon ton de chercher à condamner les sorties répétées de disques live, les considérant comme un moyen de se faire de l'argent facile. A cela, je réponds très clairement ceci :

• Personne ne force à acheter
•J'estime, de manière complètement personnelle, que les enregistrements live (audio et DVD) représentent un excellent souvenir d'une tournée et que ce type de « produit » me semble même presque indispensable à la juste perception de la période dans laquelle se trouve un groupe.

Vous l'aurez compris, je suis client, surtout quand le groupe en question sait proposer une grande diversité dans ses setlists, ce dont, justement, Iron Maiden a toujours été capable.

Enregistré durant la tournée de l'excellent « Dance Of Death » (à Dortmund le 24 novembre 2003, soit deux jours après le concert parisien), le groupe mené par Steve Harris sort donc aujourd'hui un magnifique enregistrement (Le son est excellent ! Cela vous surprend ?) qui sait à la fois proposer son lot de surprises et de classiques. En effet, le combo britannique jouant systématiquement les 2/3 de son dernier album, de nombreux morceaux sont pour la première fois présentés dans leur version « public ». Pratiquement tous les « Epic tracks » sont présents : « Dance Of Death », « No More Lies » et surtout l'exceptionnel « Paschendale », un des meilleurs morceaux du quintette ! Son intro guerrière fait même pratiquement penser à « One » (Metallica). La narration introductive (à la « Alexander The Great » !) et l'ajout de chœurs absents de la version studio viennent aussi enrichir un titre déjà subjuguant en soi. Sublime ! Il ne manque donc guère que « Montsegur » pour représenter la partie la plus conquérante du dernier opus de la vierge de fer. Le particulièrement original et acoustique « Journeyman » est même de la partie (bien vu !) faisant à nouveau mentir les mauvaises langues. Oui ! Iron Maiden a toujours su se diversifier !

Comme « d'habitude », quelques morceaux plus incongrus et surprenant sont exhumés : « Can I Play With Madness » et surtout un « Lord Of The Flies » (à l'origine chanté par Blaze Bayley) que l'on attendait vraiment pas. Bruce Dickinson se permet même de prendre le refrain à l'octave, réhabilitant du coup ce splendide titre !
Enfin, forcément, une ribambelle de classiques. Classiques tellement nombreux dans le répertoire du groupe qu'il en manque forcément ! « Brave New World » semble avoir ainsi justement hérité de ce statut envié. « Hallowed Be Thy Name » et « Fear Of The Dark » ne se font pas prier. Même s'il manquera toujours le favori de chacun, « Powerslave », « To Tame A Land » ou un « The Nomad » jamais joué live et tant espéré, le groupe séduit complètement, comme d'habitude, comme toujours… pour toujours !

Un témoignage indispensable… en attendant l'équivalent DVD qui fait déjà saliver au regard des photos du livret (le backdrop et la tenue de soldat de Bruce sur « Paschendale » !). Une mise en scène qui ne fut probablement jamais aussi époustouflante depuis le « Seventh Tour » de 1988 !

 

A MATTER OF LIFE AND DEATH - 2006 (par Christophe)

Depuis la reformation de 1999 avec Bruce Dickinson et Adrian Smith, Iron Maiden est d'une stabilité redoutable. Et ce, sur tous les plans ! Des concepts systématiquement parfaitement établis, des concerts tout autant étudiés, un producteur (Kevin Shirley) qui semble désormais inamovible recréant pour le combo un son parfait, clair & puissant tout en restant identifiable mais moderne... et l'on pourrait ainsi continuer longtemps ! Sans oublier le plus important: la spectaculaire qualité des albums studio proposés ! Bien sûr, cela n'est pas vraiment une surprise, la vierge de fer ayant toujours été au sommet d'un genre qu'elle incarne plus que jamais. Le heavy-metal ! Tout simplement et définitivement. Chacun des albums passés a toujours su apporter son lot de surprises, de directions différentes (mais

cohérentes). N'en déplaise aux sourds. Les déceptions furent rares pour ne pas dire inexistantes, le pourtant inexplicable "Virtual XI" !!! Troisième album post-"mise au point définitive", donc. C'est qu'il faut réitérer l'exploit, s'installer à nouveau, au delà de la joie et de l'effet de surprise. Ne plus faire douter. Voire combler !

"Brave New World" fut acclamé tel un digne successeur aux albums considérés (à juste titre) comme les plus mythiques par ceux qui n'ont pas toujours donné toutes leurs chances aux oeuvres "1990-1998". "Fear Of The Dark" demeure pourtant un des plus gros succès du groupe et "The X Factor" serait peut être le meilleur Maiden si Blaze Bailey n'y chantait pas... Ambiance...
"Dance Of Death" fut étrangement un poil décrié alors que je reste persuadé que si nous inversons "BNW" et "DOD", les commentaires seraient pareillement opposés. Ce qui serait sûrement juste pour d'autres albums. Inversons "Killers" et "No Prayer For The Dying"... Ce dernier serait indéniablement considéré comme culte, s'il était sorti au début des années 80, je n'en doute pas... Si l'année de sortie fait un bon disque, ok, vous pouvez passer à autre chose. Les albums des Beatles ne sont pas meilleurs car ils datent des années 60. Qui peut me donner la date de composition, à 10 ans près, du Requiem de Mozart ? Allez, au moins le siècle...
De même, ayons une pensée émue pour quelques titres moins "indispensables" mais "de la glorieuse époque" (adopter un ton ironique): "Flash Of The Blade", "Gangland", "Sun & Steel", "Only The Good Die Young", 'Iron Maiden".... Bref, "Dance Of Death" contient à la fois du très lourd original ("Paschendale" en tête - le meilleur morceau de Maiden ? - "Montségur" - "No More Lies"...), de la prise de risque ("Journeyman", acoustique et délicat, "Face In The Sand") et un "reste" supérieur aux habitudes ("New Frontier", "Age Of Innocence") là où les équivalents sur "Brave New World" furent franchement moins réjouissants ("Out Of The silent Planet", "The Mercenary", "The Thin Line Between Love & Hate").

Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, "Brave New World" est monstrueux ("Blood Brothers", "Dream Of Mirrors", "Nomad"...) mais... ce n'est pas le seul ;o)
J'arrête là ma défense "Dance Of Deathienne" et revenons à nos moutons. Ce "A Matter Of Life & Death" se situant dans la lignée des deux albums sus-cités. D'où la digression.

La sortie d'un nouveau Maiden restera toujours un événement ! Centré sur les thèmes de la guerre et de la mort, la vierge de fer tient visiblement à rappeler que "soldat" n'est définitivement pas un métier comme les autres, contrairement à ce que certains peuvent penser, et que cela implique la conscience (et la mise en pratique) de pouvoir tuer et être tué. Cela mérite d'être rappelé...
Derrière cette magnifique pochette au style et aux teintes moins usuels, se cache donc un album particulièrement sombre, riche en méandres mais néanmoins homogène. Même Eddie est moins visible !
C'est donc bien la face la plus "progressive" (ne revenons pas trop sur le sens du mot...) du groupe qui est valorisée. En témoigne la longueur de la plupart des morceaux.

Cela commence pourtant assez "mal". "Different World" s'inscrivant à nouveau dans une habitude Maidenienne désormais trop systématique. Le traditionnel morceau d'ouverture rentre-dedans. "The Wicker Man" ou l'épouvantable et éprouvant "Wildest Dreams" ne sont pas loin. Une mélodie un peu plus riche maintient néanmoins le bateau largement à flot. Et puis, Iron Maiden a souvent proposé des titres d'ouverture dispensables: "Moonchild", "Tailgunner", "Futureal".... Ok, les réussites furent aussi légion: "Sign Of The Cross", "Caught Somewhere In Time" ou "Be Quick or Be Dead" dans un registre plus concis.

Ce 14ème album studio se distingue donc ostensiblement par ses longs développements (encore plus qu'à l'accoutumée). Dense et sombre. Un album "qui se mérite", moins instantané, avec pratiquement 7 des 10 titres dépassant les 7 minutes (cela flirte parfois avec les 10 !). Bien entendu, ce n'est pas un gage de qualité, mais cela permet de mieux saisir l'esprit...
Les futurs classiques sont déjà là, comme toujours. La patte "Smith" encore plus marquée, compos ET soli. Cet homme a la classe ! Que cela soit à travers le surprenant premier single ("The Reincarnation Of Benjamin Breeg"), très roots, un riff presque purple-ien, ou le craquant "Brighter Than a Thousand Suns", thème et refrain lyrique, il y a tout ce que vous avez toujours aimé chez Maiden, de la flamboyance, du riff, de l'épique mais toujours avec ce petit poil de différence, la petite couleur qui donne à chaque album une légitilité, un particularisme. Une solennité presque médiévale culminant avec le grandiose et original "The Legacy" final, là où un "The Longest Day" semble un peu trop en retrait, presque entendu, pour mieux s'insinuer dans vos neurones, fantasmant l'interprétation live ! Un son de clavecin, d'orgue, un riff "old-school", une ligne vocale dissidente, soyez à l'affut des détails. Et délectez-vous de ce splendide et contrasté "Lord Of Light" - ce refrain !

Les morceaux plus "intermédiaires" se situent, ce qui ne fut pas toujours ainsi, dans la catégorie supérieure, comme c'était déjà le cas pour ceux de "Dance Of Death", en témoigne le celtique et rythmé "The Pilgrim" ou le très plaisant "Out Of The Shadows" et sa guitare acoustique (presque du Dickinson solo).
Le seul bémol serait, comme depuis une grosse dizaine d'années peut-être, une propension à systématiser certaines structures ("These Colours Don't Run", par exemple) ou certains plans (la rythmique du couplet du pourtant très bon et tortueux "For The Greater Good Of God"). Départ calme avec thème qui revient tout du long, chant posé, accélération, etc... Mais peut-on leur en vouloir ? A nouveau, ils en sont les dépositaires. Et le font avec un tel talent !

Oui, je suis un énorme fan de la première heure. Non, je ne cherche peut être pas à demeurer d'une objectivité qui n'a guère de sens, de toute manière, dans la perception "artistique". La question n'est pas de savoir s'il s'agit du meilleur ou du moins bon album. Cela n'a pas de sens. Car si aucun morceau ne semble vraiment se détacher de prime abord, c'est que "A Matter Of Life & Death" est exactement le genre de recueil qu'il faut laisser de côté pour un temps. Y revenir. Et voir, des mois plus tard, comment il a grandi en nous. Ce qui reste. Ce qui se révèle. Indéniablement un album de révélation(s), de maturation.
Maiden Rules ! A jamais !

Comme toujours, un album de Maiden est un événement. Comme toujours, l'année sera marquée par cette sortie. Un incontournable. Un "maronnier", comme on dit. Mais pas par principe.
De quoi nous plaignons-nous ? Profitons, profitons. Rien n'est éternel...
Mais, si. Mais, si...


Voilà, nous arrivons au terme (pour l'instant) de cette épopée ! La carrière d'Iron Maiden est, aujourd'hui, certainement plus proche de sa conclusion que de son début, mais nous espérons que ces musiciens talentueux sauront une fois encore réagir comme ils l'ont toujours fait après une période délicate. Et puis, de toutes façons, toutes époques confondues, assister à un concert du groupe reste un moment très fort, une sorte de pèlerinage auquel tout fan de métal qui se respecte se doit de s'être rendu au moins une fois !

 
par Mitch
© Copyrights Musicaljam