Porcupine Tree
 

Site officiel : www.porcupinetree.com ainsi que l'excellent site de Christophe www.chemicalharvest.com

Membres :
- Steven Wilson (Chant - Guitares)
- Richard Barbieri (Claviers)
- Colin Edwin (Basse)
- Gavin Harrison (Batteur)

Discographie

     
Au tournant des années 80/90, Steven Wilson réalise seul trois cassettes, bientôt compilées sous le titre « On The Sunday Of Life… », en imaginant un line-up fantasque et une biographie délirante sous l'énigmatique appellation « Porcupine Tree ».

Encore un parfait inconnu, notre homme ne s'est alors illustré qu'en compagnie de combos adolescents (Karma, Pride Of Passion, Altamont) et de l'estimé « No-Man », son projet principal en compagnie de Tim Bowness, dans une lignée New-Wave / Arty assez spéciale dont les premières réalisations furent distribuées par One Little Indian Records, label de l'islandaise Björk. Le succès underground s'installant, Steve Wilson s'entoure progressivement de différents intervenants qui deviendront, pour répondre à une demande de prestations live grandissante, des membres à part entière de ce qu'il faudra bientôt appeler un véritable groupe.

Partant d'un patchwork Krautrock progressivo-psychédélique, le style de Porcupine Tree ne cessera de se transformer et de s'affiner pour laisser place à une musique de plus en plus mature et mélodique mais toujours aussi extrême. Même si le succès massif n'est pas encore complètement au rendez-vous, le quartet jouit d'une réputation à toute épreuve, le rendant infiniment respecté de tous ses contemporains. L'électron libre Wilson n'hésite d'ailleurs pas à multiplier projets, collaborations & interventions : ultra expérimental avec Bass Communion ou IEM, axé « chanson » avec Blackfield, en solo acoustique avec les « Cover Version » ou en producteur prisé (Anja Garbarek, Opeth…), il est désormais impossible de présenter clairement et simplement l'univers musical de ce véritable fou furieux !

La discographie même de Porcupine Tree étant labyrinthique, le tour d'horizon qui suit omet volontairement de nombreuses productions annexes ou en éditions limitées (les sessions improvisées de « Metanoia », les chutes de studio d' « Insignificance » ou de « Staircase Infinities », le coffret « Stars Die », jolie introduction pour les « débutants », live uniquement disponibles sur internet, singles, remasters ou autres rééditions !).


 

ON THE SUNDAY OF LIFE... - 1992

De l'avis même de Steven Wilson, ces enregistrements ne peuvent véritablement être considérés comme étant du Porcupine Tree. L'ensemble est en effet assez difficile d'accès et sans grands points communs avec le reste de la discographie de l'arbre à porc-épic. Seuls les splendides « Nine Cats » et « Radioactive Toy » (le classique de la première période du groupe !) sont à sauver :o)






 

UP THE DOWNSTAIR - 1993

Après le référentiel single « Voyage 34 » (longue pièce hallucinée au riff proche de « Run Like Hell » du Flamand Rose), « Up The Downstair » pose les bases électroniques de ce que l'on peut désormais appeler la première période du groupe. L'enchaînement « Always Never » / « Up The Downstair » / « Not Beautiful Anymore » est déjà un classique tandis que les délicats « Small Fish » et « Fadeaway » laissent entrevoir la variété de styles dont est capable le visionnaire Wilson. Un album efficace et représentatif des préoccupations d'alors de son auteur.




 

THE SKY MOVES SIDEWAYS - 1995

Essentiellement construite autour des deux longues plages éponymes (35 minutes à elles-deux !), cette nouvelle livraison pêche un peu par excès de linéarité voire de « mollesse ». Rien de péjoratif cependant tant la galette frôle l'excellence. Responsable d'une filiation Pink Floydienne qui lui collera longtemps aux baskets, « The Sky Moves Sideways » se démarque donc déjà énormément de son prédécesseur. Plus planant, moins électronique.
Le magnifique « The Moon Touches Your Shoulder » et le classique « Moonloop » (qui sera encore bien amélioré dans sa version live) demeurent des pièces angulaires de l'œuvre en construction.



 

SIGNIFY - 1996

Encore considéré par beaucoup comme le chef d'œuvre de Porcupine Tree, « Signify » est le premier effort totalement « de groupe ». A la fois la fin d'une période et le début d'une autre. En y regardant de plus près, tous les éléments passés et à venir sont en effet présents. Les instrumentaux (« Signify »), les pièces ambitieuses (« Dark Matter »), les sucreries joliment troussées (le single « Waiting », le monumental « Every Home Is Wired »).
Seul l'aspect « metal » est encore en retrait. Véritable profession de foi, « Signify » est l'album qui fera connaître plus largement le combo britannique.



 

COMA DIVINE (live in Rome) - 1997

Même s'il ne s'agit bien sûr pas d'un album studio, il est pratiquement impossible de ne pas évoquer cet enregistrement exemplaire capté lors de la tournée « Signify ». Synthèse parfaite des premières années du groupe, tous les titres incontournables sont ici présents… et dans des versions irréprochables ! Un premier bilan indispensable, idéal pour découvrir la « première période ».






 

STUPID DREAM - 1999

Une nouvelle ère commence !
Si la PT's touch subsiste ici et là (l'énorme « Even Less » et l'instrumental « Tinto Brass »), c'est à un album beaucoup plus dense et uniforme que la troupe nous convie. Steve Wilson n'a d'ailleurs jamais caché une de ses influences de l'époque : les Beach Boys. « Stupid Dream » (tout comme son successeur « Lightbulb Sun ») est donc ainsi souvent assimilé à une période pop dans l'histoire du groupe. C'est franchement très exagéré même si « Piano Lessons », « Pure Narcotic » ou le merveilleux « Stranger By The Minute » sont effectivement très accessibles. « A Smart Kid » et « Stop Swimming » sauront aussi s'imposer au sein d'un album très cohérent que l'on peut écouter en boucle sans cesser d'y découvrir d'innombrables
finesses ! Peut être moins instantanément marquant que d'autres disques du groupe mais un incontournable tout de même !

 

LIGHTBULB SUN - 2000

Petit frère de « Stupid Dream », « Lightbulb Sun » est malgré tout sensiblement différent. La production tout d'abord est plus diversifiée, l'organisation des titres ensuite joue plus volontiers sur les contrastes.
Le diptyque « Shesmovedon » / « Last Chance To Evacuate Planet Earth Before It Is Recycled », « Hatesong » et le long et splendide « Russia On Ice » font ainsi résonner quelques sonorités passées (avec quelques touches plus modernes). Finalement, seuls « Where We Would Be » et l'atypique « Four Chords That Made A Million » s'inscrivent réellement dans une tonalité plus accessible que le futur n'éradiquera jamais vraiment, puisqu'il s'agit d'une part importante de la sensibilité wilsonnienne !
Enfin, n'oublions pas le splendide travail vocal de « How Is Your Life Today »
(rappelant « Every Home Is Wired » et préparant le « Heartattack In A Layby » à venir) et le sombre et simple « Feel So Low », titre venant conclure un magnifique disque tout juste engourdi par un faible « The Rest Will Flow » esseulé.

 

RECORDINGS - 2001

« Recordings » n'est pas un véritable album studio mais une compilation de nombreuses faces B. Et quelles faces B !
Mr Wilson n'a jamais été radin en terme d'inédits mais là, c'est du grand art !
Permettant même de découvrir des styles plus rarement approchés par le groupe mais avec lesquels notre maestro flirte régulièrement (ce n'est pas si éloigné que cela d'un Blackfield, par exemple). En vrac, citons « Cure For Optimism », « Disappear » ou « In Formaldehyde » (plus dépouillés et acoustiques que la production habituelle), sans oublier de vraies nouveautés dont l'incontournable et épique « Buying New Soul » ! Impossible enfin de ne pas évoquer la version longue d' « Even Less » (14 minutes) : une référence… tout comme l'ensemble de ces enregistrements qui peut proposer une autre porte d'entrée à tout ceux que l'aspect parfois plus « froid » du groupe peut rebuter.

 

IN ABSENTIA - 2002

Nouveau batteur, nouveau label (le puissant Warner via Lava).
« In Absentia », à sa sortie, surprit tout le monde ! Un son surpuissant, un ensemble peaufiné à l'extrême (ces chœurs !), c'est une attaque sur tous les fronts pour un groupe qui change carrément de catégorie !
Du saisissant « Blackest Eyes » au poignant « Heartattack in A Layby » en passant par le désormais classique « Trains » et ses handclaps, quelques ingrédients maisons subsistent avec « Gravity Eyelids » et l'atmosphérique « .3 ». La grande nouveauté reste un côté « metal » accentué (probablement suite à certaines découvertes récentes du sieur Wilson : Opeth & Meshuggah) : le dérangeant « The Creator Has A Mastertape » et l'épileptique « Wedding nails ». Un album référentiel !

 

DEADWING - 2005

"Deadwing" est finalement un album plein de surprises... Sacrée introduction, n'est-ce pas ?
Nombreux s'attendaient à une extension de "In Absentia" (dernier album de Porcupine) et, oui, cette nouvelle galette, d'une certaine façon, l'est. Au niveau de la production, du style aussi parfois. Logique cependant, le groupe possède désormais de nombreux "automatismes" (ce n'est pas péjoratif). Ces deux dernières productions peuvent donc être considérées sous l'angle de leur gémellité, à la manière du duo "Stupid Dream" / "Lightbulb Sun"... avec son lot de différences aussi ! L'ambiance globale est moins "montagne russe" que sur IA qui alternait avec brio morceaux "violents" et passages plus planants. Les titres de transitions comme "Lips Of Ashes" (pas essentiel) sont
même ici absents. L'ensemble est donc beaucoup plus compact. Un ensemble assez sombre qui n'est pas sans rapeller "Signify"... (le break central de "Deadwing", morceau à l'intro presque "Up The Downstair"ienne...) J'en vois qui fantasment !!!

Dans une récente interview accordée au magazine Rock Hard, Steve Wilson explique sa "libération" relative à la longueur des morceaux par le projet "Blackfield", plus "chansons". Ceci se ressent effectivement par le côté très déstructuré de nombreux titres. Cependant, les mélodies restent absolument omniprésentes !
Peut-être même parfois plus que dans certaines productions passées ! Par exemple, "Halo", passée son intro assez classique PT, alterne, à notre grande surprise, passage presque Nine Inch Nails et envolée harmonique inattendue ! Tout ceci alors que l'on imaginait déjà le titre lancé sur des rails parfaitement rectilignes :o)

Les surprises sont donc nombreuses: "The Start Of Something Beautiful" qui bascule dans sa seconde moitié vers une ambiance beaucoup plus mélancolique que le début très synthétique ne le laissait supposer, "Arriving Somewhere But Not Here", long morceau fascinant qui passe tranquillement (!) de la "pop" la plus évidente à une section limite "trash" avant de retomber, l'air de rien, sur ses pieds, rédéfinissant le concept pourtant galvaudé de la pièce épique. Un futur classique ! La variété des sons de batterie/programmations est aussi à souligner. Le traitement des ambiances synthétiques (encore plus diversifiées que d'habitude), de la voix... Il n'y aurait guère que le "Glass Arm Shattering" final (majestueux !) qui pourrait sembler plus "entendu" (un air de famille avec "Moon Touches Your Shoulder"). Mais quand "l'entendu" est de ce niveau... que voulez-vous dire ?!?

A écouter sans préjugés car les options sont multiples. "Shallow", instantané, "Lazarus", la merveille ultime, "Mellotron Scratch", plus rock/folk malgré la tension apportée par... le mellotron justement ! Un morceau encore et toujours surprenant (ses respirations, sa deuxième partie et son splendide final vocal !). Eh oui ! Rarement, Porcupine Tree aura tant étonné, chaque titre finissant rarement là où on l'attend (« Arriving Somewhere But Not Here »…) !

On ne sait parfois plus où donner de la tête (et des oreilles) tant chaque seconde de ce chef d'oeuvre (Eh oui !!! Je me lance... !) nous étonne ! Même ce "Open Car" au refrain "Power Chords" est craquant ! Pas de remplissage, que de l'excellence ! Que dire ! Encore un grand disque, plein de surprises et de points de repère. Une production foisonnante et imaginative. Contrasté, cohérent et particulier... Un album qui se dévoilera encore plus au fil des écoutes mais qui, déjà, se situe clairement dans le peloton de tête... !

"Deadwing" est finalement un album plein de surprises... :o)
 
par Christophe
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