Symphony X
 

Site officiel : www.symphonyx.com

Membres :
- Michael James Romeo (Guitares)
- Michael Pinnella (Claviers)
- Russell Allen (Chant)
- Michael Anthony LePond III (Basse)
- Jason Rullo (Batterie)

Discographie

     
Symphony X est avant tout la “chose” du guitariste virtuose Michael Romeo (ex Gemini, Phantom's Opera). C'est suite à la publication de sa démo instrumentale The Dark Chapter qu'un labels japonais lui proposa l'enregistrement d'un album. La seule condition était de monter un groupe au complet !

Ce fut chose faite dès 1994, avec la sortie de l'album éponyme Symphony X. Au gré de quelques changements de personnel dont nous parlerons plus bas, Symphony X s'est peu à peu imposé comme un des leaders de la scène dite Métal Symphonique. Michael Romeo, principal compositeur et instrumentiste virtuose, est fortement influencé par la musique classique, ainsi que par le style neo-classique d'Yngwie Malmsteen. Les compos du groupe mêlent assez habilement les composantes heavy (gros son des guitares), progressives (morceaux épiques avec de nombreuses parties instrumentales et des changemnts d'ambiances) et classiques (orchestrations, gammes). On devine même l'influence Queen à certains moments, en particulier avec l'utilisation des chœurs.

Symphony X est longtemps resté un groupe de studio uniquement, non par une volonté délibérée de ses membres, mais en raison de mauvais concours de circonstances et de contrats défaillants. Depuis 1998, il a droit à la scène et se rattrappe au cours de concerts d'excellente qualité, durant lesquels le chanteur Russel Allen impressionne par son charisme, sa présence, sa sympathie et sa qualité vocale ; Romeo n'est pas en reste avec ses solos supersoniques d'une fluidité à dégoûter tous les guitaristes en herbe, de même que les autres musiciens, plus sobres mais remarquables de technique.


 

SYMPHONY X - 1994

Sur ce premier album, le line-up du groupe est déjà fort ressemblant à celui qui enregistrera les albums suivants : Micheal Romeo à la guitare, Michael Pinnella aux claviers, Thomas Miller à la basse, Jason Rullo à la batterie et Rod Tyler au chant. Nous avons affaire ici à une démo haut de gamme, plus qu'à un album digne de la discographie de Symphony X. Les bases sont posées, on devine les germes de tout ce qui fera la spécificité du groupe (des sonorités classiques associées à du heavy, un haut niveau technique, des chœurs à la Queen , les fameux masques de tragédie en couverture) mais l'ensemble manque encore de maturité et est altéré par un chant assez faible.


 

THE DAMNATION GAME - 1995

On assiste à une forte progression sur cet album, qui verra l'arrivée au chant de Russell Allen. Ce dernier a été recommandé au groupe par Rod Tyler lui-même ; il obtiendra le feu vert de président de la maison de disque japonaise Zero Corporation au cours d'une audition téléphonique ! Russell Allen possède des influences plus blues et soul que réellement métal, mais il s'intègre rapidement au groupe juste avant l'enregistrement : sa participation à la composition de ses lignes de chant sera effective à partir de l'album suivant. Michael Romeo à son sujet racontait en 1997 : « Russell travaillait dans un endroit appelé « Medieval Times », où des gens venaient dîner dans un décor moyennageux tout en assistant à des tournois. Russell et ses collègues combattaient à cheval et en armure.
Il a toujoursété fasciné par le moyen âge, certains de nos textes s'y réfèrent, et on a donc essayé d'adapter la musique en conséquence - d'où ces ambiances médiévales que l'on peut retrouver sur quelques titres. De plus, Kansas était réputé pour ce genre d'exercices, ce qui a probablement joué un rôle… ne serait-ce qu'inconsciemment. » Si le niveau technique était déjà élevé, c'est surtout dans la qualité de composition que le groupe marque des points. Les composantes progressives, classiques, heavy, les solos de guitare, basse, claviers, ainsi que le chant, s'imbriquent beaucoup plus naturellement. Ainsi, on trouve sur The Damnation Game des morceaux épiques et aussi remarquables que The Damnation Game, The Edge Of Forever, Whispers ou A Winter's Dream (part I & II).

 

THE DIVINE WINGS OF TRAGEDY - 1996

Attention, chef d'oeuvre ! Cet album au son de guitare énorme marque le décollage de la reconnaissance critique et publique du groupe, particulièrement en Allemagne, en France et en Italie. Symphony X est devenu encore plus puissant, plus progressif et plus démonstratif ! La plupart des morceaux sont devenus des classiques du groupe : Of Sins And Shadows, avec son riff ultra heavy et ses solos supersoniques en question – réponse guitare - clavier ; Sea Of Lies, avec son refrain imparable et, encore, des solos à en tomber à la renverse ; Out Of The Ashes, morceau court et rentre-dedans, avec son incroyable intro neo-classique et ses chœurs magnifiques ; The Accolade, superbe pièce progressive et mélodique de 9.51 minutes ; The Eye Of Medusa, avec son riff d'intro ponctué d'une harmonique
artificielle jouissive, et son interlude classique ; The Divine Wings Of Tragedy, morceau épique de 20.41 minutes, qui débute par des chœurs quasi religieux et le riff de Am I Evil de Metallica – Diamond Head (mais en version progressive complexifiée !).
Rien n'est à jeter dans cet album, Symphony X atteint des sommets de puissance, de frénésie et de complexité : essayez donc de secouer la tête en cadence sur les rythmiques tordues de ces neuf morceaux ! Notons qu'une bonne partie des intros et solos de guitare de cet album sont décortiqués par Michael Romeo dans sa video pédagogique The Guitar Chapter, apte à dégoûter tous les apprentis guitaristes !

 

TWILIGHT IN OLYMPUS - 1998

Thomas Walling remplace momentanément Jason Rullo à la batterie. Le groupe est un peu pressé par le temps et ne peaufine pas ses morceaux autant qu'il l'aurait souhaité. Le résultat est un album, effectivement moins mémorable que The Divine Wings…, mais tout de même satisfaisant avec des morceaux de bravoure tels que Smoke And Mirrors, le mélodique Church Of The Machine, le tonique In The Dragon's Den et ses descentes de gammes neo-classiques, le progressif Through The Looking Glass (part I, II, III). Le propos est plus mélodique, avec un chant et des choeurs omniprésents, et ouvertement moins heavy.Pour la première fois, Symphony X aura l'opportunité de défendre cet album sur scène, au cours d'une tournée mondiale qui gratifiera la France de plusieurs dates mémorables
(avec le groupe grunge-prog Mindfeed en ouverture). Le groupe fera ainsi taire les rumeurs laissant entendre qu'il n'est qu'un projet studio, et que ses membres sont incapables de reproduire leurs complexes morceaux sur scène.

 

V - THE NEW MYTHOLOGY SUITE - 2000

Retour du batteur Jason Rullo, arrivée du bassiste Michael LePond (le troisième Michael du groupe !), et nouveau temps fort dans la carrière de Symphony X avec ce concept album inspiré de la mythologie égyptienne et du mythe de l'Atlantide. Les orchestrations classiques sont, cette fois-ci, intimement liées aux 13 morceaux enchaînés. Le groupe présente une anthologie de mélodies magnifiques, de compositions complexes et abouties, le tout soutenu par une voix exceptionnelle d'émotion et des paroles passionnantes (le livret donne, entre chaque morceau, des indications pour mieux se plonger dans l'histoire contée). Quelques morceaux « carton » demeurent (Evolution - The Grand Design, A Fool's Paradise), mais c'est dans les compos progressives, mélodiques et orchestrées que Symphony X donne sa pleine mesure (Fallen, Communion And The Oracle, Egypt et ses sonorités orientales).

 

THE ODYSSEY - 2002

The Odyssey inquiète un peu, non par sa qualité intrinsèque, mais par les questions qu'il soulève sur la capacité du groupe à se renouveller. Certes, les riffs sont plus gras que jamais, le chant extrêmement agressif, les solos toujours finement ciselés, mais nous restons en terrain connu sans trouver d'indice sur l'avenir du combo. Si l'on ne connaît pas le groupe, on ne peut que s'extasier à l'écoute des puissants Inferno, Wicked, du jouissif The Turning, et de la nouvelle et magnifique pièce épique The Odyssey (retraçant l'Odyssée d'Ulysse). Mais qui suit Symphony X depuis The Divine Wings… et V ne peut qu'être déçu par un Accolade II, au cours duquel le groupe plonge dans le piège déjà mal contourné par Metallica sur The Unforgiven II, ou Megadeth sur Return To Hangar !

 

PARADISE LOST - 2007

« Nous faisons du Symphony X et nous le faisons bien ». Pour paraphraser une célèbre chaîne de restauration rapide, tel pourrait être l’adage de Symphony X, tant ce « Paradise Lost » s’avère de qualité, tout en respectant la pure tradition du groupe !
Celui-ci nous avait habitués, dans un premier temps, à des albums typés qui dévoilaient touche après touche sa personnalité : intense et démonstratif sur « The Divine Wings Of Tragedy », progressif sur « Twilight In Olympus », symphonique et mélodique sur « V ».
Puis « The Odissey » avait surpris, non pas parce qu’il était mauvais, mais parce qu’il demeurait fidèlement dans le périmètre précédemment délimité par SX, sans rien apporter de plus, sinon de l’agressivité dans la voix de
Russell Allen. On était, alors, en droit de se demander si Michael Romeo et ses comparses avaient fait le tour du sujet, sans plus pouvoir se renouveler. « Paradise Lost », qui était donc attendu au tournant, semble apporter une réponse claire à cette interrogation : oui, SX a trouvé sa voie et l’assume une nouvelle fois. Ce qui n’était pas prévu, c’est que cette affirmation autorise une nuance de taille ! Car ce n’est pas pour autant que le groupe compose des morceaux moins passionnants que sur ses albums références !

Oh, on trouve, certes, des références appuyées au passé, à l’époque « The Divine Wings Of Tragedy » surtout… Une intro à la basse sur « Domination » fort proche de celle de « Sea Of Lies », celle de « Paradise Lost » petite sœur de « The Accolade », « Seven » qui rappelle l’album « The Damnation Game », etc… Pourtant, tous ces repères familiers sont balisés par de tels moments de bravoure qu’on en oublie bien vite de reprocher quoi que ce soit au groupe ! Une intro orchestrale dantesque, un « Set the World on Fire (The Lie of Lies) » vindicatif, un « Domination » intense et effrayant (quels riffs, quel refrain, quels combats instrumentaux !), un « The Serpent's Kiss » groovy et lourd ; « Paradise Lost », power ballade tout en retenue, ou encore une conclusion épique de neuf minutes, « Revelation (Divus Pennae ex Tragoedia) ». Les pistes 6 à 9 ressemblent peut-être plus chacune à « un morceau de plus dans la carrière de Symphony X », mais ne dépareillent pas pour autant dans cette collection de brûlots intenses.

Les éléments marquants qui ressortent de cet album sont - comment ne pas commencer par lui ! – d’abord la guitare du virtuose Michael Romeo : si ses solos sont toujours si fluides et techniques, ses riffs se montrent souvent plus « chantants » et moins martelés que par le passé. Le « Maître Vocaliste » Russell Allen justifie, une nouvelles fois, sa réputation de gorge de braise, alternant les couplets rugueux et rageurs, et les refrains mélodiques et diablement accrocheurs. Michael Lepond, à la basse, ne semble pas avoir été diminué par la maladie de Crohn qui l’a obligé à se faire opérer des intestins, retardant la conception de l’album, alors que les claviers de Michael Pinnella sont, cette fois, mixés plutôt en retrait. Ils laissent la place dans le spectre à un son globalement énorme, chargé en grosses guitares et en batterie qui tape !

Avec tout ceci, Symphony X a quand même bien réussi à dérouter le fan exigeant que je suis ! Alors que j’attendais « manichéennement » un album novateur et bon, ou bien immobiliste et décevant, SX a réussi à se glisser entre ces deux voies extrêmes pour allier la tradition à la qualité !
Par contre, messieurs, la prochaine fois… ;-)

 
par Mitch
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