"Les eighties sont de retour !!! Yeah !!!"
C'est, en peu de mots, ce que j'aurais pu dire de ce second album des finlandais de Brother Firetribe. Quelque chose me dit que vous ne vous en satisferiez pas et vous n'auriez pas tout à fait tort...

Commençons donc par l'obligatoire présentation de ce quintette du grand nord. Précisons déjà que nous avons ici affaire au side-project du guitariste des pomp-metalleux de Nightwish (Erno “Emppu” Vuorinen), un groupe que, d'ailleurs, je ne porte pas particulièrement dans mon cœur n'étant pas franchement client ni de leur nouvelle incarnation, ni de la précédente d'ailleurs. Ayant dit ceci, vous comprendrez que la musique de Brother Firetribe n'a strictement rien à voir avec celle de Nightwish. Le registre ici pratiqué est nettement plus léger. C'est ainsi qu'on peut, à l'écoute de leur musique, évoquer, sans honte et sans avoir l'impression de se fourvoyer, quelques formations emblématiques du hard fm des années 80: Survivor, Bad English, Journey, j'en passe (et des pires)... Un vrai trip nostalgique quoi !

Alors, évidemment, il vaut mieux avoir apprécié ce hard rock léger et extrêmement accrocheur à l'époque pour ne serait-ce qu'être intéressé par une évocation revivaliste de la chose, fut elle de qualité... Ça tombe bien, c'ést mon cas, et cette version proprette et radiophonique (et un peu honteuse il faut bien le dire) du metal de nos jeunes années n'était pas loin d'être le pêcher-mignon de mon époque "je suis un hardos, un vrai !"... Il faut dire aussi que Brother Firetribe ont le truc et qu'en plus, ils ne se prennent pas trop au sérieux, ce qui ne gâche rien. A tel point que le groupe s'appela d'abord False Metal et qu'ayant abandonné ce sot sobriquet, ils le conservèrent cependant pour titrer leur premier album (sorti en 2006).

Il faut le dire, on est assez surpris qu'un groupe, venant de Finlande, sache proposer une si crédible et efficace relecture du hard rock américain le plus ensoleillé qui soit. Pour tout dire, si il n'y avait cette qualité de son si moderne (surtout au niveau de la dynamique impeccable de l'enregistrement), on aurait l'impression d'être tombé sur les bandes d'un classique de l'AOR circa 1985, carrément ! Ainsi, Pekka Ansio Heino (également dans Leverage), le chanteur du groupe, a la tessiture idéale pour pareille entreprise évoquant souvent un Dave Bickler (Survivor) ou un John Waite (The Babys, Bad English) sans jamais être un clone de l'un ou de l'autre. Ajoutez à ceci une instrumentation et des arrangements typiques de ce style de musique le tout servant des compositions d'une diabolique efficacité (du genre qu'on sifflote dans la rue, sous la douche ou en achetant un melon) et vous comprendrez qu'on a ici le parfait package complèté, qui plus est, par une pochette parfaitement en adéquation avec l'aspiration du groupe. On a même droit, sur le morceau titre de l'album, à un duo avec Anette Olzon (le nouvelle vocaliste Nightwish) qui, pour le coup, retrouve ici une sonorité proche de son précédant combo, les suédois d'Alyson Avenue.

"Heart Full Of Fire" est une telle fête qu'on en finit par se dire que ce sont bien eux et non les balourds Teräsbetoni qui auraient dû être choisi pour représenter leur pays à l'Eurovision ! Certes, l'album est sorti un peu tard pour qu'il en soit ainsi et ce n'est donc, peut-être, que partie remise tant cette improbable formation manie avec dextérité le kitsch décomplexé qui semble être la marque de fabrique d'un tel concours. De fait, tout au long de ses 44 minutes, "Heart Full Of Fire" propose une parfaite incarnation de ce qui fit le charme de cette musique si commerciale mais aussi si apte à vous accrocher un sourir idiot au visage !

Comme le disaient si bien ces grands penseurs de Manowar, "Death to false metal"...Et ouais, false metal, à mooooort !!! Rock on babyyy !!!