1er décembre, Mélanie est dans les starting blocks : Ca y’est ! Noël approche et comme tous les ans, à la même période, je ressors le même album. Un bien bel album de rock sudiste américain, pourtant méconnu, parfois même boudé. Mais bon, il faut croire que j’ai un penchant pour les albums qui déçoivent la critique (cf le dernier AC/DC, que j’aime toujours autant et qui répond plus à mes attentes que les précédents). Mais bon, passons ! passons !
Un disque de Noël est une véritable institution aux Etats-Unis. Des centaines d’artistes s’y sont frottés, avec plus ou moins de classe et de crédibilité, ces 50 dernières années. Steve Lukather par exemple, en a sorti un superbe en 2003 (d’album, gros dégoutants) dans un style jazz fusion.
Celui-ci, du grand Lynyrd Skynyrd (prononcez comme vous le pouvez) sort en 2000. Et il méritait bien une chronique à l’approche des fêtes.
Composé de titres 11, cet album est le premier avec les nouveaux gratteux du groupe, Rickey Medlocke et Hughie Thomasson, toujours sous la houlette du grand Gary Rossington. Cela fait donc trois guitares, le minimum syndical des sudistes.
Skynyrd est donc une fois de plus composé de neuf membres, choristes inclus, et nous offre un album très familial, mais également très rock (et avec des clochettes s’il vous plait). Un rock emprunt de relent de bayou et de chapeaux de cow boy, comme lui seul sait le faire (mais attention ! classe les chapeaux hein, sans poussière).
L’artwork est forcément sympa et se fond dans l’ambiance de votre maison toute décorée. Le contenu lui, se partage entre subtiles reprises et compos originales.
Pour les classiques du papa noël, on trouve en ouverture « Santa’s Messin’ With The Kids » d’Eddie Campbell, un groove imparable magnifié par la voix de Van Zant, un harmonica tout en nuance et un solo rock n’roll d’anthologie (ce style ayant toujours compté dans ses titres des solos de grattes hyper mélodique, dans l’essence même des premiers rockeurs). « Santa Claus Want Some Lovin’ », dans la même veine, et toujours prisé par les rockeurs (des Blues Brothers à Edgar Winter), groove méchamment et le côté rugueux et sexy du titre est plus qu’agréable. La guitare fuse de partout, c’est un régal.
« Rudloph The Red-Nosed Reindeer » est encore un titre très entendu autour des sapins. Plus léger avec ses paroles issues du folklore américain, c’est le « grand piano » qui se tape la part du lion, régale l’auditeur, même si la gratte à droit à son solo également.
La reprise suivante est l’unique « Greensleeves », composé en 1580 par un illustre inconnu, et répandue dans le monde du hard rock par le grand Ritchie Blackmore. Instrumentale cette fois-ci, seuls deux claviers (genre synthé+xylophone) se partagent cette émouvante mélodie. Cela peut sonner un peu niais ou creux pour qui ne connaît pas l’original, mais pour moi qui adore le titre, cela me fait une version de plus. Un Greensleeves avec des manches rouges et blanches, il fallait oser !
Enfin, toujours niveau reprises, « Santa Claus Is Coming To Town” de Gillespie (1934) et “Run Run Rudolph” passent à la vitesse supérieure. La première nous sort des sons de guitares improbables qui vous arrachent un sourire et la suivante voit les chanteurs se partager les couplets pour rendre le tout plus vivifiant encore. Ca transpire le rock par tous les pores.
Les cinq autres titres qui composent ce joli présent sont donc des titres que le groupe a exclusivement composés pour l’occasion. Ecrire des titres avec de telles consonances est un exercice difficile que le groupe réussit avec brio.
Il y a les ballades pleines de bons sentiments (mais pas plus que dans les précédentes du groupe) avec « Mama’s Song » et « Christmas Time Again » sur lesquels la voix de Johnny fait des merveilles. La seconde, en duo avec Dale Rossington (une dame à la belle voix) est peut être un peu moins émouvante, mais les deux restent très authentiques. « Classical Christmas » est un instrumental très sympa à la gratte sèche sur laquelle on crédite un batteur très très discret ! Un chorale d’enfant s’invite très discrètement sur la fin, comme un murmure. « Hallelujah, It’s Christmas » aurait pu résonner dans un épisode de « Ricky ou la belle vie » ou « Arnold et Willy », quand tout le monde se sourit et s’enlace en fin d’épisode. Elle est créditée de "38 Special" est dépareille un peu sur l’album. Plutôt sympathique malgré tout, on peut même taper dans les mains à la fin. Le dernier titre évoqué est aussi le dernier de l’album, le brûlot de boogie « Skynyrd Family » avec son éclatante intro parlée et ses ambiances piano bar, banjo et violon. Un titre court mais très bon : « Those Big Wheels keep Turning on again » ! Un clin d’oeil au titre ultime du groupe “Sweet Home Alabama”.
Voilà un disque que j’apprécie tout particulièrement et qui fait appel aux bons vieux canons du rock, avec le bonnet rouge en cadeau. Les titres bien que court sont efficaces et le tout assemblé avec talent. Il y a vraiment de quoi passer un bon moment pour tous les amateurs de rock (et ceux pour qui noël réveille toujours, au fond, un petit quelque chose). Même si, ici, je me répète, il n’y a aucune mièvrerie à outrance, ni de clochettes et chœurs d’enfants à chaque coin d’instrument.
Et comme le disait très justement la belle Emmanuelle Béart dans « La bûche » : « Joyeux Noël ! Joyeux Noël à Tous ! ! ! »
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