Ce produit, proposé sous deux formes différentes (un double album ou un coffret DVD + double album) est présenté comme le premier live officiel d’Arch Enemy et/ou le second volet de leur saga en DVD (après « Live Apocalypse » de 2006).
Je vous conseil d’entrée d’opter pour la version DVD, riche d’un très beau concert, sans temps mort et bien filmé et de quelques bonus sympathiques : C’est l’occasion rêvée pour un beau cadeau de noël ! Mais j’y reviendrai plus tard.

Attardons nous de suite sur ce pavé que constitue « Tyrants Of The Rising Sun –Live In Japan » Ranplanplan, tambours et tout le tremblement ! Quelle accroche ! ! !
Il y a des groupes qui naissent puis disparaissent sans ne vraiment rien laisser derrière eux. Puis il y a ceux qui marquent et qui, innovant ou non, apportent quelque chose au monde de la musique. Dans le monde du métal, Arch Enemy prouve avec ce réel « Best Of Live » qu’il se classe dans cette dernière catégorie.

A la première écoute j’étais emballée ! Non seulement par le son et le mixage qui a le mérite de dépoussiérer quelques classiques (Andy Sneap bien sûr !) mais aussi par la grande dynamique et précision des musiciens et, il faut l’avouer, emballée par la grande claque dans la tronche que nous collent ici Angela et sa bande.

A la seconde écoute, je me dis qu’il n’y a rien de bien nouveau nouveau dans cette musique. C’est fichtrement bien joué et peu de groupes parviennent à associer avec autant de réussite un heavy metal classique avec des éléments death (ici, le chant et la rythmique). Mais ce projet très ambitieux et réussi n’est tout de même qu’une suite d’éléments hyper efficaces et peu nouveaux.

Puis à partir de la troisième écoute, j’ai définitivement laissé de côté mon intention critique pour profiter du spectacle. Car en effet, Arch Enemy est un putain de groupe de métal, ultra efficace, sachant pondre des mélodies comme personne, des refrains fédérateurs et des soli très typés métal grande époque (de ceux que l’on fredonne), appuyant le tout d’éléments death plus que bien maîtrisés.

Et ici, très peu de titres échappent à cette implacable règle. Peut être que dans les quatre titres extraits du dernier album en date, certains passeront aux oubliettes sous peu comme « Vultures », très épique mais qui allie death et heavy de façon peut être plus poussive.
Inutile d’aborder ici chaque titre, chacun valant aisément son pesant de cacahuètes ! Que des singles par excellence !
NB : JF me file 15 euros à chaque « ! », donc j’en profite ! ! ! ! !
D’entrée de jeu, « Blood On Your Hands », « Ravenous » et « Taking Back My Soul » suffisent à eux seul à mettre à genoux les petits japonais (moins sage qu’on ne les connais d’habitude ! Regardez les faire des jolis chaudrons et secouer leurs tignasses comme des damnés !). « Ravenous », avec ses ponts et refrains heavy à souhait, ses passages à tiroirs et les hurlements de la guitare de Christopher Amott est à elle seule une carte de visite idéale pour qui veut découvrir le groupe.
Parmis les classiques, citons aussi « Dead Eyes See No Future » sur lequel Angela fait sa grosse voix et ou le refrain se voit nappé de quelques touches de clavier ; « Dark Insanity » et « Enemy Within » plus brutaux et plus courts, sur lesquels les musiciens font front comme une armée de clone de Genevièves face à Valérie Begue; « Silverwing » et ses passages en twin guitars très inspirés des premiers single du Maiden version Di Anno ; « Burning Angel » qui là rappelle un Maiden période Brucy avec la cavalcade, les harmonies et les « oh oh oh » du public. Citons enfin les blast-beats et growls masculins de « Dead Bury Their Dead » et le côté moderne et très mélodique de « The Day You Died » et le tour est presque joué.

Eh oui, je me répète mais il n’y a rien à jeter sur ce double live, même les solis (il y en à trois : les deux frangins gratteux et le batteur) ne viennent pas casser le rythme. Assez court, toujours posés sur un fond sonore (même le solo de batterie est ponctué de clavier, ce qui au final est plutôt agréable) et très mélodique, il s’intègrent très bien à l’ensemble. C’est l’occasion de découvrir le réel talent des frères Amott. Christopher semble inspiré des meilleurs Maiden et Megadeth, avec le niveau s’il vous plait et une belle personnalité. Michael quant à lui nous offre un solo digne d’une lourde ballade à la Vai (dans l’esprit, le niveau n’y étant pas encore), on a fait pire comme comparaisons !

J’apporterai une mention spéciale au titre « Nemesis », qui est en train de devenir un grand classique et qui possède une aura et une force comme j’en ai peu entendu dans ce genre musical.

Pour ce qui est de la version « image », je serais brève car pas très expansive. Le concert est bien filmé, très bien éclairé et chaque musicien semble prendre véritablement son pied. Bien que carré au coup de médiator près, le groupe privilégie le contact avec le public. Angela est très en voix et très bien maquillée, comme d’habitude.
Les bonus quant à eux sont sympa et racontent au fil des interviews et confidences, les liens tissées avec le temps entre le groupe et le Japon. Par contre, la tonne de clips annoncée se limite à deux titres du dernier album (dont un « Revolution Begins » qui pour moi manque à la tracking list, et qui est présenté sous deux formes presque similaires). Pas de quoi fouetter un blaireau ! (Laissons un peu les chats tranquilles en cette fin d’année).

Sans temps mort et face à un public déchaîné, ce concert a tout pour se hisser à la hauteur des très grands Live capturés au fil du temps par les grands hard rockeurs et métalleux au pays du soleil levant. Un grand bravo ! ! ! (Ca fait toujours 45 euros de plus, merci JF :o)