Anneke Van Giersbergen - Pure air (mars 2009)
site officiel : http://www.aguadeannique.com - autre site : http://www.myspace.com/aguadeannique
01 the blowers daughter (feat. danny cavanagh)
02 beautiful one (feat. niels geusebroek)
03 wild flowers
04 day after yesterday (feat. marike jager)
05 come wander with me (feat. kyteman)
06 valley of the queens (feat. arjen lucassen)
07 to catch a thief (feat. john wetton)
08 ironic
09 what's the reason? (feat. niels geusebroek)
10 yalin
11 somewhere (feat. sharon den adel)
12 witnesses
13 the power of love

 
J’ai découvert la voix d’Anneke Van Giersbergen à la sortie de « Home », le dernier album du groupe The Gathering, qui est depuis devenu un incontournable de ma CDthèque.
En me penchant sur le passé dudit groupe, je n’ai pas retrouvé l’émotion, la mélancolie et la cohésion de « Home » (là, je me mets 300 000 personnes à dos, d’un coup !). Je sais, certains internautes auront les cheveux qui dressent à cette évocation mais on ne se refait pas. Je me procure tout de même avec grand plaisir les deux DVD « A Sound Relief » et « A Noise Severe », bons résumés de la carrière du groupe et eux aussi incontournables dans la DVDthèque de tout mélomane qui se respecte.
Voilà pour la petite histoire. Puis en 2007, Anneke fonde son propre groupe, Agua De Annique et sort un premier album solo « Air », dans lequel je retrouve partiellement ce qui me plaisait tant dans « Home », avec un côté pop, qui déçoit certains fans de la première heure, mais que j’accepte volontiers. Bref, j’adore la voix de cette femme.
Enfin, début 2009, lorsque j’apprends alors la sortie imminente d’un album acoustique de la belle, reprenant des titres de « Air » et d’autres, accompagnés d’artistes venant prêter leur voix ou instruments, je suis aux aguets.

Eh ben mes cadets mes petits frères, me v’là bien embêtée ! J’ai bien sur écouté le sésame d’une seule traite mais voilà, je n’ai pas envie de le remettre de suite sur la platine, et c’est là que ça coince.
Il n’y a rien à redire sur la voix superbe d’Anneke, ni sur la qualité des titres extraits de « Air » : « Beautiful One », « Day After Yesterday » et « Yalin » sont autant de superbes morceaux, ni sur le choix des invités (John Wetton, Arjen Lucassen, Sharon Den Adel, Danny Cavanagh et autres artistes néerlandais de talents) et pourtant, cet album semble passer à côté de ce qu’il aurait pu être.
Le tout manque parfois d’intérêt, de lumière, d’émotion, de grands moments. Les versions acoustiques apportent certes un matériel différent mais rien de neuf sous le soleil. Certains titres perdent même de leur beauté initiale.

Pour les grands moments, citons tout de même « The Blower’s Daughter » portée par la voix cristalline d’Anneke et les différentes couches de guitares posées par Danny Cavanagh : sans doute le plus beau titre de l’album. La seconde réussite est le tout en retenue « Wild Flowers », accompagné à la guitare par le grand Marcel Verbeek. Enfin, toujours dans le trio de départ, la version de « Beautiful One », peut être plus sombre encore que la version studio, touche, si l’on adhère au chant de Niels Geusebroek.
« Day After Yesterday » et « Come Wander With Me » ne valent que par, la voix de Marike Jager pour la première, et la trompette de « l’homme cerf-volant » pour la seconde. Le reste étant peu différent des versions originales.
« Valley Of The Queen », « To Catch a Thief » et “Somewhere”, chacun contenant sa vedette font à peine leur petit effet à la première écoute et une fois la curiosité passée, lassent rapidement.

Pour finir ce tour de piste en demi teinte, ajoutons un « What’s the Reason ? » plus que moyen et dont le titre va comme un gant ; un « Yalin » tellement en deçà de la version studio et un « Power Of Love » banale et la messe est malheureusement dite. Ah oui, j’ai failli oublié « Ironic » d’Alanis Morissette… d’ailleurs j’aurai dû l’oublier !

Sur la fin, la réinterprétation de « Witnesses » réveille l’auditeur, qui voit là une façon de se rassurer finalement sur l’intérêt du CD. La guitare acoustique du grand Joris Dirks parvient même à retranscrire la tension du titre original et PAN ! Avant même de passer le cap des deux minutes, le titre s’achève. Je peux vous dire que là j’ai eue des envies de meurtre.

Anneke, friande des shows acoustique, n’a pas su faire passer toute l’émotion voulue sur cet album. Graver une trace live de ses shows récents, avec les mêmes invités, aurait sans doute été plus pertinent, plus spontané et frissonnant. Comme quoi, une grande voix entourée de grands talents ne donne pas toujours la garantie de passer un grand moment.
Un album bien sympathique, intimiste, mais en deçà de ce que peut proposer la belle. Si vous souhaitez découvrir la grande voix de cette petite chanteuse, reportez vous vite sur ses albums avec The Gathering, ou, en version moins électrique, plus abordable également, sur « Air ».
Enfin, il paraît que le second effort d’Agua De Annique dépassera le premier album de la tête et des épaules, alors, patience.
 
par Mélanie
26 avril 2009
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