Iron Maiden - Flight 666 The Soundtrack (mai 2009)
site officiel : http://www.ironmaiden.com - autre site : http://www.maidenfrance.fr
Disque : 1
1. Churchill'S Speech
2. Aces High
3. 2 Minutes To Midnight
4. Revelations
5. The Trooper
6. Wasted Years
7. The Number Of The Beast
8. Can I Play With Madness
9. Rime Of The Ancient Mariner

Disque : 2
1. Powerslave
2. Heaven Can Wait
3. Run To The Hills
4. Fear Of The Dark
5. Iron Maiden
6. Moonchild
7. The Clairvoyant
8. Hallowed By Thy Name
 
« Quoi ? Encore un live de Maiden !? » Me dit-on (et à juste raison). Ce à quoi je réponds prestement (en essayant de dissimuler mon inquiétude) :
« Minutes Papillon ! Un live certes, mais qui change la donne cette fois, car il se concentre sur l’une des périodes les plus fastes du groupe et appréciées des fans ! »
Car le tracking list reprend un mélange habile et bien fichu du « Live After Death » et de « Maiden England ». Pour la différence, on notera le titre « Fear Of The Dark » devenu désormais incontournable, trois guitares au lieu de deux (même si Gers n’officie officieusement qu’aux bruitages) et plusieurs décennies dans la tronche de nos nwobhmiens préférés !

Ceux qui avaient lâché le groupe à l’arrivée de Bailey, comme les fans de la première heure et/ou de la période de la triade « Powerslave » (84), « Somewhere In Time » (86) et « Seventh Son Of A Seventh Son » (88) devraient donc y trouver leur compte.
Car, si l’on ne peut affirmer que ce sont les meilleurs albums du groupe, il faut admettre qu’ils constituent une période incontournable de la discographie de la vierge de fer.
Avec « Powerslave », doté d’un son énorme (comparé au précédent « Piece Of Mind ») et de compos ultra puissantes, le groupe passait à la vitesse supérieure en prenant la tête de la NWHOHM. « Somewhere In Time », bien que mal accueilli à l’époque avec ses guitares synthés et ses tendances progressives remporta au bout du compte de nombreux suffrages, et « Seventh Son… » un concept album énorme, marquait la fin de la courte ère « métal prog’ » du groupe, avant le départ du grand Adrian Smith.
Alors bien sur, tout ça sur le papier, c’est bien joli ! Mais une fois le double album dans les mains, j’ai eu peur qu’à l’issue d’une écoute, je le range avec les autres (un de plus) pour l’oublier aussi vite.
Et bien non, triple Non ! Je n’ai qu’une envie, c’est de me le repasser à nouveau ! Maiden et Kevin Shirley nous gâtent !

Ce double album est, sans le moindre doute, le plus puissant de ces 15 dernières années et peut se classer dans le trio de tête des live de Maiden à posséder. Le son est tout bonnement Enorme et clair (à part peut être le premier titre, dû l’acoustique du lieu sans doute), les arrangements aux petits oignons, le groupe carré comme jamais et les trois guitares enfin mises en valeur (les mélodies et soli doublés sans Delay sont enfin audibles et appréciables). Bref, on ne trouve pas de redite avec le Live After Death ou les biens faiblards titres bonus des derniers maxi.
Chaque titre est ici joué avec une conviction sans faille et retrouve une seconde jeunesse (Revelations par exemple, dont le dernier couplet est étonnement chanté un ton plus bas. Une erreur M. le pilote ?). Maiden brille de mille feux !

La doublette Aces High/ 2 Minutes To Midnight nous en colle plein la vue d’entrée de jeu, Revelation se voit offrir un second souffle, Wasted Years est sublime (le retour de Smith à la gratte y est pour beaucoup, ce dernier donnant même de la voix comme jamais, encouragé par Bruce ! Un des grands moments de ce premier CD avec Rime Of The Ancient Mariner). Les autres titres, plus classiques, sonnent bien mieux qu’à l’accoutumée grâce à l’énergie ici déployée.
Le second CD débute sur les chapeaux de roues avec les grands et épiques Powerslave, qui se fait plus mûr qu’auparavant et bénéficie de claviers très présents (trop ?) et Heaven Can Wait qui est de nouveau joué sans précipitation, laissant l’ambiance s’installer.
Puis, le vent de surprise retombe le temps de trois titres que chaque doit connaître à la note : « Run To The Hills », « Fear Of The Dark » (qu’on se surprend à trouver dans cette liste dédiées aux 80’S) et « Iron Maiden ». Dire que le soufflet retombe n’est qu’à moitié faux car une belle énergie et un public très présent habitent cette suite. Pour la nuance, on pourra ajouter que sur « Iron Maiden », nos trois guitaristes s’en donnent à cœur joie, faisant couiner et grincer leur instrument sur toute la durée de l’hymne. D’ailleurs, le son des guitares est très fidèle (plus encore que d’habitude ? A vous de juger) à leur pendant studio, renforçant les liens avec les univers respectifs qui entourent Powerslave, Seventh Son, Somewhere In Time mais aussi Piece Of Mind et Iron Maiden.
Avec « Moonchild », on revient sur le haut de la vague, et quelle vague ! Ce titre puissant dévaste tout sur son passage (dommage que Gers ne soit pas aussi bon soliste que ses compères). A noter que l’intro acoustique est cette fois ci jouée live et non passée sur bande. D’ailleurs, anecdote du Graspop 2008 (j’y étais, quelle claque !), Murray débuta son titre par « Greensleeves », ce qui lui valu le sobriquet de « Ritchie » de la part d’un Dickinson blagueur.
« The Clairvoyant » fait de nouveau résonner la basse métallique d’Harris pour notre plus grand plaisir et c’est une fois de plus à « Hallowed Be Thy Name », épique à souhait et riche de cette cavalcade couverte de soli d’anthologie, que revient l’honneur de clore le set.

Iron Maiden n’a pas à pâlir de ce double live qui peut enfin faire concurrence au grand Live After Death. La prise de confiance gagnée avec le très bon dernier album Studio « A Matter Of Life And Death » y est sans doute pour quelque chose, tout comme le plaisir de rejouer enfin ces grands classiques. Mais il y a ici, en plus de cela, quelque chose qui fait de nouveau vibrer et qui ne s’explique pas.
Le groupe prouve qu’il reste (ou redevient pour certains) un Très grand groupe de Heavy Metal, qui devrait si tout va bien, ajouter bientôt un nouvel album studio à sa longue carrière.
 
par Mélanie
28 mai 2009
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