SATISFACTION : ROLLING IN LYON

16 Juin 82 - 18 juin 2007 : 25 ans que les sexagénaires Rolling Stones n'avaient pas fait une petite visite du coté de la Capitale des Gaulles, autant dire que l'attente avait été longue, malgré tout le stade Gerland n'a pas fait le plein, entre 30 et 35 000 places vendues sur les 40 000 disponibles, la faute sûrement à des prix à la limite du raisonnable, oui mais quand on aime...

La scène coté sud faisait face au gradin nord supérieur vide, bâché par d 'énormes langues rouges, le reste du stade est archi plein et 1ère impression en rentrant dans l'arène, ce stade a une dimension plus humaine que les SDF ou Vélodrome de Marseille, la vision de la scène est imposante et d'un 1er abord ne paye pas de mine avec ses échafaudages entourant un immense écran, nous verrons plus tard que le light show mettra en valeur cette structure un peu froide.
Arrivée vers 18 h 30, me laissant le temps de ma placer à 5 m de la scène B centrale, j'observe que les Rolling Stones attirent les 7 à 77 ans ,et ce n'est pas un cliché, il m'arrive même de voir 3 générations, les hardos de la première heure côtoient de jeunes ados, tous arborant de grosses langues sur leur TShirt.

A 17 h 30 : les Starsailor débarquent pour une 1ère partie de haut vol. J'ai vraiment découvert ce groupe que je ne connaissait que de nom et par leur tube planétaire "Four to the floor out of shore...".
Une prestation de 45 mns qui me laisse pantois, son chanteur a une voix assez exceptionnelle, un style qui n'est pas sans rappeler Stéréophonics (que j'avais également découvert en 1ere partie des Stones lors de la tournée 2003 à Marseille , tiens, tiens..,) ou Placebo. Sous un ciel bien noir un tantinet oppressant, l'attente n'en finit plus, toujours trop long,.

Il est 21 h 15 le ciel se dégage comme par miracle quand le gigantesque écran nous laisse entrevoir une animation interstellaire. D'abord le visage de Keith en incrustation puis une explosion galactique en son et images 3D.
Les 1ers accords de "Start me up" résonnent, Mick Jagger arborant un TShirt vert fluo et un jean noir moulant commence son marathon de 2 h. Le public est aux anges, Gerland chavire, oui ce mec a décidément un don pour mettre un stade dans sa poche, et c'est reparti avec "It's only Rock'n Roll", à qui tu le dis, Mick, 2 titres qui sonnent comme un avertissement, les vieux tigres sont toujours là et n'ont rien perdu de leur vigueur.
Cigarette au bec, moustache de 2 jours, Keith Richards, et son pote Ronnie ne lachent rien, les riffs s'enchaînent... Le blues ça les connait depuis 45 ans. Keith s'accroche à sa guitare en guise de canne comme un vieux lion, 63 ans, ça force le respect.
Le set est séduisant , voilà qu'ils nous ressortent des titres enfouis, perdus dans les greniers : "She's cold", "Bitch" et "Monkey man", pas entendus sur scène depuis belle lurette, come back et petit clin d'oeil au Beatles avec le magnifique "Let it bleed" et que dire de "Midnight rambler", 10 mns de riffs qui vont définitivement scotcher Gerland avec sa rythmique endiablée, puis hommage poignant à James Brown ( "I'll go crazy) qui les a beaucoup inspiré.

C'est alors au tour de Keith de prendre le micro, laissant Mick récupérer en coulisse, "You got the silver", encore un titre inhabituel, Keith n'est pas une castafiore ça se saurait, mais l'important n'est pas là, il assure toujours à la gratte et son mini set (2 titres) est un bon moment de blues et le public lui fait une ovation bien méritée.
Le meilleur reste à venir. "Miss you", la seule note un poil disco dans la discographie de Stones débute alors que la mini scène B s'avance au milieu du stade : autant dire que c'est l'hystérie !
Chaque fois que je vois ces légendes vivantes, l'émotion est toujours au rendez vous. Pouvoir les admirer et presque les toucher, le mythe est bien là, à porter de main. Charlie Watts nous regarde un brin amusé. Le seul titre du nouvel album ne fait pas mauvaise figure, montrant à qui en doute encore que ces vieux brigands ont toujours la fibre et l'inspiration. Alors que le retour sur la scène principale se fait comme il se doit sur "Sympathy for the devil", une énorme langue domine alors la scène, puis les inoxydables "Brown sugar" et
"(I Can't Get No) Satisfaction" nous ramène à un set plus classique.

"Jumpin Jack Flash" en rappel laisse le public en transe alors qu'un immense feu d'artifice clôture 2 h d'un show énorme et surtout une bonne leçon de Rock'n Roll, ils ne sont pas près de rendre leur tablier.
Non... la retraite n'est décidément pas encore à l'ordre du jour pour nos Stones !