Michel Polnareff - Arènes de Nîmes (07/07/2007)
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Initialement programmé comme devant être le dernier concert de la tournée, Nîmes n'aura été finalement qu'une escale de plus dans le marathon "Ze Tour 2007". Car succès oblige, d'autres dates et villes seront venues entre temps se ramifier autour de la dite date !
Dommage, on aurait tant aimer assister à la der des der et esperer un "je ne sais trop quoi" d'inédit. Ceci dit, ne boudons aucunement notre plaisir : l'Amiral nous fait l'honneur de sa présence et ce pour deux soirées ! Pour avoir assisté à la première, nul doute pour affirmer que ce spectacle restera longtemps gravé parmi les plus belles images et sonorités connues de la ville.

Samedi 07 juillet 2007 donc, fin d'une après midi ensoleillée, et plusieurs milliers de moussaillons affleurant aux abords des Arènes. La bonne ambiance est de mise et tout semble se jouer à la sauce "polna" !
Des polnaboy & polnagirl arborant fièrement perruques et lunettes, des couples de tout âge, quelques étrangers aussi dont un groupe venu pour l'occasion du Japon ! On mesure à quel point l'événement sera exceptionnel. De toute part, les causeries sur les chansons que l'on aimerait entendre, les souvenirs des anciens, les espoirs des plus jeunes. La balance résonne au-delà des murs... Il est temps d'ouvrir le passage !

Le soleil n'est pas encore couché et nous voilà assis dans les presque derniers gradins de l'enceinte. Minerve et douleurs cervicales m'obligent à délaisser pour une fois la fosse. Il est toujours aussi impressionnant de voir les Arènes se remplir. Et ce encore plus vu de hauteur. Une vraie marée humaine ! Près de 11 000 personnes…
Les « olas » nous font chaud au coeur, on sent l'impatience grandir au fur et à mesure que l'heure annoncée du spectacle approche. Je contemple le vaisseau, cette demie sphère avec écrans dont lesquels se miroite l'artiste. Peut être pas la der des der mais la première date en extérieur ! Et le show se fera bien à l'américaine encore ce soir ! Les roadies s'affairent sur scène pour les derniers réglages...

La lumière tombe peu à peu sur nos visages, une petite brise fait du bien là où le soleil en a martelé plus d'un. 21H30 et il faudra attendre encore une petite demie heure avant d'apercevoir la crinière du lion blond. Les premières notes de « La poupée » et le voilà s'avançant à nous, cuir noir et chemise blanche, les lunettes forcement de mise. On aurait pu imaginer une entrée grandiloquente et théâtrale. Non, Polnareff fait dans la simplicité, « l'Amiral vous salut » avant de nous offrir en amuse gueule trois des grands titres de son répertoire: « Je suis un homme », « La poupée qui fait non » et « L'amour avec toi ». En toute simplicité oui !

Un cap difficile à passer cependant que ces trois morceaux. Après tant d'années, nombreux sont dans l'attente de voir comment l'artiste va s'en sortir et ce n'est pas vraiment ces trois titres qui vont faire parler. L'ambiance peine à s'installer, Polnareff debout sur scène : forcement on reste un peu dubitatif et contemplatif...
La voix et le son peinent un peu à monter en haut des gradins et j'avoue m'être dit à ce moment là : « Attention l'Amiral ! Va falloir vraiment me convaincre ! ». Dès la quatrième chanson, j'ai su alors que la partie était gagnée ! « Sous quelle étoile suis je-né? » cloue le bec à tous les détracteurs : Polnareff n'a pas perdu sa voix. Le lyrisme est toujours bien présent et ce n'est pas sans une certaine fierté que le chanteur réussit à percer quelques hautes notes. Polnareff est bien là, face à nous et va nous régaler deux heures durant.

Incontestablement, c'est au piano que l'artiste offre ses plus beaux trésors. A la voix, les doigts cajolant les touches du piano noir laqué. Le poignant « L'homme qui pleurait des larmes de verre », un des préférés de Polnareff, subjugue l'auditorat. Le moment est au respect et à la sobriété. Comme il le sera pour le très attendu « Lettre à France », « Love me, please love » ou le sublime « Bal des Laze » ... Les notes s'envolent enfin menées par de petits nuages à nos oreilles. Polnareff et le piano ne font plus qu'un. C'est dans ces instants là que l'on prend conscience du lien de sang tissé entre l'artiste et son instrument. Quand le plaisir de jouer comme s'il s'agissait de caresser pour la dernière fois devient une évidence même, le public ne se trompe pas et l'ovation se fait enfin dans ces instants là.

On connaît tous la plupart des chansons de Polnareff et les plus belles seront interprétées ce soir là. Un véritable best of faisant la part belle à ses plus grands succès.

L'instant de grâce pour ma part sera ce « Qui a tué grand maman? » où les choristes (Julie Delgado, Nina Harris, Judith Hill, Kenna Ramsay et Eric Filet) viennent mêler leur voix à celle du chanteur. Un instant de belles et pures émotions bercé par les lumières somptueuses et féeriques du light show. On pourra regretter cependant l'absence de titres un peu moins connus mais tout aussi excellents comme " Dans la maison vide ",
" Le Roi des Fourmis ", " Le Saule Pleureur " ou même l'anglophone " Holding on to smoke " qui aurait bien pu s'immiscer dans la setlist…

On les connaît tous oui mais il est étonnant de voir comment ces chansons se font peau neuve et réussissent à passer l'épreuve des différentes tempêtes musicales avec brio.
« Tam Tam » sonne rock, « La Mouche » plus pop, « Tout pour ma chérie » résolument funky, « Le bal des Laze » presque heavy, « Y'a qu'un cheveux » country ! Et ceci orchestré par d'excellents musiciens dont il convient de tous les citer : Tony Mc Alpine et Freddie Fox aux guitares, Bunny Brunel à la basse, Virgil Donati à la batterie, Mino Cinetu aux percussions, Brad Cole et Nick Smith aux claviers. Tous exceptionnels de talent et de génie ! Ainsi faut il saluer le passage remarqué de Virgil Donati dans son solo de batterie à tout rompre ou celui de Bunny Brunel et sa basse lancinante. Tout est quand même rondement bien mené et parfaitement bien calibré. Selon certainement les exigences du maître !

Point d'inédit si ce n'est le déjà entendu " Ophélie Flagrant délit " qui ma foi passe plutôt bien le cap du live ! On espère toutefois beaucoup mieux des prochaines compositions de l'artiste. Quelques textes plus intimistes seraient aussi les bienvenus !

Un des facteurs du succès de ce retour et de ces soirées est que l'artiste est en parfaite harmonie avec son public. Convivial et chaleureux, il saura comment le motiver pour faire grimper l'ambiance.
Ainsi ce fameux testeur en début de soirée " J'ai une mauvaise nouvelle, vous êtes à -20° " et ainsi de déclencher l'hystérie dans la fosse et les gradins. Il suffit de peu mais cela fonctionne toujours. Les choristes feront l'effort de nous dire chacun quelques mots en Français sur leur attachement à Nîmes. Sympa !
A l'invite du chanteur, le public participera volontiers aux vocalises sur "Love me please love me" et les "ouh ouh ouh" résonneront fort longtemps encore dans les esprits. Il faut voir également Polnareff transformer l'amphithéâtre en un véritable saloon lors du " Y'a qu'un cheveux ". Un grand moment hilare, sauce country.
Du coup, ce titre qui aurait pu s'avérer dispensable devient à lui seul un des points forts de la soirée ! Polnareff prenant les poses d'un Elvis immobile, qui aurait pu l'imaginer ainsi à soixante balais ! Les sourires et les franches rigolades sont sur tous les visages. La soirée respire le plein bonheur et bon dieu qu'est ce que çà fait du bien !!! Un peu plus tard, il descendra dans la fosse serrer quelques mains...

Les deux heures passent vite. Beaucoup trop vite !! " On ira tous au paradis " et l'averse de petites lunettes en guise de confettis tombant sur nos têtes et volant dans les lumières. Très bel effet que de les voir ainsi scintiller... Durant toute la soirée, les lumières auront été du plus bel effet.
Tout le monde chante en choeur. L'Amiral nous salue une nouvelle fois avant de quitter la scène « Merci Nîmes ! On ira tous au paradis ! » avant de revenir seul à son piano.
Un nouvel « Homme qui pleurait des larmes de verre »... Un peu dommage de rejouer ce titre, il y en a tant d'autres qu'on aurait aimé entendre. Minuit approche et il est temps de conclure la soirée sur une dernière note, l'Ame câline nous bercera une dernière fois avant de partir.
Quinze minutes passées dans les corridors des Arènes pour en sortir, les « ouh ouh ouh » chantent encore et résonnent à tout va. C'était beau et tendre !

Le lendemain, sur le mur (espace internet de communication entre l'artiste et ses fans), nous pouvions lire:

« Çà lu, la chaleur de la journée s'est répercutée dans la soirée.

Les choeurs Nîmois ont résonné tard dans la nuit.

A dimanche soir pour Nîmois, ni toi, mais tous ensemble.

L'AMIRAL
qui écrit toujours à l'ancre rouge, ancrore et ancrore »

Pas la dernière date et finalement, à voir toutes les mines réjouies au sortir du concert, nous ne pouvons souhaiter que du bonheur à celles et ceux qui iront voir l'artiste sur les prochaines dates ! :o)
 
par Stéphane
11 juillet 2007

Setlist :
1- Intro
2- Je suis un Homme
3- La poupée qui fait non
4- L'amour avec toi
5- Sous quelle étoile suis-je né?
6- Tam tam
7- L'Homme qui pleurait des larmes de verre
8- Qui a tué grand maman?
9- Lettre à France
10- Love me, please love me
11- Le bal des Laze
12- La mouche
13- Dans la rue
14- Solo Batterie
15- Ophélie Flagrant délit
16- Je t'aime
17- Y'a qu'un cheveux
18- Impro
19- Goodbye Mary Lou
21- Hey you woman
21- Tout pour ma chérie
22- On ira tous au paradis - Cliquez ici pour voir ma vidéo sur Youtube
Rappels :
23- L'homme qui pleurait des larmes de verre (reprise)
24- Lee Neddy
25- Je rêve d'un monde
26- Ame câline
 
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