Mother & Pearl - St Germain / Sathonay (69) (21/06/2007)
site officiel : http://www.motherandpearl.com - autre site : http://www.myspace.com/motherandpearl
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21 juin 2007 : Fête de la Musique à St Germain au Mont d'Or (69)
30 juin 2007 : Festival des Prem's à Sathonay (69)

Par Michel, bassiste du groupe.

Est-il possible d'écrire une auto-chronique de ses propres concerts ? ;-)
Si c'est pour s'envoyer des fleurs, certainement pas, si c'est juste pour "raconter" de l'intérieur sans tomber dans l'auto-congratulation, pourquoi pas ! ;-)
Je vais donc prendre cette liberté exceptionnellement, à l'occasion des deux premiers concerts de Mother & Pearl. Ceux-ci ont été attendus si longtemps qu'ils méritent bien un petit report !
En effet, les tout débuts du groupe remontent à novembre 2005, soit deux ans et demi avant ce premier aboutissement.

Les choses avaient pourtant bien démarré cette année-là, lorsque Jeff et moi-même avions rencontré, par petite annonce, les frères Olivier et Mathieu. Ces derniers souhaitaient bâtir un nouveau groupe plus mélodique et plus "structuré" sur les cendres de "Drabness", combo hardcore-néométal avec lequel ils pensaient être allés au bout du concept. Jeff et moi avions déjà joué ensemble de 1993 à 1996, à Bordeaux, pendant nos études, au sein d' "Antidote" (métal-rock et reprises), et nous étions promis de remettre ça dès que les circonstances de la vie nous permettraient de nous retrouver à nouveau dans la même ville.

Si les goûts des quatre membres fondateurs de M&P s'avèrent assez disparates, l'unanimité se fit néanmoins instantanément sur le style musical à pratiquer, un métal adouci par une voix mélodique, la liberté du prog tempérée par des structures couplets-refrains repérables. Deux compos furent immédiatement mises en chantier et permirent à la première mouture du groupe de trouver une cohésion et de poser les bases de son style.

Après ces débuts prometteurs, le recrutement et la stabilisation du poste de vocaliste a, malheureusement, fait perdre un temps assez infini. Après une petite année passée avec Nina (et deux titres maquettés), le groupe a pris le risque de repartir de zéro au printemps 2006 en annulant son premier concert, bien mal engagé, et en se séparant de sa chanteuse, pas vraiment sur la même longueur d'ondes à bien des niveaux...

Rebelote en 2006-2007 avec Virginie, dont le très gros potentiel a été annihilé par des problèmes de cordes vocales rédhibitoires. De plus, Christophe, qui assurait les parties de claviers en "free lance" depuis le début (merci à lui pour sa contribution à la démo !), jette également l'éponge faute de disponibilités, faisant, pour l'instant, disparaître cet instrument du paysage du groupe, maintenant habitué à répéter "entre guitaristes".
C'est de cette façon que Mother & Pearl se retrouve au sortir de l'hiver 2007, sans voix, avec des parties de chant non terminées, et un festival à assurer à la fin du mois de juin !

Les auditions de plusieurs candidat(e)s ne se montrent pas satisfaisantes, malgré la bonne implication d'un chanteur trop connoté true métal et de deux demoiselles manquant d'expérience en groupe.
C'est dire si le soulagement a été grand de pouvoir finalement monter sur les planches, suite au travail et à l'intégration rapides de Yoann, le chanteur d'origine de "Drabness" quelques années plus tôt !

Une fois rassurés sur la possibilité d'être prêts le jour J pour le Festival des Prem's (30 juin - 1er juillet 2007 à Sathonay, à côté de Lyon), nous nous sommes greffés en dernière minute à la programmation de la Fête de la Musique, sur la scène municipale de St Germain au Mont d'Or, au pied de notre local de répétitions, afin d'effectuer notre baptême du feu en "petit comité".
Et c'est bien de petit comité qu'il faudra qualifier l'assistance du jour ! La soirée a pris un retard certain, et c'est à plus de 0h15, un soir de semaine, que nous prenons possession de la scène pour effectuer, enfin, une mini-balance, devant une poignée d'irréductibles !
Malgré cela, pour une première et avec seulement un mois et demi de répétition avec Yoann dans les pattes, le concert se déroule plutôt bien : le son est très correct, quelques lights viennent réchauffer la scène, et les six morceaux de M&P se succèdent plutôt proprement !
Certes, tout n'est pas parfait, mais il était essentiel de se jauger en situation et de tester le groupe en conditions réelles avant la participation au festival. Quelques "pains" sans gravité pour chaque musicien, un peu de temps mort entre les morceaux, des changements de guitare à optimiser pour Jeff et moi, un petit manque de mouvements, autant dû à la taille de la scène qu'à la concentration, un son général à apprivoiser, voilà quels sont les menus tracas qui sont venus émailler le premier set de M&P. Cela se montre évidemment formateur, et n'est rien à côté du plaisir pris par notre petite équipe à enfin faire partager sa musique, après de longues et nombreuses soirées (nuits !) de répétition et de doutes !

Dix jours plus tard, c'est dans le cadre du Festival des Prem's, à Sathonay, que nous remettons ça ! Sur deux journées, des groupes de styles divers, des troupes de danse et de théâtre, se succèdent de 14h à minuit, dans le cadre bucolique d'un théâtre de verdure. Fléau des représentations en public, le retard vient s'imposer dès le moment des balances, décalant toutes les heures de passage irrémédiablement. Un groupe de reggae particulièrement mal organisé déborde de plus d'une demi-heure sur le créneau qui lui est alloué : afin d'accélérer les choses, je suis finalement sollicité par le groupe pour monter sur scène et tenir la basse un instant, le titulaire de l'instrument n'étant pas encore arrivé ! Peu familier de ce style musical, je serai évidemment la cible des moqueries de mes camarades, amusés de me voir en telle situation au milieu de musiciens cools, cooooools ! ;-)

Notre guitariste Olivier, qui a pris sa matinée mais doit retourner bosser dès 14h, voit le moment où il ne pourra pas participer à notre propre balance ! In extremis, nous finissons par voir notre tour arriver. Chacun connaissant bien son matériel et son son, cet exercice test sera "torché" prestement, à la grande joie des organisateurs inquiets de voir l'heure avancer. En ce qui me concerne, j’ai dû apprivoiser l’ampli basse Marshall fourni par l’organisation ce jour-là, et noter scrupuleusement les réglages choisis avant que tous les autres groupes suivants ne les modifient !

Contrepartie à supporter en échange du plaisir de la scène, l'attente succède aux préparatifs... Nous sommes initialement programmés à 22h, il reste donc une après-midi et une partie de la soirée à "tuer" avant de pouvoir en découdre. Après avoir consommé le casse-croûte offert par l'organisation, traîné un peu sur le site, regardé quelques groupes, nous décidons, Jeff, Yoann, Mathieu et moi, d'aller nous changer un peu les idées. Le soleil tape méchamment, le public est encore rare, les formations à suivre pas très excitantes. Nous ne reviendrons sur le site qu'après une petite tournée dans Lyon (magasins de musique + grosse glace !) et à Trévoux, chez le tatoueur de Mathieu, et dans son salon à regarder un DVD bien bourrin de Behemoth ! A notre retour, nous assistons à la prestation très... comment dire... moderne ( ! ) d'une troupe de danse, suivie du concert de "Dynamo", bon groupe de pop rock.

C'est alors qu'Olivier nous rejoint, et que Yoann, très organisé, peut déballer son apéro gardé amoureusement au frais dans une glacière toute la journée ! S'il sait chanter, et qu'il a toujours du "jaune" au frais, nous allons peut-être arriver à en tirer quelque chose, de celui-là ! ;-)

Requinqués par ces quelques verres et par un nouveau casse-croûte syndical, nous finissons de patienter avec les proches qui nous ont rejoints, constatant qu’une humidité assez importante accompagne la tombée de la nuit.
Après avoir récupéré notre matériel backstage en essayant de ne pas regarder les jeunes danseuses qui s’y changent, nous nous mettons en place rapidement sur la scène principale, pendant qu’à nos pieds, une troupe de danse termine son show sur la scène en parquet.

La régie lance le sample de piano qui introduit notre premier morceau, et c’est parti pour un concert d’une quarantaine de minutes ! Si nous avons la bonne surprise de constater qu’un infographiste projette des images sur le fond de scène, nous sommes plutôt étonnés par la balance qui ne correspond pas tout à fait à ce qui avait été validé quelques heures plus tôt ! En l’occurrence, la guitare d’Olivier est très peu audible, aussi bien dans le public que dans les retours scène : alors que je m’approche de Jeff pendant le premier solo d’Olivier, il s’emmêle les pinceaux un instant sur son manche, ne sachant plus quelle case jouer, perturbé de n’entendre qu’une partie du groupe !

Le second titre, « Everything For...», est un de ceux sur lesquels nous sommes le plus à l’aise : avec ses alternances de guitares funky et de riffs plombés, il nous permet de nous remettre dedans et de commencer à réellement profiter de l’instant.
Sur l’intro d’ « Intolerance », Olivier joue traditionnellement ma première note en grattant une corde de ma basse : cette fois, passant dans mon dos, il le fait quatre mesures trop tôt, manquant de provoquer un gros « boum » anachronique si je n’avais pas étouffé machinalement mes cordes ! La partie calme de ce titre, que nous redoutions un peu, passe bien, si bien que Mathieu se lâche et scande la rythmique rapide qui suit, se mettant presque au niveau de la sono malgré son absence de micro !
« A New Failure », titre épique de plus de neuf minutes, semble retenir l’attention du public, avec ses alternances d’ambiances et son intermède disco final. Yoann, dans son monde et particulièrement en verve ( ! ) annonce ensuite « un morceau… qui n’a pas de titre… mais qu’on peut appeler « Fly under… the cold winds», un peu plus… harmonieux… Ecoutez ça… » ! Finalement, on lui dira de limiter les apéros d’avant concert, car avec son « sympa, ce festival, mais ça manquait un peu de disto, heureusement nous voilà ! » et son « Ca va ? C’est pas trop dur pour vos petites oreilles ? », il nous fait la totale ! ;-) Du coup, il n’y a pas de raison que je sois en reste, et je me lâche moi aussi en improvisant quelques chœurs criés dans un micro trop haut pour moi !

L’humidité, qui est maintenant complètement tombée, rend les guitares poisseuses et rend le jeu difficile. Il est déjà l’heure de conclure avec « My Favorite Sin », accompagnés par l’explosion d’un feu d’artifice innatendu au loin dans le ciel !

Notre double baptême du feu s’est finalement déroulé sans problème majeur, hormis les petits tracas que seuls l’expérience de la scène peuvent finir par gommer. C’est un soulagement que d’avoir enfin pu « extérioriser » nos morceaux tous ensemble sur une scène, après toutes ces périodes de travail, de doute, d’excitation, de découragement, etc…
On a pu mesurer, également, les efforts qui restent à accomplir pour se faire un nom sur la région (pour commencer !), ainsi que la difficulté à déplacer un public ; malgré la gratuité du festival, sa programmation variée, son cadre agréable et le très beau temps, c’est un euphémisme que de dire qu’on circulait à l’aise sur le site…

La prochaine étape pour Mother & Pearl est l’enregistrement en studio des six titres joués sur ces deux concerts, afin de préparer la recherche de prochaines scènes plus importantes, tout en continuant de composer pour étoffer le répertoire du groupe.
 
par Mitch
09 septembre 2007

Setlist :
1- The Same Desire
2- Everything For...
3- Intolerance
4- A New Failure
5- Nature Is An Artist
6- My Favorite Sin
 
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