Nightwish (Pain) - Halle Tony Garnier / Lyon (10/04/2008)
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SetList
 
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Il est difficile pour le chroniqueur, en ce début 2008, de relater un concert de Nightwish autrement qu'en passant par la comparaison entre Tarja et Anette, ancienne et nouvelle chanteuses du groupe finlandais !

Pourtant, je concède que ce point m'a assez peu interrogé pendant le concert, ce qui représente un début de réponse et une preuve que le spectacle proposé était suffisamment prenant pour m'éviter de gamberger !

Pourtant, Nightwish a changé depuis "l'époque Tarja". Il est même passé dans la division supérieure en termes de popularité, ce qui l'a conduit à remplir sans souci une tournée française de salles de type "Zénith" (bien chauffées, à ce propos, par Peter Tätgren et son groupe Pain aux compos accrocheuses). Ce soir, la Halle Tony Garnier était garnie de près de 6 000 personnes, ce qui constitue une affluence plutôt rare pour un concert de métal sur Lyon. En contrepartie, pour dépasser le cadre des traditionnels habitués et initiés, Nightwish a ratissé large et attiré des spectateurs de typologie hétéroclite, avec un grand écart entre quelques sexagénaires et de très nombreux pré-ados qu'on aurait plutôt attendus à un concert de Tokio Hotel... Ainsi, si l'assistance était nombreuse et bruyante, la qualité d'écoute s'est avérée décevante, avec des pogos déplacés d'excités dans les premiers rangs, et des mouvements incessants de très jeunes gens plus soucieux de promener leur nouveau baggy lors de leur premier concert que de profiter de la qualité de la musique proposée... Quelques "horns up" maladroits autour de moi m'ont fait sourire, je l'avoue ! ;-)

Si Nightwish attire ce nouveau public, c'est certainement en partie grâce à la voix d'Anette Olzon, beaucoup plus abordable que celle, carrément lyrique, de Tarja Turunen. Anette n'a rien de métal, c'est un fait, et là où Tarja apparaissait comme une diva gothique et imposante, Anette est plutôt la bonne copine à la gestuelle très "pop". Et ceci n'est pas un jugement de valeur, car il faut reconnaître qu'elle fait son maximum pour "tenir" la scène, bouger, danser, et communiquer avec le public. Le ton employé est juste beaucoup plus "innocent", avec d'innombrables félicitations et présentations de ses musiciens, "le maestro Tuomas", etc...

Côté qualité vocale, par contre, rien à dire pour ce soir, car la miss a été impeccable de bout en bout, même sur les parties les plus poussées. Elle a conservé les mélodies de Tarja, en les chantant juste en voix non lyrique, et a accomodé vers le bas quelques rares moments trop aigüs pour elle. Et entre nous, en tant que connaisseur de la première heure des morceaux du groupe, je n'ai absolument pas été choqué par son interprétation des anciens morceaux : ils sont différents, mais ça pète toujours !
Et ceci d'autant plus que le bassiste Marco Hietala s'adjuge de plus en plus de parties de chant, introduisant la virilité et l'intensité nécessaires à un groupe de métal. Ce "Chabal du Grand Nord" a vraiment pris, au fil des années, une place prépondérante dans Nightwish, avec une présence scénique, "bassistique" et vocale franchement impressionnante.

Afin de justifier la confiance de ce nouveau public, Nightwish a mis les petits plats dans les grands, avec une production plus que confortable : des explosions, des flammes, des feux d'artifices (mais si, en intérieur !), des chutes de neige et de serpentins, des lights généreuses et travaillées ; il ne manquait qu'un écran géant en fond de scène pour parachever le tableau ! Par rapport à quelques images de concert en club vues sur le net, ce contexte magistral sied mieux à Nightwish et lui permet de nous en mettre plein les yeux et les oreilles, notamment avec des claviers grandiloquents qui ont pris le pas sur une guitare au son maigrelet, puis un peu plus plein au fil des titres.

Il faut également rendre grâce au groupe pour son souci de variété du spectacle proposé. Malgré une setlist volontiers axée sur le dernier album "Dark Passion Play", Nightwish a su alterner les titres agressifs (« Bye Bye Beautiful ») et épiques (« The Poet And The Pendulum »), les jolies mélodies vocales (« Amaranth ») et la double grosse caisse (« Dead To The World »), les tubes (« Wishmaster ») et les morceaux moins usuels (« Kiss While Your Lips Are Still Red »). Mention particulière au titre "The Islander", nouveau single du groupe, joué en acoustique, à la lumière de torches très médiévales, chanté par Marco avec Anette aux choeurs, et qui possède un feeling folk vraiment réussi.
En contrepartie, on ne pourra nier quelques baisses de rythme dans un concert pourtant court (1h30), une setlist assez peu représentative de la longue discographie du combo, et quelques effets un peu réchauffés : comment croire à la spontanéité du moment quand le groupe annonce sa dernière chanson au bout de 55 minutes, regagnant la scène quelques instants plus tard pour des rappels "absolument pas préparés" ! ;-)

Au final, on pourra parler de bonne soirée passée avec un groupe qui maîtrise son sujet et qui se donne à fond pour faire passer sa musique (aïe aïe aïe, les cervicales de Tuomas Holopainen !). On ne réussira pas, néanmoins, à faire abstraction de l'éloignement qui guette Nightwish de la pure sphère métal / underground, ni du "petit quelque chose" musical et / ou émotionnel qui permet de transformer le bon concert en grosse claque !

Merci à Ozirith.com pour les exceptionnelles photos de ce concert ! Un reportage complet en haute définition est sur son site, ainsi que bien d'autres belles images...
 
par Mitch
28 avril 2008

Setlist :
Intro
Bye Bye Beautiful
Dark Chest Of Wonders
Whoever Brings The Night
The Siren
Amaranth
Islander
The Poet And The Pendulum
Dead To The World
Kiss While Your Lips Are Still Red
Sahara
Nemo

Rappels :
Seven Days To The Wolves
Wishmaster
Wish I Had An Angel
Outro
 
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