Opeth (+ Cynic, The Ocean) - Le Transbordeur / Lyon (03/12/2008)
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SetList
 
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C’est à une bien belle soirée que nous convie Opeth ! Le groupe suédois monte en grade et accède à la grande salle du Transbordeur (certes réduite par un rideau), et il est accompagné de deux groupes plutôt alléchants.

Pourtant, malgré la bonne presse de son album « Precambrian » (enregistré par un collectif de 26 musiciens !), The Ocean peine à me convaincre… Après une entame post rock ambiancée et variée musicalement, la situation se gâte avec l’entrée en lice d’un chanteur-hurleur unidimensionnel et usant à la longue. La musique se fait plus dure au fil des minutes, les planeries initiales s’évaporent, et même l’énergie des guitaristes, qui secouent leur guitares comme des damnés, et du bassiste à la tignasse « Mars Voltesque », ne parviennent pas au public de rentrer dans le jeu…

Si le respect envers ce groupe culte est palpable, la prestation de Cynic se déroulera également en demi-teinte. De retour avec un nouvel album après des années de coupure (« Focus » date de 1993 !) , le groupe généralement qualifié de « death prog jazzy » n’appuie finalement sur aucune de ces trois facettes. De death, il n’y a finalement dans ce Cynic que quelques vocaux caverneux, les rythmiques et parties de batterie l’éloignant quand même carrément de ce style ; la folie du prog me paraît également bien loin, car j’avoue que j’attendais plus de démonstrativité du batteur Sean Reinert et du bassiste Robin Zielhorst qui avait la lourde tâche de succéder au légendaire Sean Malone. De ce fait, l’attention se fixe sur Paul Masvidal, à la voix bien trop robotique et trafiquée pour être captivante sur la durée, et à la gentillesse annihilée par une présence scénique vraiment très discrète… Dommage pour ces deux premières parties par lesquelles je ne demande qu’à être convaincu dans d’autres circonstances !

Bien heureusement, Opeth remplira son rôle merveille et assurera, à mon sens, le meilleur de ses concerts lyonnais.
La particularité du groupe est de proposer des setlists limitées en nombre de titres, au vu de la durée moyenne de ses pièces musicales ! Ceci rend forcément difficile le survol de sa longue carrière et la satisfaction de chacun des fans.
Pourtant, Opeth parvient à mêler la promotion du nouvel album « Watershed » avec «Heir Apparent » et « The Lotus Eater », les classiques incontournables avec un « Deliverance » dantesque, et les titres plus anciens. Le tout avec un égal succès et une capacité magnifique à alterner décharges d’énergie et délicatesse, instrumentaux héroïques et moments intimistes, sans oublier les transes hallucinatoires offertes à ceux qui pénètrent son univers : le riff lancinant de « The Grand Conjuration », et surtout la fin mathématique et obsédante de « Deliverance » (ta poupou ta – ta poupou tata – ta poupou ta – ta – ta poupou tata – tagadagadagadagadada – ta – poupou ta – poupou ta – poupou ta – poupou ta - poupou tata tata ! Eh oui, ça m’a rendu fou !!!). ;-)

La qualité des lights participe grandement à l’installation de l’ambiance, avec beaucoup de stroboscopes orientés vers le public et une beauté des lumières rarement atteinte lors des concerts de métal de cet accabit. Et entre les titres, l’humour pince sans rire de Mikael Akerfeldt détend également l’atmosphère et fait oublier les habituels temps morts du groupe à ces moments du show. Ce soir, il refusera d’enlever son t-shirt suite à un « à poil ! » lancé du public, « pour ne pas rendre jaloux les mâles de l’assistance » ! Il racontera un accident de slam de sa jeunesse, ou encore se moquera du nom de famille de Martin Axenrot « qui est composé de deux mots très métal » (ndr : axe-and-rot = hache et pourriture !).

Il est à noter qu’avant de lancer l’excellent rappel « The Drapery Falls », Akerfeldt donnera leur minute de gloire à ses acolytes Martin Mendez (un solo de basse tout en slap), Martin Axenrot (un solo de batterie assez bref pour ne pas être rébarbatif !) et Fredrik Akesson. Ce dernier se démarque assez fortement de son prédécesseur Peter Lindgren : s’il dégage moins d’élégance, il compense par un jeu de scène beaucoup plus énergique (sa tignasse est adaptée au headbanging !) et par une technique supérieure en solo.

Mais tout comme son lointain cousin Porcupine Tree, un concert d’Opeth se ressent plus qu’il ne s’analyse sur des critères techniques. Et sur ce plan, les émotions ont été présentes et ce voyage d’une heure et demie a vraiment emprunté des routes dont il fera bon se souvenir !
 
par Mitch
30 décembre 2008

Setlist :
Heir apparent
The grand conjuration
Godhead's lament
The lotus eater
Hope leaves
Deliverance
Demon of the fall
The drapery falls
 
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