A bien m'en souvenir, je crois ne pas avoir été vraiment emballé par cette tournée. Ayant assisté à la date donnée en septembre 1997 à Montpellier, j'avais surtout retenu la première partie excellente d'un certain groupe encore inconnu et nommé: Placebo ! Ensuite le concert fut un déluge de sons et d'images, U2 bien présent mais la prestation du groupe peut être un peu trop effacée au profit du dit spectacle. Et la tournée Zoo Tv peut être encore trop présente dans mon esprit pour que je puisse bien apprécier celle-ci...

« Pop » n'a pas été franchement salué par la critique et fût plutôt boudé par les fans. Un single « Discothèque » jugé trop... disco ! Et pourtant, je le trouvais plutôt sympathique et efficace ce single. Il apportait un petit quelque chose de nouveau, un brin de fantaisie dans l'univers rock de nos Irlandais. L'album possède ses qualités et il serait vraiment dommage de renier des morceaux comme les excellents « Mofo », « Staring at the sun », « Gone » ou les deux ballades que sont « Please » et « If you wear that velvet dress ». Sans compter « Last night on earth » et « Wake up dead man ». Un album que j'écoute encore de temps en temps. D'ailleurs il est en train de tourner au moment où j'écris ces quelques lignes ! Un album pas si mauvais que çà mais peut être mal conçu, le groupe ayant été contraint d'accélérer son enregistrement pour pouvoir partir en tournée. A peine un mois après sa sortie...

Après la satire des médias et de la communication, voici celle de la production et de la consommation. Et quoi de mieux pour la dénoncer que de nous offrir un show démesuré, grandiloquent et narcissique ! Ce que j'aime chez U2, c'est cette façon de ne jamais se prendre véritablement au sérieux et de s'accorder de temps à autre quelques délires. Quitte à ce que le public suive ou non ! Une scène aux allures de fast-food et de supermarché (le groupe ayant eu quelques démêlés avec Mac Donald leur reprochant un logo trop proche de celui du puissant Américain), le plus grand écran jamais utilisé (100 000 pixels), une olive piquée sur un immense cure dent et un gigantesque citron-boule à facettes de 12 mètres de hauteur entièrement automatisé ! Aujourd'hui, un double DVD réédite les exploits de la bande au Mexique pour un concert donné dans le Foro Sol Autodromo en décembre 1997. L'occasion pour tout vrai fan qui se respecte de remplacer sa bonne VHS... Qui a parlé de produit de consommation?

Mexico, mexico city... L'arrivée de U2 se veut à l'image du spectacle qui va suivre: tout en théâtralité. Fendant la foule, vrais faux gardes du corps en costume cravate les protégeant de toute tentative de débordement de la part des fans. De vrais rock star, The Edge impeccable dans son ensemble de cow boy version jean, chapeau et lunettes de soleil, Bono aux allures d'un boxeur prêt au combat, Adam Clayton revêtant une tenue militaire et masque de protection au visage. Larry Mullen, fidèle à lui même, plutôt discret. Les caméras suivent donc cette arrivée jusqu'à la scène en direction de deux heures de show.

La setlist alterne titres récents et anciens. Un petit best of sans réelles surprises si ce n'est la version de « Sunday Bloody Sunday » chantée à la moitié du show par The Edge, seul avec sa Fender. Lors des premiers spectacles, The Edge s'appropriait ce moment ' karaoké' où un tirage au sort dans chaque ville déterminait la chanson à jouer. A Montpellier, nous avions eu le droit à « Born to be wild ».de Steppenwolf. Petit à petit, cette idée fut abandonnée au profit donc du premier grand succès de U2.
Des succès,il y en aura comme « I will follow », « Pride »,  « I still haven't found what I'm looking for », « Desire », « Bullet the blue sky » « Where the streets have no name », « With or without you », « Mysterious ways » et « One » (dédié à Mickael Hutchence). De quoi satisfaire tout fan ! Et pourtant on aurait aimé entendre d'autres morceaux comme un « Gloria », un « Red Hill Mining town » ou même un « Acrobat ».
Les titres issus de « Pop » tiennent plutôt bien la route comme ce puissant «  Gone » ou ce « Last Night On Earth » conclu brillamment par un excellent solo guitare de The Edge. Une très belle version acoustique également de « Staring at the Sun » tout en complicité avec Bono et The Edge sur l'avant scène. A retenir également ce « Hold me, Thrill me, Kiss me, Kill Me » bande originale de Batman Forever, bien efficace.

Fait indéniable, si Bono est un excellent show man, il peine à plusieurs moments à nous offrir le meilleur de sa voix. Le concert de Mexico n'est peut être pas celui où le chanteur aura le plus brillé. Plusieurs fausses notes quand Bono tente de monter haut. Les notes semblent plus criées que chantées. Et que dire de sa version de « La Bamba » en final de « Desire »? Bono lui même lâchera un sourire adressé à The Edge non moins hilare en disant « Stop ». Pardonnable tant le moment est plutôt agréable à regarder ! Beaucoup moins d'excuses par contre sur « With or without you » ! Aie çà passe ou çà casse... Toutefois, il suffit d'écouter son bouleversant « Please » pour tomber à nouveau amoureux de cette voix!

Heureusement Bono n'est pas seul et peut compter sur The Edge, Adam et Larry pour le soutenir. Remasterisé, le DVD nous offre un son plus que correct par rapport à la vieille VHS ! Dans sa version DTS, la basse d'Adam résonne particulièrement bien, l'intro sur « New Year's Day » remarquable. De même la batterie de Larry sur « Pride » ou « Bullet the Blue sky ». Quant à The Edge, non content de nous offrir d'excellents solos, il prouvera qu'il peut également chanter. Poussez vos meubles, augmentez le volume et dansez sur « Discothèque » et vous aurez ainsi l'impression que le son vous englobe. Testé et approuvé !

Beaucoup ont reproché le côté mégalomane et extravaguant de ce spectacle. Et pourtant, ce ne sont que de simples enfants jouant avec la technologie. L'arrivée du groupe dans le citron mécanique s'ouvrant tel une soucoupe volante, moment clé du show, n'est qu'un pur produit de fantasme que peut s'offrir tout gamin gâté. Durant la chanson «Even better than the real thing » », l'immense écran retransmet un schéma de l'évolution: de l'homme préhistorique à l'homme poussant un caddie de supermarché. U2 est un produit de production et de consommation et beaucoup n'ont pas compris que le groupe se moquait également de lui même lors de ces diverses mascarades. Bono et son costume à muscles 'mucho trafico' dira t-il pour vanter sa fausse musculature. Culture du jetable...

Un spectacle d'une telle envergure demande beaucoup de précisions pour être filmé. De nombreux cameramen travaillant alors en analogique ont su capter l'effervescence de ce show enregistré toutefois en deux nuits. Le transfert sur format DVD a nécessité un nouveau travail sur l'image, notamment sur la définition et la qualité est plus que satisfaisante. Les nombreuses couleurs vives utilisées lors des vidéos sur grand écran rendent parfaitement mais attention à la saturation qui peut parfois gêner les yeux. Rien à dire pour le restant: la vieille VHS peut aller se reposer dans son placard.

Visionnant le concert sur mon écran, je me suis rendu compte d'un fait que je n'avais pas pris en considération lorsque j'étais reparti du concert de Montpellier un peu déçu: à une scène qui paraît immense, le groupe peut paraître toutefois très limité dans ses déplacements. Effet paradoxal, le gigantesque écran ne joue pas toujours en la faveur ! On ne voit pratiquement que lui...

PopMart fut le dernier géant spectacle de U2 pour lequel le groupe fut presque déficitaire. Après Pop, U2 est revenu à un son plus rock, plus traditionnel et les spectacles d'excellents shows mais beaucoup moins extravagants ! Jusqu'au prochain coup de folie ?
Si tout fan se doit de posséder ce DVD, je conseillerai à qui veut se procurer un concert de U2 de se pencher plutôt sur le 'Zoo Tv Live in Sydney' ou plus récemment sur l'excellent concert donné à la maison 'Live from Slane Castle, U2 Go Home'. Toutefois, ne boudez pas ce PopMart: çà reste quand même de l'excellent show...


Bonus DVD 2:

Musique:

Il est dommage que quelques extraits des différents karaokés n'aient pas été proposé. On aurait bien aimé voir The Edge chanter Born to be wild, Daydream Believer, Volare ou encore La Macarena ! D'autres titres comme Miami joué lors des premiers concerts sont également absents ! Dommage !

Titres Live:
From Feyenoord Stadium, Rotterdam on 18 July 1997
1. Please
2. Where The Streets Have No Name
3. Discothèque
4. If You Were That Velvet Dress

From Commonwealth Stadium, Edmonton on 14 June 1997
5- Hold Me, Thrill Me, Kiss Me, Kill Me
6- Mysterious Ways
7- One

Titres Video:
8- Staring At The Sun (Miami Version) Directed by Morleigh Steinberg
9- Last Night On Earth / First Night In Hell (remix Version) Directed by John Bland

Popmart Tour Visuals Montage: un montage fait d'extraits de concerts et de vidéos utilisées lors du show

Documentaires:

Lemon For sale:
Un documentaire à la façon d'un Tv achat sur le fameux citron. A la question « Pourquoi un citron? », le groupe n'apporte aucune réponse et on gardera celle de The Egde « Rien ne s'opposait à un citron »... (5 minutes environ)

The Road to Sarajevo:
Un mini reportage sur le concert donné à Sarajevo avec en extrait sonore « Miss Sarajevo » que Bono avait enregistré avec Pavarotti. Le groupe avait proposé de faire un concert de bienfaisance mais Sarajevo préféra le concert haut de gamme et refusa d'être traité avec pitié et condescendance. Dans une ville encore dévastée, un concert d'une telle ampleur devait permettre aux gens de se rappeler que la vie devait continuer. Extrait de « Where the streets have no name » avec toutes mains levées du public. Rencontre avec le Président à qui Bono offre un exemplaire de Yates. « Fuck the Past, kiss the Futur, Viva Sarajevo » dira plus tard Bono. (8 minutes environ)

A tour of the Tour:
Un making off de la tournée. Le citron à nouveau à l'honneur. Plus intéressant, la partie sur le matériel sonore utilisé par le groupe: Adam Clayton et son mur d'amplis, The Edge et sa console, sas amplis, ses guitares ( pas moins de 32 dont 18 utilisées lors du concert), Larry et son jeu de batterie, une batterie de base. Visite des consoles lumières, de la sono, de la salle à caméras... (10 minutes environ)

Last Night On Earth - An inside view:
Reportage sur le tournage du clip où le groupe avait fait fermé une autoroute pour les besoins du film. Hommage aux films de série B des années 70... (6 minutes environ)


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