Tiens ? Le nouveau
Symphony X est déjà sorti ? ;-D
Il est vrai que cet Adagio, cuvée 2006, constituerait un vrai piège dans un « blind test », tant il réussit à sonner, par moments, à l'identique de son aîné américain ! Tout y est, des rythmiques syncopées aux solos fluides et néoclassiques, des sons de claviers aux alternances voix mélodiques - voix rugueuses, des cavalcades de piano aux parties aériennes, de la basse en tapping au jeu de double grosse caisse…
Les morceaux énervés de « The Odissey » comme les ambiances « musique de film » de « V » trouvent ici de parfaits pendants, et le jeune guitariste virtuose Stéphan Forte prend un malin plaisir à devenir calife à la place de… Michael Romeo ! Il faut bien avouer que ce ne sont ni son niveau technique, ni ses talents de compositeur, qui risquaient de le limiter dans cette entreprise, tant il démontre de qualités au travers de ces huit morceaux (+ un bonus au Japon). Et puis, Symphony X espaçant ses sorties, et ayant une fâcheuse tendance à se répéter depuis quelques temps, autant que ce soient de petits Français qui reprennent le flambeau avec une insolente réussite !
Car il faut bien avouer qu'une fois ravalé ce postulat de ressemblance avec le grand Symphony X, c'est un énorme album qu'il nous est offert d'écouter au travers de ce « Dominate ». Les riffs au très gros son sont percutants, les mélodies vocales accrocheuses, les constructions ambitieuses, les ambiances riches, et le niveau technique fait très, très mal ! Le vocaliste Gus Monsanto, succède avec succès à David Readman ; il est parfois épaulé par Stephan Forte, qui se permet même quelques incartades du meilleur effet en terres extrêmes, avec des vocaux black judicieusement distillés, et étonnamment adaptés à ce contexte speed symphonique. A propos d'étonnement, citons également la reprise de « Fame » (mais si, la chanson de la comédie musicale !), en fin d'album, savamment adaptée à la sauce Adagio !
Il est assez rassurant de constater que les productions françaises se hissent de plus en plus au niveau des cadors du circuit mondial. Seule une trop grande fidélité aux « codes » du genre pourra éventuellement ralentir l'explosion d'Adagio, qui commence à disposer d'une carte de visite joliment diversifiée après les albums « Sanctus Ignis » (2001) et « Underworld » (2003).
Bon, alors ? Il arrive, maintenant, ce nouveau Symphony X ?