Encore tout retourné du "Temple Of Shadows" de 2004 -
lire la chronique, la première écoute de ce nouvel Angra, "Aurora Consurgens", a généré chez votre serviteur la réflexion suivante : "tiens, dommage, Angra est rentré dans le rang"... En effet, c'est un disque compact et efficace que j'y ai entendu, laissant volontiers de côté les aspects symphoniques et épiques de l'Angra que j'ai tant aimé depuis "Angels Cry".
Et puis, petit à petit, au fil des écoutes, j'ai fini par réaliser que les titres n'étaient pas si courts que cela (cinq autour des six minutes), que la production de Dennis Ward était étonnamment profonde, qu'un titre comme "The Voice Commanding You" était excellemment construit, que la basse du sympathique Felipe Andreoli était joliment mise en valeur, que la voix d'Edu Falaschi n'était plus un sujet d'interrogation, mais bien un chaud et profond motif de satisfaction. Et surtout, j'ai noté que le niveau guitaristique était étonnemment relevé, la paire Kiko Loureiro - Rafael Bittencourt nous gratifiant de riffs bien complexes et de solos particulièrement hallucinants ! En tout cela, Angra pose les bases d'un bon cru et dispose d'une excellent fertilisant pour nourrir le public lors de la tournée récemment annoncée.
Malgré tout, il sera difficile de ne pas qualifier "Aurora Consurgens" d'album de transition...
Lors de ses précédentes réalisations, Angra n'a jamais hésité à choisir une direction bien affirmée, ni à sortir des albums typés : "Angels Cry", très symphonique, "Holy Land", très brésilien, "Fireworks", rock et organique, "Temple Of Shadows", progressif et intense. Pourtant, ici, le groupe ne franchit complètement aucune des portes qui s'offrent à lui, rebroussant souvent chemin après un pas dans chaque direction : un morceau à la "Holy Land" avec des rythmiques-solos frénétiques et des refrains labellisés ("Ego Painted Grey"), une gentille power ballade ("Window To Nowhere"), un morceau rentre-dedans ("Breaking Ties"), et ainsi de suite...
Il est probable que seul l'avenir et les écoutes multiples nous diront si l'album et le groupe version 2006-2007 sont taillés pour durer. En tout cas, nous souhaitons le meilleur à ces excellents musiciens qui méritent mieux que la faible promotion dont ils disposent actuellement, et que le remplissage des salles qu'ils génèrent par chez nous (sur Lyon, par exemple, ils dégringolent du grand Transbordeur rempli à l'époque "Andre Matos", au Ninkasi Kao - 500 places maxi - sur la prochaine tournée).
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