Cet album n'est pas, à proprement parler, une nouveauté, mais nous devons vous avouer que nous n'avons fait la connaissance d'Aquilon, jeune groupe originaire de la Drôme , qu'à l'occasion de son concert en première partie d'Evergrey (Lyon, le Transbordeur, mai 2005 - lire la chronique en
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L'excellente impression laissée par la prestation des six musiciens (deux guitaristes, un batteur, une bassiste, un chanteur et une claviériste-chanteuse) nous a poussé à découvrir leur album, « Intramédia », et à vous relater tout le bien que nous en pensons !
Précisons, tout d'abord, qu'il est difficile d'appliquer à Aquilon « le mal français », à savoir mettre le groupe dans une case stylistique précise ! En effet, il brasse des influences assez diverses, sans se cantonner dans un style déterminé ni se plier à une formule déjà existante. A vrai dire, Aquilon emprunte le meilleur de chacune de ses influences, en en laissant de côté les dérives.
Le death métal, tout d'abord. La voix du chanteur Alexandre grogne souvent, mais tout en restant toujours intelligible, d'autant plus qu'une bonne partie des paroles sont rédigées en français, pour une compréhension plutôt surprenante dans ce type de chant. De plus, Alexandre sait aussi « chanter » (les mélodies entêtantes d' « Articuler les chapitres », par exemple), et il cède volontiers la place à la claviériste Anne : loin du cliché de l'alternance « voix death masculine - voix lyrique féminine », celle-ci enjolive les compos d'une voix aérienne, très émotionnelle, un peu à la manière d'une Cristina Scabbia -
Lacuna Coil. Elle excelle, par exemple, sur « Play The Victim », et se réserve la ballade acoustique finale « As I Was A Child ». Au niveau batterie, les blast-beats et la double grosse caisse sont utilisés avec parcimonie, conférant juste la puissance nécessaire sans polluer les morceaux.
On pourra citer, ensuite, l'influence électro, qui glisse son nez au travers de sons relativement originaux.
Le thrash (« ABC Of Time »), le doom (un peu de My Dying Bride dans « Tracer les contours ») et même le Progressif (les mesures asymétriques sur « Intramédia ») sont également évoqués, surtout au niveau des guitares, avec quelques rythmiques typiques de ces styles musicaux. Les solos de gratte sont distillés à bon escient et savent demeurer mélodiques. On notera, enfin, le gros travail de production sur les voix, souvent doublées, ainsi que les interventions adéquates, parfois slappées (« Univers », « Pulse »), de la belle bassiste Sabrina.
Nombreux sont les groupes prétendant mixer de nombreuses influences, mais il faut reconnaître qu'Aquilon parvient, sans les plagier du tout, à évoquer pertinemment les artistes préférés de chacun de ses membres, d'Opeth à Dead Can Dance, en passant par Depeche Mode, Megadeth et Dimmu Borgir !
En tout cas, n'hésitez pas à laisser sa chance à ce groupe très prometteur, aussi efficace sur scène qu'en studio, ou à visiter son site internet :
www.aquilonband.com