Depeche Mode - Recording The Angel - Live At Nîmes Antic Arena 20/07/06 (août 2006)
site officiel : www.depechemode.com
CD1 :
1- Intro
2- A Pain That I'm Used To
3- A Question of Time
4- Suffer Well
5- Precious
6- Walking In My Shoes
7- Stripped
8- Home
9- It Doesn't Matter Two
10- In Your Room
11- Nothing's Impossible
12- John The Revelator

CD 2 :
1- I Feel You
2- Behind the Wheel
3- World In My Eyes
4- Personal Jesus
5- Enjoy the Silence
6- Leave in Silence
7- Photographic
8- Never Let Me Down Again
 
Juste un avertissement aux imprudents qui se lanceront dans la lecture de cette kro de CD qui n’en est pas vraiment une… en fait !!! :o) Disons que ça tiendra beaucoup plus d’un mix entre le « billet d’humeur », une simili « chronique CD » et une sorte de « mise à jour » ou « mise à niveau » de la kro du concert publiée ici même fin juillet - cliquez ici pour la lire. Un peu du n’importe quoi ? Oui… et non ! ;o) Vous allez comprendre…

Depeche Mode a eu l’excellente idée d’enregistrer quasiment tous les shows de la 3ème et dernière partie de son « Touring The Angel » (débuté par les US début mai et achevé le 1er août à Istanbul), soit une 50aine de shows disponibles en version double CD ou téléchargement et ce, uniquement sur son site. Celui de Nîmes fait parti de ceux-là... De fait, « Touring The Angel » sillonne la planète depuis octobre 2005 et le concert de Nîmes se situe dans la toute, toute dernière ligne droite. Après celui là, il reste 6 concerts dans le sud de l’Europe, écrasé par la canicule rappelons le, avant que le groupe plie enfin ses gaules pour un repos bien mérité. On pourrait penser DM fatigué, le chanteur à bout de souffle… Comme vous l’avez peut être lu dans la kro du concert : QUE NENNI !!!…. Alertes, brillants, pointus, en voix, bref : la patate !!! Le seul gros bémol à ce concert chaud-chaud ayant été la très décevante qualité du son ce soir là.

Mais pour que les choses soient - encore - plus claires pour vous, je dois vous avouer qu’il m’est arrivé une chose absolument inattendue et ce, le 21 juillet au soir, soit le lendemain même du concert (et qui explique la différence de ton entre la kro du concert et celle-ci). Alors que je raconte à un collègue ma déception, toujours au sujet de cette foutue mauvaise sonorisation des Arènes, lui, retourne le couteau dans la plaie en me racontant SON concert Depeche Mode à Marseille quelque part en février de cette année et me dit avec un grand sourire limite sadique que, évidemment, le son au Dôme était parfait !!! GGGRRRRR ! Puis, gentiment il me propose de me prêter « Playing the Angel » et « Ultra » qui traînent dans sa voiture, ce n’est pas des blagues, promis ! J’accepte volontiers. La première chose que je fais une fois à la maison est d’écouter les 2 CD, d’abord, d’une oreille distraite, puis les chansons passant, j’ai attaqué par « Playing The Angel », de façon plus soutenue…. A la fin de la soirée, j’ai jeté l’éponge. Vaincue par la puissante voix de velours de Dave Gahan, l’impensable (pour moi surtout !!) a eu lieu : je suis « tombée grave en amour » avec Depeche Mode…. Encore une fois à cause d’une voix, et quelle voix, une nouvelle aventure musicale vient de commencer pour moi. Avec un retard de 20ans, certes, et alors ?? Où est le problème ? ;o)
Depuis ce « funeste » soir :o)) j’ai, presque, rattrapée mon retard et déjà 7 des albums de DM plus les albums solo de Dave Gahan et Martin Gore ornent mes étagères. Ils tournent en boucle sur ma chaîne et je découvre (presque) tous les jours une petite perle qui m’avait échappé…

Mais revenons en au sujet de cette kro. Après cet « événement », j’ai lutté quelques jours et finalement j’ai craqué et j’ai commandé le live de Nîmes sur le site de DM. Sortie prévue de 20 août, prévenue par mail le 18 qu’il était posté et trouvé dans la boite aux lettres le 22…. Ca, c’est du timing ! Et dès les premières minutes la rogne est revenue…. Que n’avons-nous eu ce son là le 20 juillet à Nîmes !!! **SOUPIR**. Enfin, le mal est fait, rien ne sert de ressasser…
Grâce à ce live, j’ai entièrement revisité, redécouvert, je n’hésite pas à l’avouer, ce concert. J’ai pu enfin apprécier les chansons comme elles le méritaient, j’ai entendu des choses et des détails qui avaient été complètement occultés par ce son déplorable. De plus, ma « connaissance » maintenant plus approfondie du répertoire de Depeche Mode a donné une autre dimension au contenu de ce CD qui aurait pu n’être qu’anecdotique. Techniquement le CD est parfait, le son est impeccable. A-t-il été retouché, re-mixé, peut-être un peu mais alors à peine car le son garde un côté brut très plaisant… un vrai plaisir pour les oreilles !

Alors allons y… dépiautons « l’objet » ensembles ;o) :
A la 1ere écoute j’ai réalisé que lors du concert j’avais complètement zappé l’intro… Je me demande comment j’ai fait, c’était du pur délire dans l’arène… 1’55’’ qui ont bien fait monter la tension jusqu’au démarrage de folie de «A pain that I’m used to » qui sonne aussi bien que sur l’album, ce qui ne laisse pas de m’épater. Derrière suit « A question of time » très rythmé et précédé d’un vigoureux « Ca va ??? » de Dave Gahan qui invite les gens à chanter sur le refrain. « Sing it !!! » leur hurle-t-il !!! Et il n’épargnera pas ses cordes vocales le Dave en poussant tout le long du concert des hurlements de chat sauvage en colère, chose qu’il ne fait jamais sur les albums studio, et qui me surprend agréablement.

Mais, il est futé le garçon, car en définitive, il ne chante quasiment pas sur les refrains laissant faire le public, qui ne demande que ça de toute façon, et en l’invitant de la main à continuer de plus belle, ce qui lui laisse des plages de repos pour cette voix qu’il malmène pas mal quand même. Un bel enchaînement sur « Suffer Well », pas une note qui coince, tout coule parfaitement. On sent bien qu’après ces mois passés sur la route, le groupe est hyper rodé et que rien ne peux plus leur arriver (à part une perte de voix du chanteur, comme c’est arrivé aux US suite à une sévère laryngite, les obligeant à interrompre le show). La 1ère surprise arrive avec « Precious » D’abord une orchestration plus légère et surtout un truc que je n’ai pas compris de suite. Je trouvais la voix de Gahan bizarre. Et finalement après quelques écoutes j’ai enfin « entendu ». Dave et Martin chantent en duo ! Ce qui n’est pas le cas sur l’album. Et pour ne pas « écraser» la voix plus aérienne et flûtée de Martin Gore, Dave Gahan est obligé de tenir la sienne un cran en dessous… Ce qui ne l’empêchera pas de pousser un grand cri farouche (histoire de débrider ses cordes vocales tenues en laisse ??) aux ¾ de la chanson :o). Les deux voix mêlées, dont celle retenue de Dave, donne une couleur un peu étrange à cette mélodie, qui n’a cependant rien perdu de son charme amer et désabusé. Retour au gros son avec « Walking in my shoes » au rythme entêtant superbement soutenu à la batterie et à la guitare. « Stripped » démarre sous les hurlements enthousiastes de la foule qui reprend le fameux « Let me see you stripped down to the bones « à pleins poumons. Pour les deux chansons suivantes Dave Gahan laisse le micro à son complice de toujours. Et c’est un Martin Gore frémissant d’émotions qui interprètera la douce et mélancolique « Home » où sur certaines lignes de chant, il sera très discrètement soutenu par la voix chaude de Gahan. Puis, toujours avec le même feeling superbe, il nous offrira cette petite merveille qu’est « It Doesn’t Matter Two ». Gore, guitare acoustique en mains, commence seul et sera rejoint pour le refrain par la voix puissante et veloutée de Dave Gahan, qui, cette fois ne bride pas son timbre et cela donne 2’15’’ de bonheur pur tant l’alliance de leurs deux voix est superbe ! Toutefois je me demande où le bougre était caché car il n’était pas à côté de Marin Gore à ces moments là et j’ai eu beau scruter les photos, quid du Dave… Enfin ce n’est pas important.

Les affaires reprennent avec « In your room », un des fleurons de « Songs of faith and devotion » et dont le côté hypnotique est, ici, un peu cassé par une batterie un poil trop faible (à mon goût !), ceci dit, la force émotionnelle de cette chanson reste intacte. « Nothing’s impossible » qui suit, est interprétée sur une tonalité très basse, pleine de souffrance soulignant parfaitement la tristesse des paroles. « John the Revelator », dernier des 5 titres de «Playing the Angel » joué ce soir là, rallume le feu dans des Arènes déjà chauffées à blanc. Et à partir de là, plus de quartier jusqu’à ce que Depeche Mode quitte la scène… Les feulements sauvages d’un Gahan souriant, charmeur, plus vif et plus mobile que jamais, font donner au public ce qui lui reste d’énergie…. Et quand il y en a plus, y a encore !!! Enchaînement imparable avec un « I feel You » dantesque ! Dave joue avec sa voix et harangue la foule pour la faire chanter et bouger. Lui ne s’économise pas en tout cas. Un bruit d’enjoliveur qui se détache et roule sur le bitume, le public hurle et frappe dans ses mains en scandant « Yeah, yeah, yeah !!!»…. « Behind the wheel » déboule sur scène et entre 2 lignes de chant Gahan vocifère : « Ca va ????». D’après vous ? « YEEEEAAAAHHHHHH !!!! » Avons-nous tous répondu en chœur !! :o)) Après un « World in my Eyes » presque reposant, c’est « Personal Jesus » chanté par 13000 personnes qui fait vibrer l’air brûlant de la nuit. On entend Gahan interpeller Martin Gore : « Martin !! Come on !! » C’est tout simplement superbe ! Un des grands moments de cette soirée. A la fin de la chanson, Gahan fait chanter au public « Loooooove » plusieurs fois et conclu le tout par un hurlement à se démonter les cordes vocales et le groupe d’enchaîner sans pitié sur « Enjoy the silence » (ce qu’aimeraient bien les riverains j’imagine !!! ;o)) Là encore le public chante à gorge déployée presque toute la chanson avec Martin, pendant que l’ami Dave (un peu crevé peut être ?) reste quasi silencieux. Le batteur Christian Eigner nous donne toute la mesure de son talent sur un magnifique solo. Chacun des musiciens s’en donne à cœur joie…. Tout ça annonce la fin du show …. On n’entend plus Dave… Ah ! Si quand même, « Enjoy the silence !! » nous assène-t-il puis aussitôt derrière : « Thanks you very much, good night » et ils quittent la scène !!!! Ah les brutes ! :o(

Environ 2’30’’ plus tard, Martin Gore revient accompagné de Peter Gordeno et nous offre un très dépouillé « Leave in Silence », juste voix et piano. Et c’est très, très joli. Le morceau fini, il reste un instant là à regarder le public reprendre « Ohohohohoh » (l’intro de « Leave In Silence ») et le remercie chaleureusement. Puis il présente les 2 musiciens qui les accompagnent en tournée et dans la seconde qui suit le groupe rouvre les hostilités avec un « Photographic » très speed, une chanson de 25 ans d’âge qui tient encore bien la route. Et de conclure en beauté sur un «Never Let Me Down Again » de 6mns. Cette chanson est vraiment un des joyaux du groupe. Je croyais que Dave Gahan avait donné ce qu’il avait dans les tripes mais non, le dernier et long feulement rageur du bel animal sauvage et déchaîné me prend par surprise à chaque écoute et me colle le frisson…. Un dernier salut, le groupe nous donne rendez vous pour la prochaine tournée et s’éclipse !
Et voilà, 1h46 de plaisir intense et puis s’en vont… Que c’était bon !!! :o) Je crois que ça valait la peine de revenir dessus. Enfin c’est mon sentiment, car la kro de juillet était un peu faible finalement, trop en surface…

Allez, pour finir en beauté, je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager 2’15’’ de bonheur - cliquez ici

Quelques info sur les deux musiciens qui accompagnent Depeche Mode en tournée (source : Wikipédia) :

Christian Eigner :
batterie. Le jeune batteur autrichien collabore avec DM depuis la tournée suivant la sortie de la compilation The Singles 86-98. Il a également collaboré avec Dave Gahan à la composition de trois chansons sur « Playing the Angel »
Peter Gordeno : piano et claviers. Musicien de studio et pianiste virtuose, Gordeno assure les parties les plus complexes au clavier lors des derniers lives du groupe (depuis 1998). Il s'occupe également de la deuxième guitare pour les morceaux les plus rock du groupe.

Et pour finir : concernant les live en France, deux autres sont également dispo sur le site de DM : Live at Arras City Square - Arras, 29/06/06 et Live at The Eurokeennes Festival - Belfort, 01/07/06… Si vous y étiez, n’hésitez pas, faites vous plaisir !

 
par Lothian
le 1er septembre 2006
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