Musicaljam vient tout juste de fêter son premier anniversaire, que débarque déjà une deuxième génération d'albums ! Après leurs « Dep Sessions » de 1996 sorties en octobre 2004 - lire la chronique
en cliquant ici, les deux gars Tommy Iommi et Glenn Hughes remettent déjà le couvert, en plaçant la barre encore un bon cran plus haut que la fois précédente.
Eh oui ! Malgré les trois petites semaines qui auront été nécessaires à l'enregistrement de « Fused », nos deux « dinosaures » nous offrent ici un excellent album de hard rock - heavy métal, qui s'avère très accrocheur et réellement envoûtant.
Il faut dire que les riffs caractéristiques de Tommy Iommi, simples et efficaces, trouvent un allié de grand choix avec la voix chaude et unique du très polyvalent Glenn Hughes. Sans trop en faire (même ses cris possédés sur « Wasted Again » sont pertinents), ce dernier trouve, sur chaque morceau, le refrain qui tue, et nous offre une palette d'émotions vraiment variées. Il atteint même des sommets d'intensité sur « Dopamine », aux pré-refrains et refrains envoûtants, sur « Resolution Song », avec ses vocalises jouissives en « aya aaya aya », sur « Face Your Fears » à la mélodie magnifique, ou encore sur le gros morceau de cet album, l'épique « I Go Insane », de plus de neuf minutes ! Ce titre conclut le disque en beauté, et bénéficie d'une construction remarquable, allant d'un solo introductif très bluesy, à une montée en intensité au moment des refrains, en passant par une partie centrale instrumentale en constante évolution, variant les tempos et les ambiances à merveille, jonglant du doom au hard énervé, puis au blues, avant de se conclure dans une grande émotion…
Loin de vivre dans le passé glorieux de Black Sabbath, Tommy Iommi se dépasse une nouvelle fois en faisant preuve d'une grande modernité (merci, M. Bob Marlette à la production !), sans pour autant renier les riffs pachydermiques qui ont fait sa légende (« Saviour Of The Real », « Resolution Song », « Grace »…), ni ses solos au cordeau sur le mode métal ou blues. Il n'hésite pas, non plus, à insérer dans ses chansons quelques claviers bienvenus, comme sur « Deep Inside A Shell » (orgue Hammond) ou encore « Face Your Fears » (un synthé entêtant). Notons enfin la qualité des parties de batterie de Kenny Aronoff, qui a veillé à personnaliser son jeu comme on n'aurait osé l'attendre de la part d'un tel « requin de studio » !
Au final, Iommi et Hughes (qui tient aussi la basse, d'ailleurs !) signent un nouvel essai dont les dix morceaux vous rentrent dans la tête pour ne plus en sortir, prouvant une nouvelle fois que la qualité n'est pas forcément tributaire de la démonstration technique !