En découvrant cet hommage à
Iron Maiden, joué, uniquement au piano, à deux ou quatre mains, j’espérais retrouver la surprise et l’émotion ressenties avec Apocalyptica « Plays Metallica By Four Cellos » en 1996.
Malheureusement, les reprises maideniennes de Scott Lavender échouent, là où celles, au violoncelle, des quatre allumés d’Apocalyptica, épataient par l’intensité de leur jeu, la lourdeur de leur son, la virtuosité de leurs solos joués à la note près !
Car passé la surprise de l’introductif « Two Minutes To Midnight », très jazz-rock et entraînant, on est vite lassé par le côté répétitif de la démarche : dans l’oreille gauche, les rythmiques en « tom-tobodom-tobodom » typiques de Maiden, dans l’oreille droite, la mélodie de chant. Et c’est là que le « sustain » et le vibrato de Bruce Dickinson font vraiment défaut, toute la qualité d’interprétation étant lissée par des notes aux sonorités forcément plus unidimensionnelles. De même pour les solos et harmonies de guitares, points forts de la vierge de fer et qui, même adaptés et simplifiés, souffrent du passage en acoustique et du manque de longueur du son.
Par ailleurs, les titres sont joués en intégralité (contrairement à Apocalyptica qui s’autorisait quelques raccourcis), d’où une certaine redondance à l’écoute, les successions de couplets et refrains étant desservies par le manque de paroles et de variété dans les sons.
Histoire de nuancer toutes ces remarques négatives, louons néanmoins l’énorme travail qu’ont dû représenter la transposition et l’apprentissage de ces onze reprises (+ une compo originale dispensable en piste 12) : on se surprend à plusieurs endroits à s’exclamer « il l’a fait ! » en découvrant l’adaptation fidèle de riffs métal caractéristiques du jeu de guitare électrique !
Cet album sera le bienvenu dans la discothèque de tout fan de Maiden, car il possède un côté anachronique et surprenant que l’on aura plaisir à faire découvrir à la volée. Pour autant, il me paraît délicat à ingérer d’une seule traite, et me semble appartenir à la catégorie des curiosités, bien plus qu’à celle des classiques.