Ils nous avaient bien, eus, en 2003, avec leur « Office of Strategic Influence » !
Il faut bien avouer que c’est un album de métal-prog démonstratif qui était attendu à l’énoncé du pédigrée des participants : Jim Matheos (Fates Warning), Kevin Moore (Chroma Key, ex Dream Theater), Mike Portnoy (
Dream Theater), assistés de Steven Wilson (Porcupine Tree) et Sean Malone (Gordian Knot) ! Et pourtant, c’est un disque inclassable aux ambiances étranges qui avait perturbé nos esprits déjà bien dérangés…
2006, rebelote, avec la même équipe de base et Joey Vera (Armored Saint…) à la basse. A part que l’effet de surprise ne fonctionne plus, et que nous retrouvons une nouvelle production dans la droite ligne de la première. Les effets électroniques et samples sont toujours légion, les rythmiques de guitares sont toujours lancinantes et déshumanisée, la voix de Kevin Moore est toujours aussi… linéaire ! On peut comprendre ce parti pris de froideur, mais un peu de variété ne ferait certainement pas de mal à la longue…
Parmi les points positifs, on pourra relever la pochette, toujours belle et surprenante ; le son de batterie de Mike Portnoy, naturel et méconnaissable ; l’audace de Kevin Moore, qui ne joue pas vraiment de claviers au sens « piano » du terme, mais explore d’innombrables sons inattendus, alors qu’on sait qu’il peut se montrer virtuose ; enfin, la prise de risque artistique, avec un disque hors de toutes normes, loin en tout cas des mondes rassurants du métal et du prog !
Pour apprécier ce nouvel OSI, il faut être prêt à se laisser emporter par des couches d’ambiances étranges, bien plus qu’attendre des chansons au format traditionnel. C’est, assurément, sur la durée, que ces essais texturés font leur effet sur l’esprit de l’auditeur. Personnellement, les premières écoutes ne m’ont pas franchement encouragé à persévérer (manque d’accroche ?), mais peut-être en ira-t-il autrement pour vous ? Je vous le souhaite, en tout cas, un disque si « artistique » méritant réellement de rencontrer son public.