Tutoyant les astres depuis plus de vingt ans et principalement depuis la rampe de lancement « Blood Sugar Sex Magik », les excentriques poivrons californiens nous reviennent avec un double album de 28 titres à la fois dense et ratissant large (on a évité le triple, 36 morceaux étaient annoncés prêts !). Deux rondelles « Jupiter » et « Mars », encore un peu plus près des étoiles quoi ;o)

Difficile de surpasser les sublimes et multiplatinés « Californication » et « By The Way ». Confondant de trouvailles pimentées (facile !), de riffs introductifs sacrément finauds en contre-chants saisissants, de bons gros grooves irrésistibles en poignantes sérénades boisées, présentant toutes les facettes de leur monstrueux talent, ce « Stadium Arcadium » est pourtant déjà la bande son toute trouvée d’un été assurément fun ! Retour à la « Mansion » (remember « Blood Sugar ») et toujours avec le gourou Rubin (bientôt avec Metallica !). Inutile de faire la fine bouche, tant pis pour les grincheux et les sourds, qu’on le veuille ou non, les Red Hot sont un des groupes les plus influents de ces dernières années et principalement des années 90. Un incroyable talent collectif (d’où la longévité) et individuel (quels musiciens !). Enorme ! Et mérité !

Chacun y trouvera son bonheur, assurément. Au gré de morceaux un tantinet plus simples que récemment, un peu moins de sonorités synthétiques et des soli plus bluesy et démonstratifs qu’expérimentaux et délicats. John Frusciante se taille néanmoins la part du lion. Désolé mais ce gars est un des guitaristes les plus talentueux et aventureux de son époque. Le(s) son(s), les idées, les mélodies, le groove, tout !!! Comment faire danser une chèvre sur une patte avec un petit riff de trois notes en son clair ? Demandez donc au gars !

Un double album ? Oui ! Et un vrai ! Deux fois quatorze titres, blindé !
Car plutôt que de capitaliser sur des multiples sorties rapprochées (bingo assuré !) ou de trancher dans le vif, voici tout, en vrac, comme c’est venu !

Vos titres « à écarter » ne sont sûrement pas les miens de toute façon…

Pas de piège « progueux » (ce n’est pas péjoratif !) ou de concept fumeux ! L’intérêt est aussi là car pour un groupe comme RHCP, un album n’a toujours été qu’un répertoire de nouvelles chansons. Et, on ne plaît jamais à tout le monde. Et encore moins avec un double album. Par principe toujours vilipendé. Allez ! Pour un retour au risque ! Aux mini-albums, aux singles de titres inédits. Aux multiples sorties annuelles ! Aux doubles albums ! Osons ! Osez ! La musique, c’est ça ! L’art, c’est ça ! Aux chiottes les stratégies et l’auto-censure ! Rédigez des professions de foi et visez haut ! De la vie, quoi ! Pour nous ! Pour vous !
Diantre, je suis en campagne ou quoi ? ;o)

Gainsbourg disait: "Je fais 10 titres pour 10 interprètes différents, cela fait 10 tubes. Je mets les dix mêmes chansons sur un même album, il n'y a que deux tubes." Comme quoi… tout est relatif… ami Albert…

Peu de questions et beaucoup de réponses. Un des albums de l’année…