Angra - Ninkasi Kao Lyon - (22/02/2007)
site officiel : www.angra.net
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Où va Angra en cette année 2007 ? Le groupe brésilien est actuellement plein de paradoxes…
Il se produit dans des salles lyonnaises de plus en plus petites, mais les spectateurs qu’il rameute se montrent pourtant d’une rare chaleur…
Son nouvel album, « Aurora Consurgens » - lire la chronique, est comme engoncé dans les recettes éprouvées du passé, et pourtant le groupe est totalement à l’aise sur scène et se joue des époques et des ambiances dans la plus grande décontraction… Il dispose d’une set list de combo de grande expérience, mais n’est pas capable de la mettre en valeur en raison d’un son indigne de son rang…

Ce cadre étant posé, c’est, une nouvelle fois, un exemple de concert qu’auront donné Angra et son public dans les murs chauffés à blanc du Ninkasi Kao. Contrairement à la date du 07/01/2005, où le grand Transbordeur sonnait creux autour de nos Brésiliens, la petite salle de Gerland est pleine à craquer et donc chargée d’une ambiance beaucoup plus électrique.

Après Power Quest, sur la dernière note du set duquel nous sommes arrivés ( ! ), ce sont les jeunes grecs de Firewind qui ont vaillamment échauffé l’assistance avec leur speed métal hyper prévisible, mais exécuté avec grande détermination… et quelques poses ! On notera la polyvalence d’un des deux guitaristes, qui assure les claviers en alternance ou en même temps (solo la main gauche sur la guitare, la main droite sur le clavier !), ainsi qu’un accueil très chaleureux d’un public semblant déjà bien connaître le groupe.

Mais venons-en à Angra, qui semble prendre un malin plaisir à nous empêcher de développer des opinions tranchées à son sujet !
En effet, si le groupe a fait le nécessaire sur scène pour que nous passions une bonne soirée, la piètre qualité de la balance proposée ce soir a rendu certains moments particulièrement longs. La voix d’Edu Falaschi est peu audible, on n’entend le clavier pratiquement que lorsqu’il joue seul (quelles orchestrations maigrelettes sur l’épique « Wings Of Reality »…), et le rendu global est si brouillon qu’il faut parfois s’accrocher pour bien suivre les morceaux. Ceci est d’autant plus dommage que de nombreux éléments positifs contribuaient à la qualité du show. Les individualités des musiciens, d’abord. Un Kiko Loureiro en verve et heureux d’en découdre, un Rafael Bittencourt carré et très bon aux chœurs, un Aquiles Priester aux biceps impressionnants et à la frappe lourde, et surtout un Felipe Andreoli à la décontraction bienvenue (quelques pas de danse surprenants !) et à la technique impressionnante : une main droite parmi les plus rapides du circuit, une main gauche agile sur le manche, et une maîtrise du tapping propre à dégoûter les apprentis bassistes !

La set list, ensuite, équilibrée et efficace. Le groupe a fait un tour d’horizon de chacun de ses albums, montant en scène sur le tubesque « Carry On », réhabilitant « Nothing To Say », « Z.I.T.O » ou encore « Wings Of Reality », revenant avec émotion sur sa renaissance (« Rebirth » introduit par Edu, « Nova Era »), enfonçant le clou sur ses deux derniers opus (« Angels And Demons », « The Voice Commanding You », « Ego Painted Grey »…).

Et puis, surtout, Angra a offert des rappels conviviaux et spontanés, réconciliant nos oreilles mises à rude épreuve avec le groupe pour une dernière impression positive !
Ainsi, comme ils ont coutume de le faire sur cette tournée française, les musiciens échangent leurs instruments pour « s’amuser après nous avoir amusés », dixit un Kiko rigolard et qui s’adresse au public en français.
La nouvelle formation attaque ainsi un « Smoke On The Water » dont on se dit qu’il a été choisi pour la facilité de son riff... A part que la plupart des intervenants sont excellents sur leur nouvel instrument et sont loin de sonner comme des débutants ! Si Kiko Loureiro à la batterie et surtout Aquiles Priester à la basse assurent sans plus, il n’en est pas de même de Rafael Bittencourt au chant (mais ça, on le savait déjà), d’Edu Falaschi et Felipe Andreoli à la guitare, qui bétonnent en rythmique et font preuve d’une sacrée maîtrise en solo !
Kiko récupère ensuite le micro, cédant son tabouret à Felipe, décidément multi-instrumentiste de talent, alors que Rafael reprend sa Gibson, pour une version très personnelle et fort réussie du « Come Together » des Beatles. Les musiciens prennent visiblement leur pied, et reviennent saluer longuement et chaleureusement après ces deux heures de musique.

Au final, vous l’aurez compris, c’est avec une impression contrastée que nous prenons congé des Brésiliens. Leur musique ne souffrant pas l’approximation n’a pas été honorée par la mise en son, sans que l’on puisse pour autant reprocher grand-chose à la prestation du groupe. Il me faudra attendre une sixième rencontre avec Angra pour, peut-être, repartir une nouvelle fois emballé à 100% par ce groupe globalement remarquable !

P.S : je vous rappelle qu’un dossier « Cultes » sur la carrière d’Angra est disponible en cliquant ici.
 
par Mitch
le 26 février 2007

Setlist :
Intro : Unfinished Allegro
1- Carry On
2- Nova Era
3- The Voice Commanding You
4- Waiting Silence
5- Wings Of Reality
6- Z.I.T.O.
7- Heroes Of Sand
8- Ego Painted Grey
9- Nothing To Say
10- Angels And Demons
11- Salvation : Suicide
12- Rebirth
13- The Course Of Nature
14- Spread Your Fire
Rappels :
15- Smoke On The Water (Deep Purple)
16- Come Together (The Beatles)
 
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