Cathedral - The Garden Of Unearthly Delights (septembre 2005)
site officiel : www.cathedralcoven.com
1- Dearth Ad 2005
2- Tree Of Life & Death
3- North Berwick Witch Trials
4- Upon Azrael's Wings
5- Corpsecycle
6- Fields Of Zagara
7- Oro The Manslayer
8- Beneath A Funeral Sun
9- The Garden
10- Proga-europa
 
C'est une relative déception que je ressens à l'écoute de ce nouveau Cathedral, que j'espérais pourtant placer juste entre le Spiritual Beggars et le Candlemass dans le top du heavy-doom-stoner 2005…

Après l'excellent « The VIIth Coming » (2002) et la compil' « The Serpent's Gold » (2004), qui fêtait les quinze ans du groupe anglais, il est vrai qu'on était en droit d'attendre un nouvel opus faisant honneur aux influences heavy, doom et psychédéliques du groupe auteur des cultes « The Ethereal Mirror » et « The Carnival Bizarre » (1993 et 1995).

Tout commençait poutant bien, d'abord avec la magnifique pochette de Dave Patchett, puis avec les deux morceaux d'ouverture, « Tree Of Life & Death » (entre riffs pachydermiques et parties enlevées) et « North Berwick Witch Trial » (basé sur un excellent riff sabbathien seventies, sur fonds de basse saturée et d'une voix déclamée). Malheureusement, l'état de grâce semble avoir fui le groupe sur toute la suite de l'album… Cela se gâte avec « Upon Azrael's Wing », au son sale et brouillon et malgré un bon break atmosphérique. Le riff de « Corpsecycle » rappelle Spiritual Beggars sans en posséder l'efficacité, alors que la guitare acoustique de « Fields Of Zagara » s'avère trop simpliste pour que tout auditeur un peu éclairé puisse s'en extasier (même si l'intention était bonne !).

Car c'est bien là le problème de ce « Garden Of Unearthly Delights » ! Ses idées de départ et sa versatilité sont louables, mais ses auteurs n'ont pas fait preuve d'une rigueur suffisante pour en faire un Grand disque. Ainsi, « Oro The Manslayer », brutal et destructeur, fait preuve d'une bonne efficacité avant d'être gâché par une chevauché guitaristique finale trop longue et linéaire pour ne pas nous laisser penser que, 7 minutes 28, c'est parfois beaucoup trop !

Que dire, alors, de l'indigeste « The Garden », long de 27 minutes, qui s'annonçait, pourtant, comme le morceau de bravoure de l'album ? Le « marché » du morceau épique est suffisamment saturé pour que les faiblesses de construction d'un tel morceau ne nous sautent pas aux oreilles. Si l'alternance des styles abordés au long de cette petite demi-heure est à relever, l'assemblage se montre aussi hétéroclite que les transitions sont faibles… On a l'impression d'avoir affaire à un collage de petits morceaux sans rapport les uns avec les autres, plus qu'a une véritable pièce épique possédant une cohérence. Messieurs, retournez réviser vos classiques prog', Dream Theater en tête ! Quand, en plus, on ose la faute de goût du chant de Lee Dorian complètement faux de la neuvième à la onzième minute, on ne doit plus s'étonner de trouver un chroniqueur Musicaljamien bien énervé ! ;-D

En résumé, il me paraît probable que Cathedral ait, sur ce coup-là, tenté de « vivre au dessus de ses moyens », à moins que ses trouvailles stylistiques (les voix enfantines sur « Beneath A Funeral Sun », l'intermède psychédélique sur « The Garden », les bruits de guerre à la fin de « Fields Of Zagara »,…) ne l'aient éloigné de l'essence des bons titres : la construction !
Car pour qu'une cathédrale tienne le choc des années et des siècles, avant de jolis vitraux, il lui faut avant tout des fondations solides et un bon architecte ! ;-D
 
par Mitch
septembre 2005
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