A la manière de Marillion avec le Front Row Club et de Porcupine Tree avec les épisodiques Transmissions , Dream Theater met à disposition de ses fans, uniquement sur Internet, divers enregistrements (concerts, demos, reprises…) qui ne pourraient, pour des raisons quantitatives, pas voir le jour autrement. Toujours incroyablement bien sélectionnées et réalisées, ces productions permettent de cerner mieux encore les vastes capacités du quintet.

Après la reprise intégrale live du « Master Of Puppets » de Metallica le 19 février 2002 à Barcelone, c'est à une autre référence (et inspiration) du genre que le combo s'attaque : le mythique « The Number Of The Beast » des non-moins légendaires Iron Maiden ! Un bonheur absolu, surtout quand on est fan des deux groupes !

Pour ce moment historique, capturé à la Mutualité parisienne le 24 octobre 2002 (même si il y a eu d'autres interprétations par la suite), il ne faut pas s'attendre à des versions approximatives, tout juste répétées dans le tour-bus. Le soin et le sérieux apportés à ces retranscriptions sont tout simplement époustouflants ! Même si ce n'est pas vraiment une surprise (on connaît les capacités du groupe et « Master Of Puppets » était déjà du même tonneau), la précision du jeu est même souvent supérieure aux versions originales.

Une fois passées ces considérations techniques, c'est un véritable kaléidoscope de sensations !

« Woe To You… » résonne encore dans nos têtes que « Invaders » démarre en trombe. Eh oui, le premier titre de cette pièce angulaire du genre n'est pas le titre éponyme. Le chant de James est presque méconnaissable et Jordan & John rivalisent d'ingéniosité pour pallier à l'absence d'une deuxième guitare… ces soli à la tierce !
Ensuite, ce ne sont que classiques sur classiques, inutile de faire une nouvelle chronique d'un tel album. Seul « Gangland » se voit passer à la moulinette jazzy (le morceau fut même joué deux fois ce soir là pour cause de légère plantade… perfectionnistes ces américains !) afin de rendre un peu plus original et intéressant ce titre que même Steve Harris renie légèrement.

Ce qui est aussi très saisissant, c'est que même lorsque l'on s'appelle Dream Theater, ce qui fait l'âme d'un groupe n'est tout de même pas complètement reproductible. La Maiden 's Touch reste donc l'apanage de leurs auteurs, un style, un toucher complètement personnels. Cela n'enlève bien sûr rien à la qualité de la version ici proposée. Simplement, Dream n'est pas Maiden, et c'est très bien comme cela.

On sent un réel plaisir, autant chez les musiciens, que chez le public… et du coup, chez l'auditeur !
Allez, on aurait même pu espérer un petit « Total Eclipse » (face B du single « Run To The Hills ») en rappel.
Un must !