Après "Martine sur la route", voici "Martine au bord de la mer"... :o)

Trêve de plaisanterie, Marillion décline sa série "Marbles" avec un tel à propos que toute critique est pratiquement impossible. A la hauteur d'un album qui, à mon humble avis, est déjà au panthéon non seulement du groupe mais aussi de la musique avec un grand M, cette nouvelle facette "live" est un reflet incontournable de l'éblouissante boule réfléchissante. Après le cultissime DVD "Marbles On The Road" - lire la chronique ici - et son pendant audio « Marbles Live », les live uniquement disponibles pour les fanatiques par abonnement annuel - le Front Row Club - voici le show tant attendu du "Marillion Weekend 2005", troisième convention internationale du nom, le 11 mars 2005 à Butlins - Angleterre, lui aussi uniquement disponible sur le site du groupe !

Après une longue année 2004 passée à présenter "Marbles" sous son - néanmoins splendide - format court (avec la variante "The Damage"/"Drilling Holes"), les fans du monde entier n'avaient plus qu'une requête en tête : l'interprétation intégrale de la version double, ou au moins celle des titres manquants, à savoir "Genie", "The Only Unforgivable Thing" et bien sûr l'épais et épique "Ocean Cloud" ! Le rêve se réalisa et c'est donc bien l'enregistrement de ce moment "historique" qui est désormais gravé pour la "postérité". Seul "Easter", unique morceau hors "Marbles" joué ce soir-là, est logiquement absent.

Soyons clair, le niveau et l'intérêt sont quasiment égaux au merveilleux "Popular Music" du début d'année (indispensable !). Il n'y a donc pas à tergiverser bien longtemps quant à l'acquisition de cette nouvelle production. L'enchaînement "Genie"/"Fantastic Place"/"The Only Unforgivable Thing" est un sommet digne de... la deuxième moitié d'"Afraid Of Sunlight" (l'album) !!!
Même Carrie Tree (la voix féminine de l'œuvre studio) est de la partie, reproduisant à la perfection ses interventions sur les délicats "Genie" et "Angelina" !
Le moindre détail est parfaitement retranscrit, la voix de Steve Hogarth toujours aussi bouleversante, précise et puissante. Le lyrique « Fantastic Place » n'en finit plus de ravir, « Neverland » d'ouvrir les portes d'un rêve éveillé, « Genie » d'effeuiller enfin ses divines strates savamment agencées…. « Marbles » demeure décidément d'une richesse sans égal que son interprétation live ne suffit même pas à épuiser, bien au contraire, rendant son contenu toujours plus intrigant !

Le seul bémol à cette démonstration sans équivoque est le léger bouleversement du sequencing originel, le tourbillonnant « Ocean Cloud » se retrouvant interprété en fin de parcours, nos anglais n'étant alors pas complètement certains de pouvoir lui rendre justice (la première version du morceau fut pourtant brillamment essayée… durant le Marillion Weekend 2003 !) et désirant ajouter un effet de surprise pas nécessairement très utile. C'eut été un comble tant cette pièce majeure demeurait alors (et probablement toujours) l'objet de tous les fantasmes chez le fan épileptique.

La version « public » de l'album majeur d'un groupe au sommet de sa forme, impressionnant de cohérence, de profondeur, de finesse et d'inventivité. La transcendance d'une carrière pourtant déjà exemplaire…