Opeth - Transbordeur Lyon - (06/12/2006)
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Fin de tournée "Ghost Reveries" - lire la chronique, pour Opeth, et deuxième passage au Transbordeur de Lyon après la date du 11/12/2005 - lire la chronique.
Pour cette fois, ce sera un retour dans la petite salle du Transclub, probablement expliqué par la petite année qui sépare les deux concerts, et par l'absence d'actualité pour le groupe. Pourtant, l'ambiance sera loin de souffrir de la taille des lieux, une salle de 400 places (à vue d'oeil) bourrée s'avérant finalement au moins aussi chaleureuse qu'une salle de 1500 à moitié pleine... Mais nous y reviendrons !

La mise en bouche est assurée, ce soir, par Amplifier, power trio de Manchester, qui fait la part belle aux riffs gras, au gros son de basse, aux titres atmosphériques et à quelques moments de bruitisme psychédélique. Amplifier affiche des influences Tool et Kyuss qui m'avaient moins sauté à l'oreille à l'écoute de son récent album "Insider", et construit ses morceaux comme une longue transe, dans laquelle le public n'est, ce soir, rentré que très moyennement. La communication du groupe s'avèrera finalement plus efficace hors scène (des badges distribués à l'entrée et des sous bocks offerts au bar) que sur scène, le minimum étant assuré entre les titres par des musiciens manquant encore visiblement de bouteille. De plus, ces derniers sont limités au niveau espace sur la petite scène bien encombrée par le matériel d'Opeth et par les nombreuses pédales d'effet du guitariste-chanteur Sel Balamir.

A 21h pétantes, Opeth prend possession des lieux dans sa configuration habituelle : le petit bassiste Martin Mendez à droite, devant son énorme ampli Ampeg, Mikael Akerfeldt au centre, Peter Lindgren à gauche, malheureusement un peu en retrait, le tout devant le nouveau titulaire du poste de batteur, Martin Axenrot, déjà vu l'année précédente. Si ce dernier est maintenant plus familier du répertoire d'Opeth, il n'en a pas pour autant trouvé le feeling et la finesse kidnappés par son prédécesseur Martin Lopez. Sa qualité, c'est la frappe, et quoi qu'il arrive, même dans les moments les plus acoustiques ("Windowpane" en particulier), il frappe ! Notons que Mikael Akerfeldt lui offrira une plage pour un solo de batterie en début de rappel. Le claviériste Per Wiberg sera, quant à lui, relégué un peu plus au fond, au fond de la scène comme au fond du mix, d'ailleurs !

Vous vérifierez, à la lecture de la setlist, qu'Opeth a une nouvelle fois joué des titres longs (une dizaine de minutes en moyenne), se laissant le temps de poser les ambiances et de développer ses thèmes épiques et ses alternances death / mélodie. A peu près toutes les époques du groupes sont représentées, avec de vieux titres tels que "When", "Bleak" et "Face Of Melinda", l'excellent acoustique "Windowpane" (un des moments forts du concert), issu de "Damnation", le classique et attendu "Deliverance" en conclusion, et le survol obligé du petit dernier, "Ghost Reveries", avec les titres "Ghost Of Perdition" et "The Grand Conjuration".

Ce dernier morceau verra l'ambiance atteindre son sommet, Mikael Akerfeldt appelant au mosh sur ces riffs entêtants et dévastateurs. Les pogos deviennent si intenses que certains débordements interviennent : une vitre du muret du bar explose, des verres de bière volent, quelques bourre-pifs s'égarent, avant que la sécurité reprenne les choses en main ! Ceci n'empêchera pas la fin du concert de se montrer très chaude, le coeur de la fosse, rempli de jeunes chevelus, pogotant et slammant sans répit : effet garanti du balcon d'où je surplombe l'assistance, et duquel je n'aperçois plus qu'un vaste secouage de tête ! Le facétieux Akerfeldt obtiendra même de l'assistance une séance de headbanging sans musique entre deux chansons ! Jamais avare d'un bon mot, il distille un humour doux-amer, chaque pointe d'arrogance étant immédiatement contrebalancée par une preuve d'auto-dérision humble. Il ne manque pas de reprendre à son avantage les nombreux problèmes techniques dont souffriront ses branchements de guitare, et qui nécessiteront de nombreuses interventions sur scène de son roadie, son "serviteur", comme il l'appelle !

Pour le reste, il me sera difficile de m'exprimer bien différemment que lors de ma précédente chronique. Opeth se montre impressionnant de mise en place et d'efficacité, passant du death le plus implacable aux parties mélodiques avec une facilité déconcertante (au chant y compris !), se jouant des moments d'émotion comme des rythmiques mathématiques (la fin ultra jouissive de "Deliverance" !). La concentration demandée pour suivre les titres épiques, la personnalité de timide contrarié d'Akerfeldt, la latence entre les morceaux, et le manque de mouvement et de communication des autres musiciens, introduisent toujours une pointe de réserve dans l'appréciation émotionnelle de la performance. Même si, je le répète, cette nuance se montre bien inférieure à celle de 2005, l'aisance du groupe et la participation du public ayant contribué à matérialiser un excellent moment.

Après dix-neuf mois de tournée, Opeth arrive au bout du voyage, et va pouvoir regagner la Suède avec le sentiment du devoir accompli, avant de s'atteler à la composition et l'enregistrement de son neuvième album.
 
par Mitch
le 8 décembre 2006

Setlist :
1- Ghost Of Perdition
2- When
3- Bleak
4- Face Of Melinda
5- The Night And The Silent Water
6- The Grand Conjuration
7- Windowpane
8- Blackwater Park
Rappel :
9- Deliverance
 
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