Un an après le très bon « One » -
chronique à lire en cliquant ici, Neal Morse, l'homme le plus prolifique de la planète prog', nous revient avec son cinquième album « ? ». Une très bonne idée !
Je ne vous parlerais pas ici de son album « pop » à la gloire de Dieu « God Won't Give Up » qui, réalisé courant 2005 -
cliquez ici pour voir la pochette - n'a véritablement aucun intérêt si ce n'est de ressembler musicalement et en beaucoup moins bien à ses deux premiers opus solo avec une touche mielleuse à souhait assez détestable je doit bien avouer ;-)
Ayant certainement repris ses esprits et rassemblé toute ses meilleures idées, c'est entouré de ses fidèles amis, accessoirement producteurs de ce disque, Mike Portnoy (batteur de
Dream Theater) et Randy George (basse) que Neal nous remet le couvert une fois de plus… On remarquera aussi que notre ami n'a pas fait dans la dentelle en invitant quelques musiciens prestigieux qui vont également apporter leur touche progressive à ce disque : Alan Morse (le frère de Neal et guitariste de
Spock's Beard), Roine Stolt (guitariste des
Flower Kings), Jordan Rudess (claviériste de Dream Theater) et enfin Steve Hackett (guitariste de Genesis jusqu'en 1977).
N'ayons pas peur des mots, Neal Morse n'a jamais été aussi inspiré et « ? » est un véritable petit bijou de pur rock progressif. On pouvait se douter qu'il aurait encore du mal à s'éloigner du style de Spock's Beard avec « One »… il s'en est presque définitivement écarté avec ce nouvel opus. Evidement, il reste encore de nombreuses similitudes (Neal en était quand même le compositeur principal) mais on ressent véritablement le changement et cette fraîcheur nous fait du bien !
Dès l'intro de ce concept album, « The Temple Of The Living God », le ton des 56 prochaines minutes nous est immédiatement donné, tour à tour mélodique, blues, et même jazz rock grâce à une excellente section de cuivres. Effectivement, nos repères en sont légèrement bousculés mais il faut bien avouer que les titres s'enchaînent et la sauce prend, tout s'emboîte parfaitement. Si « Another World » ressemble à du pur Spock's Beard, ne vous y méprenez pas… il faut aller chercher les comparaisons assez loin dans leur tout premier album « The Light » sorti en 1995… « The Outsider » et « Sweet Elation » nous rappellent à quel point Genesis fut une grande influence pour Neal Morse, épaulé ici par son légendaire guitariste des années 70 et par un Jordan Rudess encore sous l'influence du magnifique et très réussi « Octavarium » -
cliquez ici pour lire la chronique.
Si l'on veut essayer de détacher quelques morceaux du lot, on pourra dire que « In The Fire », le titre le plus long et le plus rock de l'album pourrait s'apparenter d'avantage à du « Yes » dans sa construction alors que « 12 », pour ma part mon préféré, avec ses guitares complexes à la « F.Zappa » et ses magnifiques arrangements jazzy, frise la perfection, n'ayons pas peur des mots ;-)
On appréciera également le calme et la volupté de « Inside His Présence », magnifique ballade qui remporte notre approbation totale car Neal Morse nous touche réellement avec ce morceau.
Bref, vous l'aurez compris en lisant ces quelques lignes, si vous n'avez jamais acheté un album de Neal Morse en solo, voici celui qu'il vous faut car il est évident que l'ami Neal nous a offert ici sa plus belle performance studio. Simplement magnifique !