Tomawok Festival part I - Théâtre de Verdure Nice - (27/05/2006)
site officiel : www.tomawok.com
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Cette fois, votre « kroniqueuse préférée » a payé de sa personne pour vous offrir un peu de divertissante lecture.

Effectivement, c’est encore moulue, cassée grave et la carcasse toujours vibrante du déluge « décibélique » (je sais, ça n’existe pas mais le mot me plait :o) subit 8 heures d’affilée que je peine à taper ces mots sur mon clavier au lendemain du Tomawok Festival Part 1 qui s’est tenu à Nice hier samedi 27 mai dans le magnifique Théâtre de Verdure qui marque la frontière entre le début de la Promenade des Anglais et la fin du Quai des Etats-Unis. Sis dans le magnifique écrin verdoyant du jardin Albert 1er, entouré de pins centenaires, de palmiers et autres essences exotiques, paré d’épaisses pelouses émeraude, le théâtre, qui a subit une complète rénovation et a rouvert ses portes en juillet 2005, nous offre un espace de rêve pour une telle manifestation. Conçu dans l’esprit des théâtres romains, la scène, entièrement couverte, est blottie au pied des gradins qui donnent une vue parfaite où que l’on soit placé. L’endroit étant à ciel ouvert, le voisinage en a pris pour son grade cette fameuse après midi et ce, jusqu’à tard dans la nuit.

L’ouverture des portes officiellement prévue pour 14h30 ne se fera que vers 16h. Comme mon ami et moi ne sommes arrivés que vers 15h20, cela nous laisse amplement le temps de récupérer nos invitations, gracieusement offertes par Benighted, à la billetterie et même de discuter quelques minutes avec l’attachée de presse en charge de l’évènement, qui nous apprend d’emblée, une mauvaise nouvelle, Dagoba ne sera pas présent. Shawter, nous dit-elle, a une extinction de voix….
Ca, ce n’est pas de bol ! Bah, tant pis, reste quand même 6 groupes en lice, tout particulièrement Benighted dont la participation à ce festival fait que je suis là - lire l'interview de Julien Truchan -

Le soleil cogne dur, je regrette d’avoir laisser ma bouteille d’eau dans la voiture… les portes s’ouvrent enfin, mais l’entrée se fait lentement, la sécurité faisant très consciencieusement son travail. On nous attache au poignet un bracelet aux couleurs du festival, qui permettra de circuler en dehors de l’enceinte du théâtre.
Le site est vraiment superbe ! Des yeux je cherche Le stand de Benighted où je dois retrouver Julien Truchan. Je l’aperçois en compagnie d’Olivier Gabriel et me dirige vers eux. Après une distribution générale de bises et de poignées de main on papote gentiment, Julien me dit qu’il est ravi d’être là et tout comme moi, trouve le site superbe. Le soleil aussi lui plait pas mal :o) !!!!! Le groupe est arrivé la veille à Nice et a eu le temps de faire un peu de « tourisme », restau, balade en bord de mer etc. Ils ont l’air en pleine forme même si Julien m’avoue avoir encore un peu mal partout suite au tournoi de rugby disputé le vendredi juste avant leur départ… Ce garçon est décidément increvable !!! Plus tard je ferais également la connaissance de Liem N’Guyen et c’est en les voyant sur scène que je réaliserai avoir aussi discuté avec Renaud Espèche et Olivier Gavelle, respectivement : le chanteur et le batteur de Kragens.

A la billetterie j’ai cru comprendre qu’environ 1000 places avaient été vendues, le théâtre en faisant plus de 1800 assises et 3000 debout, on est à l’aise… les stands des différents groupes sont installés à l’ombre des clôtures, une buvette-sandwicherie-frites située dans le virage gauche ne désemplira pas et aura la bonne grâce d’assurer un service impeccable, aimable et souriant avec du choix en boissons et en nourriture jusqu’au bout du festival. Sur les gradins en plein cagnard les « métalleux » s’installent. L’assistance, jeune dans l’ensemble, se décline principalement en noir. Garçons couverts de t-shirt affichant le logo des groupes présents ou d’autres, certains paradent dans de longs manteaux en cuir qu’ils ne quitteront pas malgré la chaleur. Les filles apprêtées en princesses des ténèbres avec de longues robes noires ou pourpres en dentelle ou en cuir, chaussées non pas de pantoufles de vair mais de gros godillots montants incrustés de métal, avec des collants savamment déchirés ou des chaussettes à têtes de mort. Bijoux et maquillage sont à l’avenant, yeux passés au noir, rouge à lèvres écarlate, crêtes teintes en bleu, en violet, bracelets à piques, colliers de chien cloutés. Croix et autres ferrailles métallique cliquètent sur les poitrines. Les tatouages s’affichent librement sur des bras nus, des mollets poilus ou la peau d’opaline des « princesses ».
« Une belle assemblée de suppôts de Satan » gémirait avant de s’évanouir à cette « insupportable vision » un présentateur TV complètement has been qui, récemment, au choix vous a fait rire ou fait grincer des dents (ce qui est mon cas :-( !!!)… En fait, rien que du « très, très normal, voire même standard » pour un tel festival !!!

C’est à un groupe d’enfants du pays, les niçois d’XTrunk, que revient la lourde tâche d’ouvrir les hostilités, ce qu’ils feront en prenant possession de la scène vers 16h15 et en nous gratifiant d’un set bien placé et hargneux d’environ 40/45mns. Le groupe officie dans un style power métal avec un chanteur alternant voix thrash et death. L’ensemble se défend bien et laisse une bonne impression. Le set terminé je cours me mettre à l’ombre au stand de Benighted. Je viens juste de terminer une mousse bien fraîche quand le son de la cornemuse envahit soudain le théâtre…. Pensant au délire dû à un début d’insolation je me tourne vers la scène et… non, non, je ne délire pas, deux joueurs habillée en kilt, chaussettes à pompon s’avancent d’un pas tranquille du fond de la scène pendant que les membres d’Artefact s’installent à leur instruments. Le groupe est également de la région, Fréjus plus exactement. La dernière note de cornemuse s’est à peine envolée dans les cintres qu’un déluge bien black métal nous attaque furieusement les oreilles. Cette fois, je m’équipe avec les protections et retourne m’asseoir en face de la scène. Je pensais déguster tranquillement ce set qui démarrait de bien belle façon, malheureusement, un peu assommée par le soleil, je vais décrocher et ne me souviens pas de grand-chose (vraiment désolée les gars, mais j’ai eu un méchant coup de chaud :-( …).

De retour à l’ombre salvatrice du stand, je m’hydrate prudemment avant le prochain groupe (avec le l’eau… Tss de suite !). Le soleil commence heureusement à baisser et je pourrais suivre la prestation de Sikh sans problème cette fois. Un groupe de niçois également qui, dreadlocks au vent, est bien décidé à mettre le feu et nous offre un métal oscillant entre néo et hardcore, ultra puissant, précis. Le chanteur harangue les spectateurs, organise un pogo en divisant la foule en deux groupes et leur donne le top pour se foncer dedans comme des sauvages. (« Mamaaan !! Où t’as mis l’arnica ?? J’ai des bleus partout !!! » :o). Il leur demande quand même d’y aller mollo et de ne pas s’éclater la tête. Le son est impeccable et d’ailleurs je verrais les membres du groupe venir chaleureusement remercier l’ingé son. Vers la fin de leur prestation, Sikh sera rejoint par le chanteur et le batteur de Artefact, et tous réunis au micro, nous offriront un joyeux bordel à trois chanteurs. Une bien belle fin et une belle découverte pour moi qui ne connaissait absolument pas ce groupe.
Pendant le set, j’ai vu Julien quitter le stand pour se préparer, Benighted passant juste après Sikh. De ma place j’observe tout ça se mettre en place et fait un grand coucou à Julien à qui je n’ai pas eu le temps de dire au revoir. Je sais que le groupe quitte Nice de suite après sa prestation, car dimanche soir il joue à Paris dans le cadre du VS Festival à la Locomotive. 900 bornes en camionnette !

(Info de dernière minute reçue pendant que j’écrivais ceci : Benighted est bien arrivé à Paris, mais...gros problème !!! La camionnette a rendue l'âme aux portes de Paris (moteur cassé).Une partie du groupe a fini en métro, l'autre partie avait la lourde tâche de récupérer des véhicules de location...) Ca c’est pas de chance !!!


Il est pratiquement 20h quand Julien et ses acolytes prennent la scène d’assaut, vêtus de chemises blanches sensées représenter la blouse des infirmiers (rappel : le concept du groupe est la psychiatrie). Lui aussi haranguera la foule pour la remuer un peu, et sur 2 chansons, au grand dam de la sécurité, fera monter les jeunes sur scène. Sur « Némésis », elle arrivera à maintenir un certain nombre, mais sur le dernier morceau « Iscarioth », elle baissera les bras et il y aura presque plus de monde sur scène que dans la fosse. Pour revenir au set lui-même, Benighted nous a livré 45mns d’un brutal death sans concession avec un chanteur en perpétuel mouvement et en très grande forme vocale. Les titres chantés couvrent uniquement leurs derniers deux albums « Insane Cephalic Production » et « Identisick » (voir set-list à la fin de la kro). Le groupe quitte la scène après ce dernier morceau particulièrement agité. Je n’arrive toujours pas à comprendre comment une gorge humaine arrive à sortir un son pareil. Je sais que c’est une technique, mais vu de l’autre côté, ça sonne quand même limite « inhumain »…. :o)

La nuit tombe doucement et nous permettra de profiter amplement du somptueux light show qui illuminera le set de Kragens. Y’a pas photo, un bel éclairage apporte un gros plus à un concert. Kragens, encore des enfants de Nice, malgré quelques soucis techniques au début, nous gratifiera d’un concert d’environ 1h10/1h15. Probablement le groupe le plus « classique » de tout le festival avec un heavy-thrash old-school bien enlevé par la voix perçante et éraillée à souhait de Renaud Espèche avec par moment des envolées à la Halford. Ce qui explique probablement ce final royal sur une bien belle reprise de Judas Priest : « Electrical Eyes » qui conclura de façon superbe l’excellent set des niçois. La nuit est maintenant complètement tombée. La fatigue commence à se faire sentir, mal au dos, aux jambes…. Pour me décontracter et en attendant que les préparatifs pour le passage du dernier groupe se terminent, je vais chercher de l’eau et achète au passage une affiche du festival. Je réalise que beaucoup de spectateurs sont partis après le concert de Kragens. Et c’est dommage, car le set proposé par le groupe espagnol Koma sera absolument jouissif. Ils investissent la scène vers 22h10 et ne la quitteront que vers minuit.

1h50 de folie, d’humour, une prestation d’une grande fraîcheur qui rappelle un peu l’esprit Freak Kitchen. Une vitalité incroyable qui se transmettra à la poignée de courageux restée là et que Brigido, le très sautillant et TRES musclé chanteur, arrivera à tirer de son demi sommeil et à faire bouger. Le groupe pratique un métal oscillant entre power et fusion, très affûté, très carré et inventif accompagné d’un chant puissant tout en espagnol qui passe impec’. Le chanteur nous dira que c’est leur premier concert en France. L’assistance clairsemée ne les a pas découragé et Koma s’est donné comme si le théâtre était plein. En plus il est évident que les musiciens s’amusent bien et ils nous font partager ce plaisir palpable qu’ils ont de jouer. Là encore, un light show magnifique aux couleurs très chaudes. Il est minuit quand le groupe quitte la scène. Je suis le-ssi-vée et c’est peu de le dire mais ravie.

Pour terminer, un grand bravo aux organisateurs du festival. Un son parfait, des lumières magnifiques. Je n’espère qu’une chose : que ce Part 1 sera suivi d’un Part 2 qui attirera plus de monde cette fois….
Si vous voulez en savoir plus sur les groupes cités rendez vous sur le site du festival et vous trouverez des fiches, les discographies ainsi que les liens menant vers leur site web perso.

Cliquer ici si vous souhaitez voir toutes les photos du festival.

Setlist Benighted :
1- Bestial Breeding
2- Identisick
3- Mourning Affliction
4- Collapse
5- Stay Brutal
6- ICP
7- Nemesis
8- “surprise” (j’ai pas capté le titre…)
9- The Twins
10- Fœtus
11- Iscarioth

 
par Lothian
le 30 mai 2006
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