A peine 1 an après la fin de leur tournée mondiale - lire la chronique du concert de Lyon - Evergrey nous revient avec un nouvel album, presque inattendu tant l'année 2005 avait été riche en évènement pour le groupe - lire la chronique du CD live ainsi que celle du DVD.

Pour les lecteurs assidus de notre webzine, vous n'êtes donc pas sans savoir que nous aimons Evergrey - lire le billet d'humeur de Mitch à leur sujet. Ce groupe, trop méconnu à notre goût s'est toujours battu pour conserver son originalité et pour se démarquer des autres en proposant un métal plus personnel tout en restant puissant, lourd et progressif à la fois. Bref, difficile de classer Evergrey dans une catégorie et c'est évidement ce qui fait sa force au fil du temps. La question que je me pose aujourd'hui est simple, n'était il pas trop tôt pour sortir ce nouvel album et ne fallait il pas prendre un peu plus de recul ?

Je suppose donc que les avis seront bien différents à l'écoute de ce « Monday Morning Apocalypse » !

La première (bonne) nouvelle, c'est l'absence cette fois ci de « concept » en tant que tel.
En effet, que ce soit l'essentiel « Recreation Day » ou le magnifique « The Inner Circle », ces deux derniers albums, très sombres au demeurant, proposaient des idées et des concepts qui reliaient les morceaux les uns aux autres, d'où une certaine uniformité qui pouvait paraître répétitive ou lassante pour certains. A la première écoute de ce nouvel opus, on va très vite découvrir que chaque titre est unique et qu'il possède son propre univers.

Autre bonne surprise, c'est la couleur donnée à ce disque… moins triste, moins sombre, il semble plus évident que cet album a été composé dans une ambiance détendu et sereine. Attention, ne vous méprenez pas, on est bien en présence d'un album de Evergrey, la puissance rythmique est là et bien là avec « Monday Morning Apocalypse », « Unspeakable », « Obedience », « The Curtain Fall » ou encore « At Loss For Words », les morceaux sont plus courts mais plus mélodiques et de fait, rapidement mémorisables. Pour la première fois dans l'histoire du groupe, on y trouve même un titre à potentiel « single radio » très fort avec « Lost » et son refrain ravageur :o)
On retrouve également quelques morceaux plus intimistes, plus lourds dans la veine de leurs albums précédents, où les arrangements claviers/cordes/choeurs sont prédominants tels que « In Remembrance », « Still In The Water », « The Dark I Walk You Through » ou le court instrumental au piano « Still Dagmar ». Pour finir, mention spéciale à la voix de Tom S. Englund, toujours aussi puissante, précise et encore plus prédominante compte tenu du caractère mélodique prononcé de chaque titre.

Evergrey ne souhaitait pas se faire oublier en ce début d'année 2006… avec ce très bon disque, il y parvient largement et, en se démarquant suffisamment des albums précédents, nous propose ici un tout autre voyage et une autre face cachée de leur musique…
Splendide, vivement la prochaine tournée :o)